La vérité est-elle un bien supérieur au bonheur ?
Extrait du document
«
Le sujet se présente sous la forme d'une alternative : la recherche du bonheur ou la recherche de la vérité.
Il
s'agit donc de se demander ce qui peut justifier cette alternative, c'est-à-dire en quoi la recherche du bonheur
et celle de la vérité peuvent s'opposer ou être contradictoires.
Remarquez, pour commencer que la recherche
du bonheur peut apparaître, en premier lieu, comme une recherche individuelle alors que la vérité a un
dimension universelle.
Mais plus précisément, vous pouvez partir de constats simples selon lesquels la vérité ne
rend pas toujours heureux.
En effet, elle peut parfois être difficile à accepter, être douloureuse et s'opposer à
nos désirs.
Pensez, au célèbre texte de Platon au livre 7 de la République, l'allégorie de la caverne.
Le
prisonnier que l'on détache afin qu'il gravisse le chemin qui doit le sortir de la caverne et l'amener à contempler
la réalité souffre et doit fournir sans cesse des efforts.
Platon note comment la lumière l'éblouit.
Pensez
inversement à la tranquillité de ceux qui restent attachés au fond de la caverne.
Vous pouvez alors montrer
comment l'accès à la vérité peut impliquer de lutter contre ses désirs.
Vous pouvez également penser aux
vertus de l'illusion qui parfois rassure et console face à une vérité trop lourde à porter.
Ici, vous pouvez vous
appuyer sur les analyses de Nietzsche.
Dès lors, vous pouvez vous demander s'il n'y a pas une valeur de la
vérité telle que l'on doit toujours la rechercher et chercher à l'atteindre.
Mais, vous pouvez aussi vous
demander si la vérité s'oppose nécessairement au bonheur.
Vous pouvez ici lire les premières pages de la Lettre
à Ménécée d'Epicure.
Ce dernier montre en quoi le bonheur peut être atteint par la connaissance et il insiste
sur le fait que c'est bien souvent l'ignorance qui est cause de malheur.
[Toute l'activité humaine a pour but le bonheur, y compris la recherche de la vérité.
La quête du bonheur
est universelle et tous les autres biens, y compris la vérité, lui sont subordonnés.
Être heureux est un but,
tout le reste n'est qu'un moyen d'y parvenir.]
Le bonheur est le souverain bien
"Tous les hommes recherchent d'être heureux, c'est le motif de toutes
les actions de tous les hommes, jusqu'à ceux qui vont se pendre"
affirme Pascal dans ses "Pensées".
En effet, tout homme cherche le
bonheur.
Il est ce que chacun désire suprêmement.
Et pour reprendre
l'analyse aristotélicienne dans l' "Éthique à Nicomaque", le bonheur n'est
désiré que pour lui-même.
Et à la question "pourquoi être heureux ?", il
n'est pas de réponse sinon une réponse aussi absurde que la question
elle-même: "pour être heureux".
Le bonheur est le souverain bien, le
désirable absolu: tout être tend vers son bien; le bonheur étant le bien
ultime de l'homme; il est donc la fin de toutes nos actions, de tous nos
choix singuliers.
Ainsi, tous les désirs particuliers qui agitent notre
existence ne sont que dans l'espoir de l'obtention du bonheur: "Tout ce
que nous choisissons est choisi en vue d'une autre chose, à l'exception
du bonheur qui est fin en soi." (idem).
Bien suprême, le bonheur prime sur tous les autres y compris la vérité.
Les hommes préfèreraient une vie heureuse et illusoire à une lucidité
désespérante.
La quête du bonheur est universelle
La philosophie, dès l'Antiquité, s'est elle aussi préoccupée du bonheur; pour les eudémonistes, le bonheur est
l'objectif de la vie morale, le but le plus élevé de la vie: la connaissance, la faculté de juger, la liberté, la
vérité, tout a pour fin le bonheur.
Pour les hédonistes, la recherche du bonheur doit constituer le seul objet et
la seule fin de l'homme intelligent.
Épicure dira que "Le plaisir est notre bien principal et inné".
La « Lettre à Ménécée » est une description de la
méthode apte à nous procurer le bonheur.
Car si tous les hommes cherchent le bonheur, ils sont, selon le mot
d'Aristote, comme des archers qui ne savent pas où est la cible, incapables de la définir et de l'atteindre.
L'homme est un être de désir, et selon qu'il parvient ou échoue à satisfaire ses désirs, il est heureux ou
misérable.
Or, le bonheur est d'abord l'absence de souffrance physique ou psychologique.
C'est pourquoi Épicure déclare
: « Une théorie non erronée des désirs sait rapporter tout choix à la santé du corps et à la tranquillité de
l'âme puisque c'est là la perfection même de la vie heureuse.
Car tous nos actes visent à écarter la
souffrance et la peur.
»
Éprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur.
En
soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais..
»
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