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LA METTRIE: «Je crois la pensée si peu incompatible avec la matière organisée qu'elle semble en être une propriété...»

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« La pensée est une propriété du corps organisé. «Je crois la pensée si peu incompatible avec la matière organisée qu'elle semble en être une propriété, telle que l'électricité, la faculté motrice, l'impénétrabilité, l'étendue, etc.

» La Mettrie, L'Homme-machine (1748). L'homme-machine dérive de l'animal-machine de Descartes mais La Mettrie entend pousser le mécanisme cartésien jusqu'au maximum de ses conséquences logiques: tout ce que la métaphysique cartésienne attribuait à l'âme (pensées, ides innées) peut être expliqué matériellement.

Tout en l'homme n'est que mécanisme et il revient à la science d'en rendre compte. • La solution cartésienne laisse posé le problème de fond: comment l'immatériel peut-il agir sur la matière (et réciproquement)? La Mettrie utilise Descartes pour le critiquer: il prolonge la théorie de Descartes des «animauxmachines» avec sa théorie de «l'homme-machine»: l'homme, dit-il, n'a pas plus une âme que les animaux, il est seulement une machine beaucoup plus complexe. • La Mettrie propose donc une théorie matérialiste du rapport matière/esprit, mais à la différence de Lucrèce, il pense l'esprit non comme un ensemble spécifique de molécules, mais comme un effet de l'organisation de la matière. • Prolongement contemporain de cette conception: l'Homme neuronal du neurologue Jean-Pierre Changeux.

Cela ne simplifie pas le problème pour autant, car il reste à comprendre que la structure matérielle rend possible un phénomène comme une décision, ou même simplement, une perception. LA METTRIE (Julien Offroy de).

Né à Saint-Malo en 1709, mort à Berlin en 1751. Études à Caen chez les Jésuites, reçu docteur en médecine à Reims, il devint médecin des gardes-françaises en 1742, puis fut le lecteur favori de Frédéric II.

Strictement matérialiste, il appliqua à l'homme la théorie de l'automatisme des bêtes. Œuvres principales : Histoire naturelle de l'âme (1745), L'homme-machine (1748), Les animaux plus que machines (1750), L'art de jouir (1751), Vénus métaphysique (1752). Le titre provocateur de l'ouvrage de La Mettrie, L'Homme-machine, est à lui seul un programme.

Il dérive bien sûr de l'animal-machine de Descartes.

La Mettrie entend en effet pousser le mécanisme cartésien jusqu'à son extension logique maximale: tout ce que la métaphysique de Descartes attribue à l'âme peut être expliqué, selon lui, comme une modification de la matière.

Un rien, une petite fibre, quelque chose que la plus subtile anatomie ne peut découvrir (on peut voir dans la génétique d'aujourd'hui cette subtile anatomie imaginée par La Mettrie) eût fait deux sots d'Érasme et de Montaigne, écrit-il.

S'il ne s'affirme pas explicitement athée, La Mettrie voit dans la religion une superstition à éradiquer.. »

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