Aide en Philo

L'action humaine est-elle déterminée par les lois de la nature ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet : L'action humaine, c'est ce par quoi l'homme se rapporte activement au monde, ce qu'il fait, ce qu'il produit, ce qu'il entreprend, ce qu'il transforme aussi. Déterminer une chose, c'est l'orienter d'une certaine manière, la conditionner, lui donner éventuellement des règles. Cela peut avoir un sens très fort, comme dans le mot « déterminisme » par exemple. L'expression « lois de la nature » est plus problématique : nous concevons en effet généralement les lois comme des créations humaines ; ici il s'agit de lois, de règles, de grands principes généraux qui existent spontanément dans la nature, de manière ordonnée.

Or la nature est ce qui est intouché, inorganisé par l'homme – y concevoir des « lois » ne va pas du tout de soi : le sujet présuppose la conception d'une nature comme ordre. S'il y a des lois dans la nature, en quoi peuvent-elle déterminer l'action de l'homme ? Une première manière de répondre à cette question est d'envisager deux types de déterminismes parallèles, un déterminisme naturel et un déterminisme humain, plus particulier.

Ce parallélisme est rendu possible par une conception de l'homme comme être naturel, comme animal doué de certaines facultés remarquables. Une seconde manière de répondre est d'envisager un mimétisme conscient et réfléchi de l'homme par rapport à la nature.

L'homme considérerait la nature comme remarquablement ordonnée et y puiserait certaines normes, certaines règles de conduite. Il s'agira alors d'évaluer ces deux manières de répondre – qui correspondent l'une à un déterminisme spontané, l'autre à un déterminisme construit par l'homme et qui, de ce fait, n'est plus vraiment un déterminisme – pour les comparer éventuellement avec une troisième manière de répondre, qui refuse d'envisager un pareil lien entre l'homme et l'ordre naturel et considère que l'homme est totalement autonome lorsqu'il cherche à se donner des règles d'action. Le traité des corps flottants d'Archimède énonce une des lois suivantes: « Tous corps plongé dans un liquide subit une poussée proportionnelle à sa masse par rapport au volume du liquide ».

Cette loi de la nature nous rappelle que du poussin en plastique que j'enfonce dans l'eau de mon bain, à la coque d'un remorqueur qui s'enfonce jusqu'à la bordé dans les tempêtes de l'océan Arctique, l'ensemble des corps sont régis par la même loi lorsque on les abandonne dans un liquide.

Il y a partout cette même nécessité à l'oeuvre.

Quand est-ce qu'une chose est nécessaire? Quand il ne peut en être autrement: aucun bateau ne peut échapper à cette loi de la poussée d'Archimède, quelque soit sa forme, quelque soit sa taille.

Introduire un corps dans l'eau a un certain effet, et sur ce corps, et sur le liquide d'immersion, un effet auquel ils ne peuvent échapper.

Ainsi, les lois de la nature énoncent cette nécessité causale à l'oeuvre dans le réel phénoménal.

La cause de la remontée d'un corps, du fait qu'il émerge d'un liquide, est due et à son poids et au volume du liquide, de même qu'un état d'équilibre ou le fait qu'il sombre dans les profondeurs.

Le réel entier semble être régit pas ces réseaux de cause à effet.

En effet, toute chose à une cause, elle n'apparaît pas spontanément, et elle même provoque certains effets. La question étant alors de savoir si l'action humaine est régie par ce même type de loi.

Autrement dit, l'action humaine peut-elle être réduite à une cause qui est elle-même l'effet d'une cause antécédente, elle-même l'effet d'une cause antécédente....

Suis-je dans mes actions régit par cette causalité infinie de manière, comme nous l'avons vu, nécessaire? Si c'est le cas, ne deviens-je pas le simple automate des lois de la nature qui énonce cette causalité à l'oeuvre dans le réel? I.

Kant: nécessité naturelle et liberté humaine. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles