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L'art nous détourne-t-il de la réalité ?

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« VOCABULAIRE: Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. Réalité / Réel : Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination. * Ensemble des choses et des faits réels. Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel). * Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité). SENS DU SUJET : Quels rapports Art et Réalité entretiennent-ils ? L'Art aurait-il pour but de nous faire rêver, voyager, et donc de nous détourner de la Réalité ? Pour répondre à cette question, il faudra déterminer si ce détour est positif ou négatif et aussi le sens que l'on attribue à la réalité : est-elle notre quotidien médiocre ou ce avec quoi il faut vivre et tenter de vivre bien ? DÉLIMITATION DU SUJET : L'intitulé du sujet permet un traitement large, mais n'autorise pas à n'y voir qu'une question ontologique : Qu'est-ce que l'Art ? Il faut donc essayer d'articuler la réflexion à partir des rapports de l'Art et de la Réalité en utilisant par exemple ici un troisième terme : La VÉRITÉ. DÉVELOPPEMENT ON dit que l'artiste crée ; et cette création suggère qu'il a usé de son imagination pour engendrer une toute autre réalité que celle dont nous faisons l'expérience quotidiennement. Si c'est bien ainsi que l'artiste fonctionne, alors il semble que l'art ait pour but de nous détourner de la réalité. Cependant un tel détour peut être ou positif - ayant une fonction cathartique - ou négatif - au sens où l'art nous divertirait (sens pascalien) c'est à dire, nous détournerait de l'essentiel.

Nous voyons donc que le sujet invite aussi à réfléchir sur ce que l'on appelle "réalité" : est-elle ce qu'il faudrait fuir à tout prix, le quotidien médiocre : métro boulot - dodo ? Auquel cas l'art serait ce qui nous réconcilie avec nous mêmes en nous ouvrant les portes du possible L'art ici serait médication de l'âme malade de ne pas pouvoir s'enrichir dans ce que lui offre le quotidien.

Où est-elle ? (la réalité).

Ce qui est essentiel, hors duquel nous risquons de sombrer dans le délire de l'imagination, voire de la folie ? Auquel cas, l'art serait le danger de l'illusion, du faux-semblant, le règne de l'apparence.

Notre réflexion sur l'art engage nécessairement une conception de la réalité qu'il faut mettre en évidence. 1) Dans quelle mesure l'art est-il ce qui masque la réalité ? Art en trompe l'oeil, illusions poétiques, gigantisme des lieux et des décors, démesure des héros de la littérature ! Tout ici nous révèle dans l'art un monde qui n'a pas de commune mesure avec le nôtre.

Les femmes en peinture sont plus belles que dans la réalité.

Les paysages ont quelque chose de magique tant dans dans la peinture que dans la littérature. Bref, l'art embellit la nature et lui confère un intérêt nouveau : la réalité ainsi manifestée peut plaire.

D'ailleurs, si l'art ne nous donnait à voir, à entendre que ce que nous connaissons déjà "nous fermerions ensemble le théâtre et le livre pour ne pas les rencontrer deux fois" dit A.

de Vigny.

Mais cela signifie que nous aimons l'art pour le divertissement qu'il procure et les illusions qu'il créé plus celles d'un monde métaphysiquement tout autre.

Or, nous risquons bien de céder à ses charmes, de nous laisser prendre au jeu, et d'être dupes de l'illusionniste qu'est l'artiste.

Ce dernier masque la réalité, il la recouvre d'un voile de prestige qui peut bien n'être qu'un illusoire.

Nous sommes alors dans un univers trompeur, où tout n'est qu'apparence, mais se donne malgré tout comme vrai.

On comprend ainsi, pourquoi Platon chasse les peintres et les poètes de la cité : ils risquent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

Cependant, à voir les choses sous cet angle, l'artiste devient le mauvais génie qui nous détourne de l'essentiel : à savoir connaître la réalité, afin d'atteindre la sagesse.

Mais l'art n'est pas réductible à un monument d'illusions, sans quoi il serait impossible de comprendre l'esthétique de la vérité. La conception platonicienne de l'art et du Beau. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture.. »

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