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La nature commet-elle des erreurs ?

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« Parties du programme abordées : - Nature et culture. - La connaissance du vivant. - Le sens. Analyse du sujet : La nature est-elle régie par des lois rigoureuses et immuables ou admet-elle une certaine anomie ? Au-delà de cette question se pose celle de la téléologie : en vue de quoi un plan général de la Nature peut-il s'ordonner s'il existe ? Conseils pratiques : Il faut d'abord définir avec rigueur la notion d'erreur et les présupposés qu'elle recèle.

Qui peut se tromper ? Comment ? Que sont les «lois de la Nature» ? Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. [Nous pouvons considérer que la nature commet une erreur lorsqu'elle ne produit pas ce qu'il aurait été normal qu'elle produise. Lorsqu'un être naturel n'est pas adapté aux fins qu'il semble devoir poursuivre, il apparaît comme le résultat d'une erreur.

Comme si la nature, à l'instar d'un artisan maladroit, s'était trompée.] La nature peut se tromper Par analogie avec le travail humain, Aristote définit la nature comme ce qui occupe, pour les êtres naturels, la position de l'artisan pour les objets fabriqués. L'artisan qui fabrique un objet possède en pensée une idée de cet objet, agit selon un but qui est la réalisation de l'objet.

Il en est de même pour la nature qui n'est pas une chose mais un principe.

Aussi peut-elle, comme un artisan, faire une erreur dans la réalisation de son plan. La nature a des «ratés» Lorsqu'un enfant naît sourd, aveugle ou mal formé, son handicap a sans doute une cause mais il n'a pas de raison.

C'est pourquoi la nature apparaît ici comme fautive: elle n'a pas fait ce qu'elle aurait dû faire.

Elle a failli à son projet.

Pire encore: l'existence des «monstres» semble prouver que, par moments, la nature se fourvoie jusqu'à enfreindre ses propres lois. La nature est imparfaite Si le monde était totalement harmonieux, il n'y aurait jamais aucune erreur.

Mais, comme le fait remarquer Pascal: «la nature a des perfections pour montrer qu'elle est l'image de Dieu et des défauts pour montrer qu'elle n'en est que l'image».

C'est de ces défauts que procède l'erreur, et la nature semble incapable de mener à bien tout ce qu'elle entreprend.

L'erreur est la marque de sa finitude. [L'erreur ne peut venir que d'un jugement animé par la liberté et pas de la nature, qui n'est que déterminisme aveugle.

Pour imputer à la nature la responsabilité d'erreurs, il faudrait que celle-ci soit capable de volonté et d'initiative.

Or, le règne naturel est celui des phénomènes qui obéissent à la loi de la causalité.] L'erreur est l'apanage de la liberté Ce n'est que parce que je suis libre que je peux me tromper.

Si j'étais déterminé, je suivrais les lois de ma nature sans jamais pouvoir en dévier et donc sans jamais faire d'erreur.

Tel est le cas de la nature qui suit des lois universelles.

Quelquefois, la conjonction des lois est si complexe que je ne comprends pas d'où vient l'effet qui en résulte et je crois alors qu'il s'agit d'une erreur. La nature n'a pas de projet Comme le dit si bien Descartes, l'erreur procède toujours d'un jugement.

Pour que la nature commette des erreurs, il faudrait qu'elle soit capable de juger de ce qui est par rapport à ce qui doit être.

Or, les phénomènes s'enchaînent en suivant les lois d'un déterminisme strict et ce que nous appelons des erreurs ne sont que des accidents. L'expression «erreur de la nature» est impropre L'erreur, c'est une affirmation qui donne pour vrai ce qui n'existe pas dans la réalité ou qui ne lui est pas conforme.

Or les processus naturels sont nécessairement dans la réalité.

Donc la nature ne peut pas commettre d'erreur.

Commet-elle des fautes? Non plus, puisque la faute c'est le manquement à une loi: la nature ne peut pas manquer aux lois de la nature!. »

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