Le beau s'impose-t-il à notre jugement ou en résulte-t-il ?
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Discussion :
La question consiste à savoir s'il est possible de renvoyer à une essence du beau (dans ce cas celui-ci ne serait ni
conditionné par le temps, ni par la culture, ni par la civilisation qui le produit), ou si au contraire le beau résulterait
de la manière spécifique avec laquelle on l'appréhende.
Suggestion de développement :
Première partie : Le jugement esthétique (Kant)
Le beau est l'un des concepts fondamentaux de la philosophie esthétique
occidentale, il renvoie au domaine de la sensibilité, par opposition au bien, qui
concerne l'action, et au vrai, qui se rapporte à l'entendement.
L'intitulé, en
utilisant le terme de jugement insiste sur une capacité critique dont l'origine
participe de la raison et de la sensibilité simultanément.
Le but de Kant n'est pas de proposer des normes du beau, mais d'expliquer
pourquoi une chose est belle, et en quoi consiste un jugement de goût.
Le
beau est un produit du sens esthétique.
En ce sens, ce qui est beau, ce n'est
pas
un
objet,
mais sa
représentation.
Kant
en
donne
la
définition
suivante : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ».
ÿ « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable
pour tous découle de la première définition.
En effet nous avons vu qu'être sensible à
la beauté relève d'une sensibilité purifiée de la convoitise, de la crainte, du désir, du
confort ...
bref de tous les intérêts particuliers.
Ce plaisir éprouvé n'est donc pas celui
d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans
l'objet.
Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la même satisfaction.
ÿ « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».
Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la
beauté.
On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on ne peut le prouver.
Il n'y a pas de règles
a priori du beau.
En langage kantien, le sujet esthétique n'est pas législateur.
En science le sujet légifère, retrouve dans la
nature les règles nécessaires, universelles qu'il y a mises pour connaître quelque chose.
En art le sujet ne peut légiférer car le
jugement porte sur un objet singulier, telle fleur, telle œuvre musicale.
S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette
rose-ci, il faudra qu'il l'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose
d'universel dans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.
Il aura des concepts mais point
de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».
C'est ce qui peut
arriver quand un traque d'art explique un poème...
Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel,
singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.
Le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance.
Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l'entendement : ce n'est pas un concept, mais il ne se confond
pas avec l'agréable qui relève de la tendance.
« Le goût est toujours barbare quand il mêle les désirs et les émotions à l'appréciation
de la beauté.
» (KANT, Critique du Jugement)
LE SUBLIME CHEZ KANT
Kant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant sur le BEAU et l'autre sur le SUBLIME.
Kant
oppose le sublime au beau comme l'infini au fini.
Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nous
apparaît comme petit et
insignifiant.
On peut citer pour exemple l'océan déchaîné ou la majestueuse et
inaccessible montagne.
Avec le sublime, nos facultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées
et comme anéanties.
Mais c'est précisément cet anéantissement, cet écrasement de nous-même à la limite du
déplaisir qui nous exalte.
Kant distingue deux types de beau : la beauté libre et la beauté adhérente.
Le sublime : le sublime se distingue du
beau en ce qu'il dépasse notre entendement.
Pour Kant, le jugement sur le sublime nous rattache à l'infinité de la raison et à la supériorité de notre destination
morale.
Le jugement « cela est sublime » diffère du jugement sur le beau en ce qu'ici l'objet, par l'infinité de sa
grandeur (une pyramide par exemple) ou de sa puissance (une tempête), sublime mathématique et sublime
dynamique, se réfléchit dans notre faculté de juger en entraînant un sentiment quasi simultané de peine et de.
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