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La propagande politique est-elle un obstacle à l'exercice de la démocratie ?

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« Première partie : Analyse de la propagande • Définition : la propagande est une action concertée exercée sur l'opinion en vue de l'amener à avoir certaines idées politiques et sociales, et à soutenir un parti, une politique, etc. • Mécanismes. a) Ainsi que l'a montré S.

Tchakhotine la propagande moderne utilise : — les pulsions : la propagande joue sur les pulsions (agressive, sexuelle, alimentaire, parentale) qui commandent les comportements ; — les réflexes : la propagande vise soit à « éduquer » les réactions réflexes, soit à construire des réflexes conditionnés ou des systèmes de réflexes conditionnés.

Ainsi sera-t-elle « orchestrante » et répétitive jusqu'à un véritable « matraquage » ; — la dynamique des groupes : la propagande utilise les entraînements grégaires, fondés sur les lois de l'imitation et de la contagion psychique, ainsi que sur les rapports masse-meneur (cf.

Reiwald, De l'esprit des masses).

Ainsi la propagande jouera-t-elle sur le conformisme, et parlera-t-elle toujours au nom de la « majorité », voire de l' « unanimité » populaire ; — les symboles : la propagande recourt aux symboles, langue de l'inconscient selon Freud, pour « aspirer et inspirer » (W.

Lipmann) les émotions des masses. b) Elle a pour règles : — la simplification.

La doctrine — tant celle que l'on défend que celle que l'on combat — sera réduite à quelques points qui seront définis en fonction de facteurs psychologiques précédemment étudiés.

On aura recours aux manifestes, aux mots d'ordre ou aux slogans, aux symboles ; — l'exagération, la défiguration (caricature de l'adversaire), voire le mensonge. Deuxième partie : Propagande et démocratie a) La propagande moderne, agissant essentiellement sur les comportements inconscients et réflexes des masses, s'adresse à la vie effective, non au raisonnement.

Elle entraîne ainsi l'aliénation de l'individu qui ne se rend pas même compte qu'il est manipulé.

Elle apparaît donc comme un obstacle à l'exercice d'une véritable démocratie, laquelle exige des citoyens conscients et responsables. b) Les états démocratiques proclament que la souveraineté appartient au peuple et, théoriquement, le rôle des masses s'est accru dans les sociétés contemporaines.

Mais qu'en est-il en réalité ? Les masses ne sont-elles pas guidées et manœuvrées par une propagande qui pour se faire moins « voyante » n'en reste pas moins omniprésente ? Grâce au développement des techniques publicitaires et du marketing, la propagande politique dans les démocraties occidentales a su se débarrasser de l'outrance qui caractérise celle des pays totalitaires en substituant des techniques « douces » aux techniques « dures ».

Plutôt que de commettre un brutal « viol des foules » (S. Tchakhotine) on préfère exercer une douce violence, une puissante séduction.

La propagande se fait publicitépropagande.

Mais n'y gagne-t-elle pas en efficacité ? c) Ainsi que l'a montré J.

Ellul dans son livre Propagandes qui décrit l'unité des diverses formes de conditionnement, cette publicité-propagande n'est-elle pas inhérente au fonctionnement des démocraties contemporaines? Elle ne serait pas une simple excroissance maladive que l'on pourrait prohiber, mais un « remède » dans une société globalement malade, remède qui permettrait de supporter le mal tout en l'aggravant.

Les gens apparaissent dans une large mesure complices de la propagande, du spectacle politique régnant, parce qu'ils ne pourraient les rejeter. conclusion La propagande est en soi aliénante.

Elle est par là un obstacle à l'exercice d'une véritable démocratie.

Elle apparaît en revanche nécessaire au fonctionnement des sociétés aliénées.. »

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