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l'exercice de la philosophie contribue-t-elle à la démocratie ?

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« Définition des termes du sujet Ce sujet invite à s'interroger sur une relation entre deux concepts qui ne semblent pas être liés d'une manière évidente : la philosophie et la démocratie. La philosophie, c'est, en un sens très large, une forme d'exercice de la pensée rationnelle dans un but d'explication du monde assorti à une recherche de « sagesse ».

La démocratie est à la fois un concept politique – et en ce sens la démocratie est du ressort de la philosophie – et une forme d'organisation politique en fonction de ce concept.

Elle se caractérise par un octroi du pouvoir politique au peuple (« démos »), donc à la multitude des sujets politiques, sans égard pour la qualification intellectuelle de chacun ou pour la capacité de chacun à prendre part à l'exercice politique. Le sujet précise qu'il faut envisager le rapport entre ces deux concepts sous le rapport particulier de la contribution : la philosophie comprise comme exercice, comme pratique, comme activité, contribue-t-elle à la démocratie prise ou bien comme concept ou bien comme système politique effectif ? Il y a une première manière d'envisager le sujet en considérant que la démocratie comme concept découle de l'exercice de la philosophie. Mais une deuxième manière d'aborder le problème posé semble s'opposer à cela : elle consisterait à envisager le fait que l'exercice de la philosophie est une démarche individuelle, qui pourrait même travailler à s'abstraire des cadres politiques : la philosophie correspondrait à une formation de l'individu par lui-même, d'une manière apolitique.

Si l'on veut, en suivant cette voie, envisager le rapport des concepts de philosophie et de démocratie, on pourrait arriver à l'idée d'un refus philosophique de la démocratie dans la mesure où ceux qui pratiquent la philosophie auraient, seuls, la qualification requise pour exercer convenablement le pouvoir politique.

(cf.

par exemple le concept platonicien du « philosophe-roi »). Deux voies opposées semblent donc s'ouvrir : celle d'une conception individualiste de la philosophie, et celle d'une portée collective de la pratique philosophique.

Il faudra envisager ces deux voies, pour définir les conditions auxquelles l'exercice de la philosophie contribue à la démocratie. Proposition de plan I. L'aristocratisme politique de la philosophie Si l'on comprend la philosophie comme un mode de formation de l'individu à une certaine forme d'excellence – ce qui est une compréhension traditionnelle dans la philosophie antique -, est-il possible d'envisager une contribution de l'exercice de la philosophie à la démocratie ? Le problème posé par le choix de cette position est que la démocratie s'oppose totalement à la philosophie en ce qu'elle ne suppose aucun effort de formation à l'excellence.

La philosophie pourrait alors contribuer au travail du concept de démocratie, mais pas à l'exercice effectif de celle-ci. Aristote Un choix correct est l'affaire de ceux qui savent ; par exemple choisir un géomètre est l'affaire de ceux qui savent la géométrie, choisir un pilote, de ceux qui savent le pilotage.

Car si certains travaux ou certains arts sont quelquefois pratiqués par des hommes étrangers à ces professions, toujours est-il que c'est plutôt le fait de ceux qui savent.

De sorte que, suivant cette manière de raisonner, ce ne serait pas la multitude qu'il faudrait rendre maîtresse du choix et de la reddition de comptes des magistrats.

Mais peut-être aussi que cette objection n'est pas très juste, à moins qu'on ne suppose une multitude par trop abrutie.

Car chacun des individus qui la composent sera sans doute moins bon juge que ceux qui savent ; mais, réunis tous ensemble, ils jugeront mieux, ou du moins aussi bien.

Ensuite, il y a des choses dont celui qui les fait n'est ni le seul ni le meilleur juge ; ce sont tous les ouvrages que ceux mêmes qui ne possèdent pas l'art peuvent connaître : pour une maison, ce n'est pas seulement à celui qui l'a bâtie qu'il appartient de la connaître ; celui qui s'en sert en jugera aussi et mieux ; et celui-là, c'est celui qui tient la maison. Le pilote, de même, jugera mieux d'un gouvernail que le charpentier ; un festin, c'est le convive qui en juge et non le cuisinier.

C'est ainsi qu'on pourrait résoudre d'une manière satisfaisante l'objection proposée. II. Philosophie et éducation politique On peut peut-être cependant élargir le champ d'influence de la philosophie pour poser la question de l'éducation à la démocratie.

Cette idée d'une éducation philosophique à la démocratie permettrait en effet d'invalider le reproche de manque de qualification politique qu'Aristote comme Platon font aux sujets d'une démocratie.

La philosophie permettrait alors de créer les conditions d'un exercice valable de la démocratie. Montesquieu C'est dans le gouvernement républicain que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation.

La crainte des. »

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