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La vérité est-elle tyrannique ?

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« Problématique La vérité est un concept transcendantal qui a toujours été un point de conflit dans la philosophie.

Elle est censé être saisie intuitivement dans la pensée cartésienne sans pour autant que l'on puisse savoir exactement ce quelle est du pont de vue de la raison.

La vérité s'accorde sur un seul et même point dans toutes les idéologies, elle ne peut être saisie qu'à partir de l'objet qu'elle concerne, c'est à dire qu'un vérité dans l'absolu est insaisissable pour l'homme : « La vérité est l'adéquation de la chose et de l'intellect.

» (Saint Thomas d'Aquin) .

Ainsi, s'interroger sur la vérité elle même paraît difficile la vérité c'est ce qui est et ne peut pas être autrement, elle répond donc au principe de non contradiction d'un point de vue logique.

De là, il paraît surprenant de se demander si la vérité peut être tyrannique.

Le tyran est celui qui gouverne selon ses propres désirs sans tenir compte des droits de ceux qu'ils dirigent.

La vérité concerne tous les individus, elle s'impose à eux sans que leurs particularités ne puissent l'influencer.

Ainsi, peut on dire que la vérité manipule l'homme selon ses propres conditions? Comment peut on prêter un caractère humain à un concept abstrait? De quelles manières la vérité peut elle diriger l'homme alors qu'on ne peut lui attribuer d'intentionnalité? Introduction La notion de vérité est habituellement assiciée à celle de liberté et plus exactement de libération de l'illusion, tout particulièrement dans une démarche d'ordre philosophique.

Descartes[1] insiste sur le caractère actif du sujet qui recherche la vérité, en l'occurrence, le philosophe : « si nous désirons vaquer sérieusement à l'étude de la philosophie et à la recherche de toutes les vérités que nous sommes capables de connaître, nous nous délivrerons en premier lieu de nos préjugés, et ferons état de rejeter toutes les opinions que nous avons autrefois reçues en notre créance, jusqu'à ce que nous les ayons derechef examinées.

» La vérité n'étant accessible que de manière médiate, elle est toujours incertaine, c'est pourquoi nous entendrons ici par « vérité » la « recherche de la vérité ». On peut pourtant se demander si la recherche de vérité à tout prix n'a pas une dimension tyrannique.Comment définir la vérité ? Il s'agit de la conformité d'une idée avec la réalité, réalité indépendante du sujet, c'est pour quoi Saint-Thomas[2] écrit que l'on « définit la vérité par la conformité de l'intellect et du réel.

Connaître cette conformité, c'est donc connaître la vérité.

» ; de la même manière, Aristote[3] affirme que « ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc, que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc, qu'en disant que tu l'es, nous disons la vérité.

» Qu'est-ce que la tyrannie ? Ce substantif fortement connoté péjorativement aujourd'hui est issu du grec ancien « turannos » qui signifiait « souverain », « roi », « despote ».

Ce mot implique l'usage excessif de la force et de la ruse, dans son emploi polémique, et par extension métaphorique, qualifie le pouvoir abusif de certaines choses sur les hommes.

Pouvons-nous dire que la vérité, et plus exactement la recherche exclusive de la vérité, a un pouvoir abusif sur l'esprit humain ? La recherche exclusive de vérité est-elle nuisible ? Comment penser le rapport de l'homme à la recherche de la vérité ? I. La plupart des gens pensent que la recherche de la vérité est une condition sine qua non pour être libre, et donc pour ne pas subir la tyrannie de l'illusion et de l'erreur.

De plus, connaître la vérité permettrait d'agir en toute connaissance de cause et donc d'agir librement.

Dans ce cas, la vérité serait plus libératrice que tyrannique, elle serait même aux antipodes de la tyrannie.

Peut-on imaginer en effet, que celui dont la pensée est fondée sur des préjugés et qui ne fait aucun effort pour s'en défaire soit libre ? II. Pourtant, il semble que la recherche de la vérité ne puisse aboutir, et donc soit vaine et tyrannique puisqu'abusive, car tout ce qui est pensable est potentiellement douteux, mis-à-part, peut-être, le « cogitio ergo sum » (« je pense, je suis ») cartésien (certains penseurs remettent en question l'existence d'une conscience une et indivisible et donc nient le « je » de la proposition, ce qui l'invalide et rend douteuse toute pensée).

Toute démarche d'ordre philosophique serait alors vaine, puisqu'aucune proposition ne serait indubitable. III. Si l'accession à une vérité indubitable est impossible, le fait même de mettre en doute une idée est déjà d'une grande utilité pour la pensée qui se défait alors d'un certain nombre de certitudes erronées à cause desquelles l'individu ne serait pas libre.

La recherche de la vérité a donc au moins une action de type négative(on retire quelque chose) sur la pensée, une action primodiale pour être libre et non soumis à des préjugés, c'est pourquoi la recherche de la vérité, si elle a une dimension tyrannique, reste principalement libératrice pour la pensée.. »

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