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La passion est-elle compatible avec la sagesse ?

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« Termes du sujet: SAGE - SAGESSE: 1) Attitude traditionnelle du philosophe ancien qui, dans l'ordre du savoir se met à distance des préjugés et dans l'ordre de l'action à distance ses passions.

2) Synonyme de prudence d'où, par extension, aptitude à bien mener sa vie. PASSION: * Ce que l'âme subit, ce qu'elle reçoit passivement.

Chez Descartes, le mot désigne tout état affectif, tout ce que le corps fait subir à l'âme.

Son origine n'est pas rationnelle ni volontaire. * Inclination irrésistible et exclusive qui finit par dominer la volonté et la raison du sujet (la passion amoureuse). Bien lire le sujet: ne pas perdre de vue toute l'extension du mot «passion».

Il ne s'agit pas seulement de se demander si la colère ou la haine sont conciliables avec la sagesse, mais également si cette dernière peut s'accorder avec la joie, l'amour, admiration, la hardiesse qui sont tout autant des passions.

De fait, on ne peut se contenter d'une interrogation sur ce qui, i fait, s'oppose à la sagesse, mais il faudra s'interroger sur qui, essentiellement, sépare ou, au contraire, lie sagesse et passion. Un point de départ à discuter: le sujet invite à partir de la conception commune du sage comme pur esprit, comme être exempt de craintes, de peines, de désirs et plus généralement de toute passion.

Le sage est en ce sens opposé au débauché dont la folie consiste précisément à céder à toutes les passions et ainsi à ne pas être maître de soi et à vivre d'une existence tout entière dévouée au corps. Recherche du problème : la sagesse, entendue par exemple comme maîtrise de soi, ne peut donner libre cours aux passions : le sage serait esclave de ses passions.

Cependant, toute passion n'asservit que pour autant que nous y succombons : c'est moins la passion qui est mauvaise que celui qui accepte d'y succomber, nous ne sommes les esclaves que de ceux que nous voulons bien servir.

La passion n'est plus dès lors le contraire de la sagesse.

Et, de ce fait, la sagesse peut elle-même être pensée comme passionnée, une sagesse sans passion apparaît alors contradictoire.

Il faut être sage dans la passion, et non pas contre elle ou malgré elle. [Introduction] Le sage, maître de soi, menant une existence entièrement tournée vers l'intellect, est souvent opposé au fou, à celui qui ne vit que pour ses passions et ne peut résister à celles-ci.

Sagesse et passion ne font pas, semble-t-il, bon ménage.

Cependant, il ne suffit pas de faire appel à l'opinion commune, ni même à l' «expérience » pour assurer cette incompatibilité.

Si certaines passions semblent ne pas être le fait du sage, rien ne prouve qu'il soit exempt de toutes les passions, s'il sait en user conformément au bien et, dès lors, la sagesse, qui doit permettre le développement complet de toutes les potentialités de la personne, doit faire aussi une place à la passion.

Le sage n'est pas un être froid et inhumain : sa sagesse ne peut exclure la passion et doit donc être, en quelque façon, passionnée.

Dès lors, si le sage ne peut être l'esclave de sa passion, il doit pouvoir en faire bon usage et ainsi en être l'auteur. [I.

Le sage ne peut être asservi à la passion.] [1.

Le sage.] La figure du sage, telle que toute la philosophie antique se l'est représentée, trouve une de ses expressions chez Cicéron : «Seule la sagesse est tournée tout entière vers elle-même (...).

La sagesse comprend la grandeur d'âme, la justice et ce qui permet à l'homme de juger comme au-dessous de lui les accidents qui lui arrivent, ce dont les autres arts sont incapables.

» Le sage est en ce sens un idéal de l'humanité : il est entièrement maître de lui-même, sans être soumis aux aléas de la fortune.

Sa vie est tranquillité, sérénité, rien de ce qui lui arrive ne peut le troubler. Possédant toutes les vertus, le sage n'est attaché à rien d'extérieur à lui, il cultive sa propre sagesse pour ellemême. [2.

Le passionné.]. »

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