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LA RELIGION (cours de philosophie) ?

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Une religion est un ensemble de croyances et de dogmes, d'institutions et de rites, qui situent l'homme et la nature par rapport à des êtres surnaturels.
 
I. LE FAIT RELIGIEUX
- A - La religion comme principe d'explication.
L'état théologique ou fictif (c'est-à-dire dominé par l'imagination) est, selon Auguste Comte, le premier état de toutes nos connaissances. C'est dire que la religion apparaît d'abord comme un ensemble de conceptions naïves relatives à l'univers, le recours aux dieux étant l'explication la plus facile et la plus naturelle des phénomènes. Mais, sous l'influence de la raison, l'état théologique évolue de lui-même du fétichisme ou animisme (cf. Thalès : « Tout est plein de dieux ») au polythéisme, qui est «le vrai théologisme», puis au monothéisme, qui préfigure l'état métaphysique dans lequel l'abstraction de la Nature remplacera Dieu.
- B - La religion comme force sociale.
La religion ne relève pas seulement de la raison, mais aussi du sentiment et elle est essentielle au consensus social. C'est pourquoi le Système de politique positive de Comte avait pour sous-titre «Traité de sociologie instituant la religion de l'humanité». Insistant sur ce rôle de la religion et constatant que Dieu est ordinairement conçu comme l'allié ou le protecteur d'un groupe social déterminé, Durkheim affirme que «la divinité, c'est la société transfigurée et pensée symboliquement». Dans un sens assez proche, les marxistes voient dans la religion un «appareil idéologique d'État» (L. Althusser), c'est-à-dire une des institutions par lesquelles la classe dominante impose son idéologie.
 


« Une religion est un ensemble de croyances et de dogmes, d'institutions et de rites, qui situent l'homme et la nature par rapport à des êtres surnaturels. I.

LE FAIT RELIGIEUX - A - La religion comme principe d'explication. L'état théologique ou fictif (c'est-à-dire dominé par l'imagination) est, selon Auguste Comte, le premier état de toutes nos connaissances.

C'est dire que la religion apparaît d'abord comme un ensemble de conceptions naïves relatives à l'univers, le recours aux dieux étant l'explication la plus facile et la plus naturelle des phénomènes.

Mais, sous l'influence de la raison, l'état théologique évolue de lui-même du fétichisme ou animisme (cf.

Thalès : « Tout est plein de dieux ») au polythéisme, qui est «le vrai théologisme», puis au monothéisme, qui préfigure l'état métaphysique dans lequel l'abstraction de la Nature remplacera Dieu. - B - La religion comme force sociale. La religion ne relève pas seulement de la raison, mais aussi du sentiment et elle est essentielle au consensus social. C'est pourquoi le Système de politique positive de Comte avait pour sous-titre «Traité de sociologie instituant la religion de l'humanité».

Insistant sur ce rôle de la religion et constatant que Dieu est ordinairement conçu comme l'allié ou le protecteur d'un groupe social déterminé, Durkheim affirme que «la divinité, c'est la société transfigurée et pensée symboliquement».

Dans un sens assez proche, les marxistes voient dans la religion un «appareil idéologique d'État» (L.

Althusser), c'est-à-dire une des institutions par lesquelles la classe dominante impose son idéologie. - C - La religion comme fait humain. Alain voit plutôt dans les religions la transposition de l'expérience enfantine: les dieux sont pour les hommes des volontés supérieures semblables à ce que sont les adultes pour les enfants, et le monde des religions est à la mesure de l'homme comme le monde des contes est à la mesure de l'enfant.

Aussi est-ce l'homme tout entier que nous retrouvons dans les religions, que l'on peut classer, en reprenant la description platonicienne du « sac de peau », en religion de la nature, religion de l'homme et religion de l'esprit.

Car la succession historique ne doit pas nous masquer l'unité profonde des religions diverses où il faut voir, plus encore que des étapes, des «étages de l'homme». II.

LES TROIS RELIGIONS - A - La religion de la nature. L'homme est d'abord animal et pris dans la nature.

Aussi la religion première - dans tous les sens du terme - reposetelle sur la crainte et sur l'adoration des forces naturelles, sur le culte de la vie et des animaux.

C'est une religion paysanne (paganisme vient du latin paganus = paysan), qu'exprime fort bien le dieu Pan (panthéisme) et qui est lié à l'art que Hegel appelle «symbolique», où la forme humaine est mêlée à la forme animale.

Elle traduit une attitude raisonnable de l'homme en face de la toute-puissance de la nature, attitude faite d'acceptation mais aussi de confiance et d'espoir (cf.

les fêtes païennes). - B - La religion de l'homme. Les cités, dans lesquelles la sécurité des nuits et la paix des marchés sont si précieuses, ont donné naissance à une religion politique ou religion urbaine dont l'Olympe, avec division et hiérarchie des pouvoirs (polythéisme), est le symbole.

Ses dieux sont à l'image de l'homme et sa meilleure expression est le culte des héros, protecteurs des cités, qui sont à mi-chemin entre les hommes et les dieux et dont la vertu propre est le courage.

La statuaire de la Grèce antique (cf.

l'art «classique» de Hegel) témoigne parfaitement de cet idéal de l'homme, maître de soi et maître de la nature, dont s'approche l'athlète. - C - La religion de l'esprit. Au-dessus des forces de la nature et des forces de l'homme apparaît une valeur suprême qui est l'esprit universel, maître exigeant mais sans puissance (cf.

l'image de l'enfant-Dieu), dont le royaume n'est pas de ce monde, comme le rappelle la croix du Christ.

Tout l'art chrétien, que Hegel appelle «romantique», signifie que le problème essentiel est de sauver son âme et qu'il ne faut pas confondre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.

Mais la religion de l'esprit n'est jamais totalement purifiée du culte de la nature (cf.

la continuité des fêtes païennes aux fêtes chrétiennes: Pâques, par exemple, c'est la résurrection et le printemps) ni du culte de la force (cf.

le Dieu toutpuissant), parce que l'homme n'est jamais un pur esprit. CONCLUSION Marx disait, en songeant surtout au christianisme, que la religion est «l'opium du peuple», mais il l'entendait ainsi: «C'est le soupir de la créature accablée, l'âme d'un monde sans âme et l'esprit d'un monde sans esprit».

C'est reconnaître qu'en un sens la religion est essentielle à l'homme et c'est pourquoi Alain cherche à en rendre compte à partir de «la nature humaine, mère de tous les dieux».. »

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