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La sagesse est-elle compatible avec l'ignorance ?

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 De surcroît, l'ignorance peut être bénéfique pour une personne. Effectivement, ignorer une personne plutôt que d'entrer en conflit dans une relation de crise, constitue une preuve de sagesse, de maîtrise de soi, puisque cette personne refuse tout conflit avec autrui. Or l'ignorance ne serait-elle pas une preuve d'intelligence lorsque celle-ci est employé à bon escient ? Ainsi l'acte d'ignorer est donc étroitement lié avec la maîtrise de soi, qui caractérise en partie le sage.

            Enfin, la sagesse est également fondée sur une attitude : celle de l'obéissance. Ainsi, un enfant peut être décrit comme sage malgré son défaut de savoir, due à son âge. En effet, celui-ci ne se contente que d'obéir et de suivre les consignes imposées par ses parents. Il est donc tout à fait normal de trouver des enfants, sage mais ignorant, à cet âge. Dans ce cas précis, l'ignorance et la sagesse sont liés dans le caractère et le comportement de ce très jeune individu. 

« Certains termes, si l'on se réfère aux origines étymologiques sont contradictoires.

Ainsi certaines questions ne prennent du sens que dans la mesure où l'on essaye de développer ces deux termes en tentant de trouver certains liens qui feraient que cette question ne soit pas totalement dénuée de sens, ou même absurde.

Ainsi, nous allons essayer de voir si l'on « peut-on être, à la fois, sage et ignorant », malgré l'opposition que les termes « sage » et « ignorant » soulèvent entre eux.

Il s'agira d'arriver à savoir si l'on ne peut pas se passer de bien des savoirs pour être sage, si la sagesse implique dans une certaine mesure le savoir mais également l'ignorance de choses.

Nous allons donc essayer de déterminer la compatibilité ou l'incompatibilité entre l'ignorance et la sagesse. En premier lieu, les termes « sage » et « ignorant » s'excluent mutuellement.

En effet, la sagesse indique un rapport avec le savoir, qui semble exclure l'ignorance totale.

Le sage est donc une personne qui détient le savoir et la connaissance.

L'ignorant lui, est une personne qui manque de connaissance, qui possède un défaut de savoir. Ainsi, grâce aux définitions strictes de ces deux termes, nous voyons nettement l'opposition. Ensuite, la sagesse et l'ignorance constituent pour l'un une qualité et pour l'autre un défaut, ces deux étant antagonistes.

Or on ne peut disposer d'une qualité si l'on est l'incarnation même du défaut.

Par exemple, on ne peut être à la fois petit et grand.

Pour l'ignorance et la sagesse, le principe est le même. De plus, si l'on remonte à l'antiquité, le terme sage n'était employé que pour désigner un dieu : il s'agit de la sagesse idéale, semblant utopiste.

Or l'être en tant que tel ne peut atteindre cette « condition suprême ».

Seul un dieu pouvait tout connaître, réduisant ainsi l'Homme à sa condition humaine, impliquant le fait qu'il ne puisse tout connaître.

On voit donc bien ici l'incompatibilité entre la sagesse et l'ignorance. De surcroît, certaines personnes ne sont faites pour être sage.

C'est ce qu'affirmait Bouddha en disant que « l'esprit instable et dispersé, ignorant la vraie doctrine, aimant la flatterie, ne sera jamais mûr pour la sagesse.

Une personne instable et donc incapable de se maîtriser ne peut de ce fait atteindre la sagesse. Enfin, la sagesse implique la réflexion, la maîtrise de soi.

Dans la mesure ou l'ignorant ne sait se maîtriser, peut-il, lors de situations qui lui sont inconnues ou même extrêmes, garder son calme ? Le fait qu'il présente un défaut de savoir, celui-ci ne sera comment réagir face aux difficultés, aux problèmes.

Cette personne ignorante risque alors de causer un certain nombre de problèmes, en plus de la situation extrême déjà présente. Cependant, une personne ne peut prétendre disposer de tout le savoir.

Donc de ce fait, cette personne dite sage, ne l'est pas complètement puisque le savoir ne peut être entièrement su par une même personne.

Ainsi, puisqu'une personne ignorante fait preuve d'un défaut de connaissance, et qu'une personne sage ne détient qu'en partie le savoir, comment peut-on distinguer un sage d'un ignorant ? En second lieu, essayons de voir si, malgré une opposition des définitions strictes des termes « sage » et « ignorant », une certaine compatibilité n'est pas possible entre la sagesse et l'ignorance. Tout d'abord, nous avons pu voir que le sage ne peut disposer de toute la connaissance.

Ainsi, au même titre qu'une personne ignorante, le sage fait preuve, dans une certaine mesure, d'un manque de savoir.

Le défaut de connaissance est donc présent chez ces deux personnes.

Il reste alors a déterminer le degré avec lequel cette distinction est rendu possible, néanmoins la coexistence de l'ignorance et de la sagesse chez un même individu est possible. Ensuite, le fait d'avoir connaissance de son ignorance n'est-il pas une preuve de sagesse ? En effet, par définition, l'ignorant ne sait rien.

Or, dans ce cas, l'ignorant sait qu'il manque de connaissance, donc l'ignorant sait bien quelque chose.

Il retrouve alors une caractéristique définissant le sage, le savoir. De plus, si on élargit quelque peu la définition de sage, on peut trouver une certaine forme de compatibilité entre les deux termes.

En effet, la sagesse dite « plus humaine », correspond à la manière dont nous articulons, harmonisons notre attitude, et notre façon d'être.

Ainsi, une personne peut être qualifiée de sage, même en ayant un défaut de connaissance, dans la mesure ou celle-ci vit et agit en fonction de ce qu'elle sait.

Il résiderait alors ici. »

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