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La guerre peut-elle être fatale ?

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« Introduction : La guerre, et tout conflit en général, semble survenir en dernière instance, quand deux partis n'arrivent plus à négocier, quand il n'y a plus d'autre issue.

En effet la guerre n'est jamais première, elle ne survient pas sans prévenir, mais peut être anticipée par les tensions préalables qui l'annoncent.

Souvent, les dirigeants avertissent même leurs ennemis de leurs intentions d'invasion et de conquête, en posant un ultimatum avant de déclencher une guerre, qui est toujours coûteuse, même pour le vainqueur.

On peut donc penser que la guerre n'est pas automatique, mais qu'elle n'est le résultat que de contingences fâcheuses, de situations particulières et surtout de désaccords humains.

En outre, on a l'impression que la guerre est toujours à éviter par principe, et par conséquent, si elle ne résulte pas d'un choix, et d'une volonté délibérée, il semble à l'inverse qu'elle s'impose avec nécessité, et apparaît donc comme fatale.

La guerre serait alors fixée par le destin, inévitable.

Et pourtant, c'est l'homme qui en est responsable.

S'interroger sur la fatalité de la guerre, c'est s'interroger sur la fatalité du mal, et sur la responsabilité de l'homme dans sa résolution à faire le mal, et à chercher à détruire autrui.

C'est aussi engager la réflexion sur la possibilité des hommes à s'entendre entre eux. 1ère partie : La guerre est une fatalité liée à la nature humaine. On peut penser que la guerre est fatale, en tant que la nature humaine est vouée inexorablement à la violence et au conflit. -Pour Thomas Hobbes (Le Léviathan), les hommes dans l'état de nature vivent dans un état de guerre permanente les uns contre les autres.

Le philosophe considère la nature humaine au regard de l'homme dans un état imaginaire de « nature » primitif, hors de toute société ou civilisation constituée, et constate que chaque individu vit dans un état d'hostilité vis-àvis des autres.

Pour Hobbes, c'est parce que la nature humaine a pour visée première la survie qu'elle conduit à la guerre.

Dans la mesure où chacun recherche la même chose (un territoire, de la nourriture, une protection), chaque individu est ennemi des autres, car susceptible de s'accaparer les biens convoités par tous.

Chaque individu devient alors un agresseur qu'il s'agit d'éliminer. - Mais la nature de l'homme ne le réduit pas à n'agir que pour la conservation de sa personne.

D'autres motifs d'action propres à l'homme peuvent s'inscrirent dans une capacité à vouloir le mal.

Ainsi, Aristote, qui analyse lui aussi de près la nature humaine et détaille ses caractéristiques dans ses traités d'éthique (Ethique à Nicomaque et Ethique à Eudème), décrit une certaine volonté de l'homme à faire le mal, pour des fins bien précises.

Ce qui motive l'homme à agir est en l'occurrence pour le philosophe grec, la gloire, la richesse, ou le plaisir.

L'homme est naturellement porté à rechercher ces qualités, et ce désir peut devenir une puissance mauvaise quand il emploie des moyens impropres pour parvenir à ses fins, c'est-à-dire, quand il fait du mal à autrui pour obtenir ce qu'il souhaite.

Le conflit avec autrui pour l'appropriation de différents biens est donc inscrit dans la nature humaine, car l'homme a un penchant naturel pour rechercher le plaisir et son désir insatiable le conduit à entrer en lutte avec ceux qui s'y opposent. 2ème partie : Faire la guerre, c'est justement refuser la fatalité. -Les études historiques permettent de comprendre comment les guerres passées sont survenues.

Les spécialistes analyses alors des « mécanismes » et « processus » qui génèrent la guerre.

La guerre, ainsi expliquée génétiquement, devient compréhensible.

Si la guerre a des causes, alors elle n'est plus une fatalité, une malédiction déterminée par le destin, qui s'abattrait sans autre explication sur les hommes.

La guerre, si elle n'advient pas nécessairement, n'est donc pas fatale. -Il est indéniable que la guerre est proprement humaine.

En ce sens, on ne peut l'envisager comme une fatalité absolument détachée des affaires humaines, et survenant à l'insu des hommes.

En fait, on peut même voir la guerre comme un refus des hommes à s'en remettre à la fatalité.. »

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