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La vie est-elle un songe ?

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« Le terme « vie » contient deux sens : dans un premier temps, il désigne tout un ensemble de processus biologiques qui permettent à un individu d'être animé, de résister à la mort.

Il possède cependant une signification plus humaine.

La vie, c'est ce qui se passe à soimême, dans la conscience, comme vécu.

C'est dans le sens d'existence humaine, en tant qu'elle est consciente qu'il faut comprendre ici le terme du sujet.

Dans un premier temps, notre vie n'est pas assimilée au songe, bien au contraire.

Elle est à l'opposée du rêve et détermine les critères d'irréalité.

Pourtant le rêve n'a-t-il pas la même structure que la réalité ? Comment le distinguer de la réalité supposée de notre vie ? Mais en doutant de la vie, ne prouvons nous pas justement que nous vivons ? La vie éveillée s'oppose au songe - L'existence en état de veille est ce que l'on appelle réalité.

C'est notre expérience quotidienne dans notre environnement extérieur. Dans ma vie, je ne me demande pas si je rêve, je sais que je vis.

Je partage ainsi avec autrui le même monde inter-subjectif et cela montre que nous avons tous accès au même monde qui est donc réel. La réalité est déterminée par une cohérence et une vraisemblance qui sont absentes du rêve.

Je suis soumis aux lois de la nature et ne peux me dégager de la causalité et de la présence des choses. - Le songe est justement le lieu dans lequel je me réfugie quand le réel me déplaît ou me blesse.

Ainsi, pour Freud, le rêve recèle un caractère d'étrangeté dû à certains mécanismes tels que la condensation, le déplacement,..

Mais surtout, il sert à assouvir les désirs inconscients et inavoués. D'ailleurs l'expression « doux rêveur » désigne celui qui vit dans un monde imaginaire, qui fuit la réalité. Si la vie était mon songe, je réaliserais tous mes désirs or l'expérience de la réalité est l'expérience de frustrations, de douleurs.

La vie est donc tout sauf un songe, elle m'impose sa dure réalité. Rien ne distingue par nature le rêve de la réalité Pourtant, Descartes, dans les Méditations métaphysiques, se pose la question de savoir comment distinguer si la vie est un rêve, une illusion.

En effet, quand je rêve, je ne sais pas que je rêve et les sensations que j'éprouve sont vécues comme réelles pendant mon sommeil.

La seule chose qui me permet de savoir que c'était un rêve, c'est précisément que je me réveille. Or, si ma vie est un songe dont je ne me réveille pas, je ne peux savoir que c'est un songe. - De plus, La réalité et le rêve semblent être de même nature.

Schopenhauer affirme par exemple que le rêve et la vie éveillée sont la lecture d'un même livre( le monde).

La vie éveillée constitue la lecture suivie de ce livre alors que dans le rêve les pages sont lues au hasard, sans ordre établi.

"La vie et les rêves sont les feuillets d'un livre unique" (Le monde comme représentation et comme volonté).

Il affirme en outre que "notre faculté de dépeindre dans le rêve dépasse infiniment notre imagination; chaque objet d'intuition y révèle une vérité[...] comme la réalité elle-même." - Enfin, la vie recèle souvent des faits extraordinaires.

Nous disons souvent à propos de quelque chose que la réalité dépasse la fiction.

Les événements peuvent donner l'impression qu'ils sont impensables ou absurdes. Il faut être critique dans nos perceptions - Si le rêve est de même nature que notre vie, il contient néanmoins souvent des contradictions même minimes.

Il s'agit dès lors d'adopter une attitude critique vis-à-vis de nos sensations et de nos vécus.

Il faut les soumettre à un examen logique pour débusquer les contradictions, incohérences.

Ce qui suppose de ne pas adhérer tout de suite à l'existence des choses et de prendre du recul par rapport au contenu de ma conscience. - Pour Descartes, la seule solution pour sortir de la confusion entre rêve et vie, est de doute de tout ce qui n'est pas sûr et de partir à la recherche d'un principe dont je ne peux pas dire qu'il est douteux, qu'il pourrait être illusoire.

La seule chose selon lui qui soit évidente et claire est bien sûr le cogito.

Si je doute et pendant tout le temps où je doute de la réalité de mon existence, il est obligatoire que j'existe.

Le doute sur la vie même nous permettrait de nous assurer de la réalité de notre vie. - Enfin, le songe n'est pas le contraire de la réalité.

Le rêve se nourrit de la réalité et de notre vie.

Il ne faut donc pas le discréditer. Dans le mécanisme du rêve tel que nous le connaissons, le rêve reprend des éléments de la réalité et les combine.

Freud affirme ainsi que les rêves des enfants ne sont que des reprises des événements du jour précédent.

Il faut que quelque chose donne matière à notre songe et le rêve prouve l'existence du sujet mais aussi de quelque chose d'extérieur au sujet qui lui procure le rêve. L'existence, la vie quotidienne faite de contraintes et de douleurs semblent ainsi être notre référent pour juger de la réalité des choses. Nous sommes soumis aux lois et connaissons la frustration alors que le rêve est fuite dans un monde où je satisfais mes désirs, un monde censé être plus merveilleux et ne correspondant pas justement aux lois de ma vie éveillée.

Pourtant, le rêve et la réalité sont de même nature.

Les impressions oniriques ne peuvent être distinguer pendant leur présence des sensations réelles.

Dès lors, il faut nous mettre à distance de nos propres vécus conscients et chercher à les mettre en doute.

Par cette démarche, je trouve la certitude de mon existence et de l'existence de quelque chose d'autre.

Le songe en effet provient toujours d'une source extérieure.. »

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