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La nature a-t-elle des droits ?

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« AIDE ENVOYEE PAR L'ELEVE: Il faut tout d'abord s'interroger ici sur le sens de l'expression "avoir des droits" : demandez-vous ce que signifie par exemple les expressions "avoir droit au respect" ou "à la santé".

Montrez ainsi qu'avoir des droits signifie que l'on puisse exiger, au nom de certains principes préalablement posés, certaines garanties.

Il s'agit donc pour la personne de réclamer une protection qui lui serait due : montrez donc que la notion de droits découle ici de celle de personne ou de sujet.

A moins de personnifier abusivement la nature il semble donc difficile de définir pour elle des droits.

Cependant, celle-ci n'est pas pour autant sans droit.

Demandez-vous ainsi ce que recouvre l'expression "droit naturel" : s'agit-il simplement de la loi du plus fort ? Ne s'agit-il pas aussi de définir contre les faits, un droit (ou des droits) qui au nom de la nature permettrait de corriger ces faits.

Demandez-vous alors pour finir si les droits auxquels l'homme prétend ne sont pas en fait des droits de sa nature : ces droits auxquels il se réfère pour se protéger et se distinguer des choses naturelles, ne sont-ils pas naturels au sens où ils reposent sur une certaine conception de la nature de l'homme (songez par exemple que les Droits de l'Homme ont d'abord été nommé les droits naturels et inaliénables de l'Homme") ? [C'est parce que nous sommes redevables à la nature de la vie qu'elle a des droits.

Notre activité l'a rendue fragile, et nous avons le devoir de passer avec elle un véritable contrat.] A.

L'idée d'un droit de la nature • Au début du Contrat naturel, Michel Serres rappelle l'origine et la signification du mot négligence : du latin negligentia, « indifférence, insouciance, oubli de ses devoirs ».

La négligence est oubli de ses devoirs, faute, manquement.

C'est aussi le manque d'attention, de soin.

Négliger la nature, c'est ne pas s'occuper d'elle, en faire abstraction, la nier et ainsi ne plus se sentir lié à elle.

Tout comme il a fallu un contrat social pour instaurer une société de droit qui garantisse la liberté et le respect à chaque personne (« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit » ), il faut maintenant établir un nouveau contrat, un contrat naturel, qui protège et respecte la nature.

L'homme doit renouer le lien sectionné par lui, et se soucier de la nature.

C'est un nouveau défi pour le droit international.

Pourquoi ? • Jusqu'à présent, le droit concernait les rapports des hommes entre eux, ou entre eux et les États, c'est-à-dire les rapports entre des humains et leurs groupements.

Il s'agit maintenant des relations entre les humains, d'une part, et le reste de l'humanité, d'autre part : «L'humanité fait partie de la nature et la vie dépend du fonctionnement ininterrompu des systèmes naturels qui sont la source d'énergie et de matières nutritives.

La civilisation a ses racines dans la nature, qui a modelé la culture humaine et influence toutes les oeuvres artistiques et scientifiques, et c'est en vivant en harmonie avec la nature que l'homme a les meilleures possibilités de développer sa créativité, de se détendre et d'occuper ses loisirs...

Les bénéfices durables qui peuvent être obtenus de la nature sont fonction du maintien des processus écologiques et des systèmes essentiels à la subsistance, ainsi que la diversité des formes organiques que l'homme compromet par une exploitation excessive ou par la destruction de l'habitat naturel », trouve-t-on en préambule de la Charte mondiale de la nature, adoptée et proclamée solennellement par l'Assemblée générale des Nations unies le 28 octobre 1982. Mais qui détermine l'intérêt général de la nature, qui doit représenter l'environnement, puisque nous ne sommes plus dans des relations entre humains seulement ? Il est vrai que l'humanité a de plus en plus conscience du danger de destruction qui la menace et qu'elle a elle-même provoqué.

Elle aspire donc à de nouvelles valeurs sociales, de nouveaux repères.

Le droit de la nature peut et doit inspirer de plus en plus le système juridique afin de protéger l'humanité présente et à venir. Nous sommes responsables de la nature La technique et la science ont profondément changé nos modes de vie, l'action et la vision que nous avons sur la nature.

Nous devons concevoir une éthique pour l'avenir qui se fonde sur la responsabilité.

Hans Jonas formulera l'impératif suivant: Agis de telle façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité de la vie".

Or, la nature aujourd'hui est vulnérable et, de ce seul fait, doit être protégée. Le projet de maîtrise de la nature ne peut donc être considéré comme raisonnable qu'à la seule condition que l'éthique vienne le borner, en se donnant les moyens juridiques de contrôler et de punir les dérives éventuelles.. »

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