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La liberté individuelle est-elle compatible avec la vie en société ?

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« VOCABULAIRE: VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. INDIVIDU: 1) Tout être organisé qui ne peut être divisé sans perdre ses caractères essentiels. 2) L'être humain considéré isolément, par opposition à la société ou à l'État. LIBERTÉ: Ce mot, en philosophie a trois sens : 1° Libre arbitre.

Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun d'eux. 2° Liberté de spontanéité.

S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être contraint par une force extérieure. 3° Liberté du sage.

État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison. Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétés humaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. Introduction : L'opposition qui semble se manifester ici concerne d'une part la liberté individuelle et d'autre part la vie en société.

Si nous devons questionner leur compatibilité, c'est qu'a priori les deux termes semblent se distinguer l'un de l'autre, et cela au point de s'opposer radicalement.

A première vue, en effet, « pouvoir faire tout ce que l'on veut » semble définir correctement la liberté de l'individu, qui pourrait accomplir par lui-même tout ce qu'il désire.

A cela viendraient alors s'opposer les contraintes de la vie en société et notamment la présence des lois, qui, dans toute société, marquent les limites acceptables des actions individuelles.

Seulement, cette opposition va-t-elle de soi ? Imaginons ce que serait un homme exclu de toute société, qui vivrait entièrement retiré de tout rapport à la société : ne ressemblerait-il pas, comme dit Aristote, à « une bête ou un dieu » ? En tous cas, il perdrait presque sa dimension purement humaine, au point que sa liberté pourrait bien être remise en question.

Nous devons alors nous demander s'il est véritablement possible d'être libre hors de toute société.

C'est peut-être cette société qui en nous demandant d'obéir à des lois, nous apprend à être libre. I/ La société représente la négation de la liberté individuelle Comme nous l'avons précisé auparavant, la vie sociale exige la présence de lois, de règles à respecter pour que les individus puissent parvenir à vivre ensemble.

Ainsi, il est courant d'entendre la célèbre phrase issue de la Révolution : « Ma liberté s'arrête là où la vôtre commence ».

Il faut bien que les actions de chacun soient limitées pour qu'elles ne viennent pas entraver les actions des autres.

La vie sociale passe ainsi par une répression de la liberté individuelle.

Cela se confirme aussi chez ceux qui estiment que la société étouffe par ce moyen les talents des individus les plus doués.

C'est à travers la voix de Calliclès que Platon, dans le Gorgias, reprend ce discours : « La loi est faite par les faibles et par le grand nombre.

Pour effrayer les plus forts, les plus capables de l'emporter sur eux, et pour les empêcher de l'emporter en effet, ils racontent que toute supériorité est laide et injuste, et que l'injustice consiste essentiellement à vouloir s'élever au-dessus des autres : quant à eux, il leur suffit, j'imagine, d'être au niveau des autres sans les valoir.

(…) Mais qu'il se rencontre un homme assez heureusement doué pour secouer, briser, rejeter toutes ces chaînes, je suis sûr que, foulant aux pieds nos lois contraires à la nature, il se révolterait, se dresserait en maître devant nous, lui qui était notre esclave, et qu'alors brillerait de tout son éclat le droit de la nature.

» Alors que la vie en société réclame le plus souvent une égalité entre les citoyens ; la liberté individuelle remet en question cette égalité, puisqu'elle ne concerne que l'individu.

Dès lors, les lois qui régulent la vie sociale ne peuvent que chercher à entraver la liberté individuelle, qualifiée de « laide » et « d'injuste ». II/ Les lois sont garantes de la liberté individuelle Cependant, nous pouvons également convenir que la liberté individuelle nécessite une certaine sécurité pour pouvoir s'exprimer.

Or, qu'est-ce qui fournit cela si ce n'est la société ? Dans un état où la loi de la nature serait la seule loi, il serait impossible de rester le plus fort très longtemps.

D'abord, chaque individu serait isolé.

Or, il est bien convenu que la réunion de plusieurs donne une force supérieure à la présence d'un seul.

(Même les loups se déplacent…en meute).

De plus, la liberté de chacun serait continuellement menacée.

Il suffirait d'un instant d'inattention pour être réduit en esclavage.

Nous pouvons donc bien être indépendants, si nous nous passons de vie sociale, mais nous ne pouvons en aucun cas être libres.

Surtout, nous ne serions pas libres de prétendre à une culture puisque cantonnés à l'état de nature, l'absence de vie sociale nous interdirait le dialogue, les échanges, le partage, les conventions, la connaissance…C'est donc toute notre dimension purement humaine, tout ce qui nous distingue de l'animal, qui disparaîtrait sans vie sociale.

Nous passer de vie sociale reviendrait à nous nuire à nousmêmes.

Rousseau reprend ce thème dans l'Emile : « Supposons dix hommes ; dont chacun a dix sortes de besoins.

Il faut que chacun pour son nécessaire, s'applique à dix sortes de travaux, mais vu la différence de génie et de talent, l'un réussira moins à quelqu'un de ces travaux, l'autre à un autre.

Tous, propres à diverses choses, feront les mêmes, et seront mal servis.

Formons une société de ces dix hommes, et que chacun s'applique au genre. »

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