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La liberté est elle le principal but de la vie en société ?

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« Introduction On pense parfois que la vie sociale repose sur des intérêts bien compris.

On fait quelques concessions, et en échange on assure son confort et sa sécurité.

On peut même créer des liens d'amour et d'amitié, qui aident à affronter les vicissitudes du quotidien.

Mais cette conception purement pragmatique de la vie sociale ne laisse-t-elle pas de côté l'essentiel ? Ne nous fait-elle pas perdre de vue ce qui fait notre humanité, c'est-à-dire la liberté ? Mais afin que la liberté puisse valoir comme principal but de la vie en société, il faut penser les conditions de sa légitimité.

L'homme peut-il être plus libre en société que dans l'absence de toute relation avec ses semblables ? I.

La vie en société n'est pas finalisée par la liberté 1.

L'homme est un animal grégaire, un « animal politique » dit Aristote.

Il ne peut vivre seul.

Le but de l'entrée en société est avant tout, négative-ment, la fuite de cette solitude (on pourrait imaginer des développements psychologiques, voire psychanalytiques, sur ce besoin de fonder une famille, d'avoir un cercle d'amis...). 2.

Lors du passage à l'état civil, l'individu renonce à ses droits individuels, par exemple celui de faire justice luimême.

Il doit se plier à un certain nombre de règles (codes sociaux, lois politiques et juridiques...) qui sont communes à tous les membres de la société considérée.

II aliène ses droits individuels à ceux de la communauté (cf la critique de l'Etat par Marx, ou par les anarchistes).

En apparence, il perd donc plus de liberté qu'il n'en gagne. 3.

Ce n'est pas la liberté que les hommes recherchent en entrant en société.

C'est la sécurité.

Dans l'état de nature règne bien une certaine forme de liberté : le « droit de tous sur toutes choses » Mais c'est aussi le règne de la violence (Hobbes). II.

La liberté constitue l'idéal régulateur de toute vie sociale légitime 1.

Si l'individu se contentait d'échanger sa liberté individuelle contre la sécurité, le passage à la vie sociale serait un vrai marché de dupes.

(cf.

la critique de l'Etat hobbesien par Rousseau). 2.

En entrant en société, l'individu conquiert une liberté plus haute que l'indépendance caractérisant l'état de nature.

Il devient autonome et moral. De l'état animal, il passe au statut d'homme (Rousseau.

On peut aussi se référer à Spinoza, pour montrer comment la liberté favorise le plein exercice de la raison, et inversement). 3.

Si la vie en société ne réalise pas la liberté, comprise au sens spinoziste comme une émanation de la droite raison, alors l'individu doit tout faire pour la rendre possible (cf le droit de résistance chez Locke ou, plus simplement, l'exercice de la discussion, qui peut faire jaillir le vrai et le juste.

On pense au rôle de l'intersubjectivité, dans les sciences mais aussi en philosophie). Conclusion La liberté, comprise comme exercice sans entraves de sa faculté rationnelle, semble bien désigner le principal but de la vie en société.

Car à quoi bon s'unir aux autres hommes si ce n'est pour exercer ses facultés pleinement humaines ? Certes la réalité est souvent autre.

C'est parce que les hommes sont plus menteurs qu'amoureux de la vérité, et plus passionnés que raisonnables qu'Alceste (le misanthrope de Molière) préfère la solitude à la vie sociale.

Pourtant, ce n'est pas en se retirant qu'Alceste leur sera le plus utile.

Et il n'est pas dit que Célimène soit moins « humaine » que lui.

En rendant Alceste amoureux de Célimène, Molière préserve le lien social et assure un passage entre deux modes de vie.

Il nous explique, à sa façon, que la liberté n'est jamais acquise, mais toujours à conquérir.

En ce sens, elle est bien le principal but de la vie en société.. »

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