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La pensée humaine peut-elle refuser l'irrationnel ?

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? Rationnel : « qui appartient à la raison, ou qui lui est conforme, en particulier aux sens B et D ». ? Irrationnel : A. Étranger ou même contraire à la raison, particulièrement aux sens B et H. ? La pensée humaine peut-elle refuser l'irrationnel au sens où elle ne pourrait le comprendre ? Mais pourrait-elle alors se comprendre elle-même ? ? L'idée que la pensée humaine pourrait exclure d'elle-même sans plus l'irrationnel n'est-elle pas solidaire de certaines appréhensions de « la pensée » et de « l'homme » qu'il convient de mettre en question ? ? L'idée que la pensée humaine pourrait exclure d'elle-même sans plus l'irrationnel n'est-elle pas solidaire de certaines appréhensions de la société et de ses évolutions possibles ? ? A la pensée mythique se substituerait un progrès de la raison (perspective éventuellement reprise des « Lumières »), un progrès de la pensée scientifique, s'épanouissant dans des techniques, permettant de devenir maître et possesseur de la nature (et de soi-même), permettant une appréhension transparente du réel. ? Se demander si la conception même de la possibilité d'une société humaine parfaitement rationnelle et régulée, fondée par la science, est une conception rationnelle, scientifique ou idéologique, « irrationnelle ». Cf.

« • Remarquer que l'on a affaire à ce qu'on appelle parfois un « sujet quelque peu indéterminé » à cause, en particulier, de la multiplicité de sens que peut recouvrir le terme « refuser ». • La pensée humaine étant définie souvent par le fait qu'elle est (ou est capable de) raison et de rationalité il convient sans doute de définir avec quelque soin ce qu'on entendra par raison, raisonnable, rationnel (et irrationnel). • « Vocabulaire de la philosophie » de Lalande. — Raison : « A.

Faculté de raisonner discursivement, de combiner des concepts et des propositions.

B.

Faculté « de bien juger » c'est-à-dire de discerner le bien et le mal, le vrai et le faux.

D.

Système de principes a priori dont la vérité ne dépend pas de l'expérience, qui peuvent être logiquement formulés, et dont nous avons une connaissance réfléchie. E.

Faculté de connaître d'une vue directe le réel et l'absolu, par opposition à ce qui est apparent ou accidentel.

» H. Sens nominatif : cause ou motif légitime justification.

» — Raisonnable : « qui possède la raison définie aux sens A, B, D ou E.

» — Rationnel : « qui appartient à la raison, ou qui lui est conforme, en particulier aux sens B et D ». — Irrationnel : A.

Étranger ou même contraire à la raison, particulièrement aux sens B et H. • La pensée humaine peut-elle refuser l'irrationnel au sens où elle ne pourrait le comprendre ? Mais pourrait-elle alors se comprendre elle-même ? • L'idée que la pensée humaine pourrait exclure d'elle-même sans plus l'irrationnel n'est-elle pas solidaire de certaines appréhensions de « la pensée » et de « l'homme » qu'il convient de mettre en question ? • L'idée que la pensée humaine pourrait exclure d'elle-même sans plus l'irrationnel n'est-elle pas solidaire de certaines appréhensions de la société et de ses évolutions possibles ? — A la pensée mythique se substituerait un progrès de la raison (perspective éventuellement reprise des « Lumières »), un progrès de la pensée scientifique, s'épanouissant dans des techniques, permettant de devenir maître et possesseur de la nature (et de soi-même), permettant une appréhension transparente du réel. — Se demander si la conception même de la possibilité d'une société humaine parfaitement rationnelle et régulée, fondée par la science, est une conception rationnelle, scientifique ou idéologique, « irrationnelle ».

Cf.

Althusser, Pour Marx (Maspero), pp.

238-239 : « Seule une conception idéologique du monde a pu imaginer des sociétés sans idéologie, et admettre l'idée utopique d'un monde où l'idéologie (et non telle de ses formes historiques) disparaîtrait sans laisser de trace, pour être remplacée par la science.

Cette utopie est, par exemple, au principe de l'idée que la morale qui est, dans son essence, idéologie, pourrait être remplacée par la science ou devenir de part en part scientifique; ou la religion dissipée par la science qui en prendrait en quelque sorte la place; que l'art pourrait se confondre avec la connaissance...». »

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