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La finalité de la philosophie est-elle son propre apprentissage ?

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Incipit : Il est courant de reprocher à la philosophie son absence de finalité autre que l’entretien perpétuel de son activité. Ce qui lui est alors reproché est son manque de prise sur le réel, son inefficacité, son inutilité pratique efficiente. La philosophie n’aurait-elle donc pour finalité que celle de son propre apprentissage ? A cela, le philosophe répond, pour autant qu’il soit un minimum hégélien (E. Weil, La logique de la philosophie), qu’accepter de discuter l’inutilité de la philosophie, ou même de simplement la dénoncer, suppose l’exercice de cette dernière, c’est-à-dire exige l’acquisition d’une rigueur de méthode et la possession de concepts qui permettent d’en débattre. Ce qui dans ce cas au moins est sûr, c’est qu’une des finalité de la philosophie peut être la défense de sa propre légitimité.

 

Thèmes : L’appel à l’exemple du philosophe hégélien est là pour indiquer, comme toujours avec le spéculatif de Hegel, le caractère circulaire de la formulation de l’énoncé. En effet, ce dernier consiste à chercher à savoir si la philosophie peut-être considérée comme étant à elle-même l’objet de sa propre finalité. Tout cela étant bien entremêlé, une clarification thématique s’impose afin de expliciter les présupposés sous-jacents à la formulation de l’énoncé. (i) L’apprentissage de soi : cela signifie ici simplement le fait d’être à soi-même l’objet de son propre apprentissage. L’apprentissage de soi reprend évidemment le caractère objectivant contenu dans la formule au génitif objet “ de soi ”. Pouvoir être à soi-même objet d’apprentissage, pouvoir être l’objet de son propre apprentissage, dans le cas de la philosophie, suppose que cette dernière soit comprise et définie comme un objet. Aussi trivial que cela paraisse, l’objectivation suppose de distinguer l’acte (de philosopher) de l’objet (en l’occurrence, philosophique). Etre de soi-même l’objet de son apprentissage signifie, dans un premier sens, pouvoir être objectivé (dans une histoire, des concepts, des contenus notionnels, des ouvrages cardinaux, etc.) pour être alors susceptible d’apprentissage, disposé à être appris. (ii) L’apprentissage par soi : avec ce deuxième sens, implicite à même l’énoncé, du caractère réflexif de l’apprentissage se manifeste la circularité de l’énoncé : la philosophie y est questionnée comme pouvant être non seulement l’objet de son apprentissage (au sens du génitif objectif), mais également le sujet de son propre apprentissage (génitif pris alors au sens subjectif), et ainsi signifier précisément la possibilité qu’aurait la philosophie d’avoir pour finalité son propre apprentissage comme méthode. Plus simplement, ce qui caractérise cette seconde acceptation de la notion d’apprentissage, non plus de soi, mais par soi, consiste dans sa réflexivité, et non plus dans son objectivité, ou encore, en d’autre terme, dans la fait pour la philosophie d’être le sujet agent de son apprentissage, et non plus uniquement l’objet appris ou à apprendre. (iii) La notion de finalité : Une telle dualité de sens caractéristique de la formule “ avoir pour (sa propre) finalité son propre apprentissage ” est explicitée par l’ambivalence de la notion même de finalité. En effet, si la dualité de l’acception de l’apprentissage, à la fois de soi et par soi, s’est caractérisée par son objectivation et sa réflexivité, c’est alors que la finalité également peut s’articuler de manière extérieure objective et intérieure réflexive : la finalité peut consister soit à réaliser quelque chose d’extérieur à soi comme produit (la finalité de l’art de bâtir est la construction d’une maison), soit à être de soi-même la raison de son exercice (être moral en acte, ou vertueux, est la finalité de la morale).

« Incipit : Il est courant de reprocher à la philosophie son absence de finalité autre que l'entretien perpétuel de son activité.

Ce qui lui est alors reproché est son manque de prise sur le réel, son inefficacité, son inutilité pratique efficiente.

La philosophie n'aurait-elle donc pour finalité que celle de son propre apprentissage ? A cela, le philosophe répond, pour autant qu'il soit un minimum hégélien (E.

Weil, La logique de la philosophie), qu'accepter de discuter l'inutilité de la philosophie, ou même de simplement la dénoncer, suppose l'exercice de cette dernière, c'està-dire exige l'acquisition d'une rigueur de méthode et la possession de concepts qui permettent d'en débattre.

Ce qui dans ce cas au moins est sûr, c'est qu'une des finalité de la philosophie peut être la défense de sa propre légitimité. Thèmes : L'appel à l'exemple du philosophe hégélien est là pour indiquer, comme toujours avec le spéculatif de Hegel, le caractère circulaire de la formulation de l'énoncé.

En effet, ce dernier consiste à chercher à savoir si la philosophie peut-être considérée comme étant à elle-même l'objet de sa propre finalité.

Tout cela étant bien entremêlé, une clarification thématique s'impose afin de expliciter les présupposés sous-jacents à la formulation de l'énoncé.

(i) L'apprentissage de soi : cela signifie ici simplement le fait d'être à soi-même l'objet de son propre apprentissage.

L'apprentissage de soi reprend évidemment le caractère objectivant contenu dans la formule au génitif objet “ de soi ”.

Pouvoir être à soi-même objet d'apprentissage, pouvoir être l'objet de son propre apprentissage, dans le cas de la philosophie, suppose que cette dernière soit comprise et définie comme un objet. Aussi trivial que cela paraisse, l'objectivation suppose de distinguer l'acte (de philosopher) de l'objet (en l'occurrence, philosophique).

Etre de soi-même l'objet de son apprentissage signifie, dans un premier sens, pouvoir être objectivé (dans une histoire, des concepts, des contenus notionnels, des ouvrages cardinaux, etc.) pour être alors susceptible d'apprentissage, disposé à être appris.

(ii) L'apprentissage par soi : avec ce deuxième sens, implicite à même l'énoncé, du caractère réflexif de l'apprentissage se manifeste la circularité de l'énoncé : la philosophie y est questionnée comme pouvant être non seulement l'objet de son apprentissage (au sens du génitif objectif), mais également le sujet de son propre apprentissage (génitif pris alors au sens subjectif), et ainsi signifier précisément la possibilité qu'aurait la philosophie d'avoir pour finalité son propre apprentissage comme méthode.

Plus simplement, ce qui caractérise cette seconde acceptation de la notion d'apprentissage, non plus de soi, mais par soi, consiste dans sa réflexivité, et non plus dans son objectivité, ou encore, en d'autre terme, dans la fait pour la philosophie d'être le sujet agent de son apprentissage, et non plus uniquement l'objet appris ou à apprendre.

(iii) La notion de finalité : Une telle dualité de sens caractéristique de la formule “ avoir pour (sa propre) finalité son propre apprentissage ” est explicitée par l'ambivalence de la notion même de finalité.

En effet, si la dualité de l'acception de l'apprentissage, à la fois de soi et par soi, s'est caractérisée par son objectivation et sa réflexivité, c'est alors que la finalité également peut s'articuler de manière extérieure objective et intérieure réflexive : la finalité peut consister soit à réaliser quelque chose d'extérieur à soi comme produit (la finalité de l'art de bâtir est la construction d'une maison), soit à être de soi-même la raison de son exercice (être moral en acte, ou vertueux, est la finalité de la morale). Problème : La circularité de l'énoncé peut dès lors est reprise à nouveau frais : se demander en quel sens l'apprentissage de soi par soi de la philosophie doit être compris pour pouvant, ou non, servir à définir la finalité de la philosophie, se réduit à la question de se demander si être à soi-même son propre objet d'apprentissage peut être la finalité de l'exercice philosophique (d'une philosophie alors sujet acteur de son apprentissage) : est-ce donc au sens premier de l'objectivité, auquel cas, la philosophie tend à être conçue comme contenu de pensée, histoire d'idées et de concepts, bref, matériau objectif de doctrines logées dans les livres et susceptibles d'apprentissage ? ou est-ce au second sens dégagé dans notre analyse thématique, sens où l'insistance est mise sur la dimension réflexive de l'apprentissage comme exercice de soi comme sujet de l'apprentissage, auquel cas la philosophie est plutôt à concevoir comme méthode et art de penser ? Répondre à l'opposition d'une conception de l'apprentissage philosophique comme contenu de savoir (apprentissage de soi objet), ou exercice technique de pensée (apprentissage par soi sujet) doit seul permettre de déterminer s'il vaut mieux envisager la finalité de la philosophie comme lui étant intérieure (philosophie objet de elle-même) ou bien extérieure (philosophie sujet d'un exercice à mettre au service d'une finalité externe). * I.

La philosophe comme objet Notre première définition de l'apprentissage de la philosophie peut donc consister à l'interpréter comme objet de l'apprentissage.

La philosophie s'étudie ainsi en relation à son histoire, aux contextes relatifs de l'apparition de ses concepts, à leur matérialisation dans les objets de savoir que sont les livres, etc.

La finalité de la philosophie telle qu'ici pratiquée est certes d'être l'objet de son propre apprentissage, mais au sens rigoureusement interne : la finalité de la philosophie ne lui pas extérieure, au contraire, sa pratique est strictement intériorisée.

On apprend sur le mode d'un corpus thématique, ce qu'est la définition de telle chose (le Bien, par exemple) par un tel (Platon, par exemple), et on le restitue ensuite sur papier en dissertation.

On fait ainsi en quelque sorte de l'histoire de la philosophie.

Mais celle-ci à vrai dire, n'est pas aussi naïve.

Avec la pratique historienne de la philosophie et les polémiques relatives à la légitimité de telle ou telle interprétation, l'apprentissage de la philosophie comme objet ou contenu de savoirs doctrinaux en est venu à pratiquer, sur le mode de la réflexivité méthodologique (quelles sont les conditions de validité d'une pratique historienne en matière de philosophie), l'historicisation de son objet d'investigation, c'est-à-dire à son inscription en contexte historique relatif et propre (ceci s'oppose à l'idéal herméneutique (Heidegger, Gadamer) de retrouver à l'identique l'origine d'une pensée : se faire grec du IVe pour penser avec Platon ! et dévoilé l'impensé de sa pensée en pensant mieux que lui ce qu'il voulait dire !).

La finalité de. »

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