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La durée et la mémoire ?

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« VOCABULAIRE: Durée • Alors que le temps, comme grandeur physique homogène et mesurable, se réduit à une suite discontinue d'instants ponctuels, la durée est le temps subjectif, tel que nous le vivons, qui transcende toujours l'instant ponctuel en empiétant sur le passé et sur l'avenir. • Bergson montre ainsi que la durée, ou temps vécu, est hétérogène, continue et qualitative, contrairement au temps physique, qui n'en est que la spatialisation abstraite pour les besoins de l'action. MÉMOIRE: 1.

— Faculté de se souvenir ; ensemble des fonctions psychiques par lesquelles nous pouvons nous représenter le passé comme passé ; BERGSON distingue la mémoire-habitude qui naît de la répétition d'une action et s'inscrit dans le corps, de la mémoire-souvenir qui, coextensive à la conscience, en retient tous les états au fur et à mesure qu'ils se produisent.

2.

— Faculté gén.

de conserver de l'information.

3.

— Au sens concret, désigne tout ce qui est capable de conserver de l'information, et, en part., les organes des ordinateurs ayant cette fonction. Nous avons vu qu'en eux-mêmes, passé, présent et futur étaient insaisissables.

Si l'on considère en revanche les traces qu'ils gravent dans l'esprit, une détermination de leur mode de présence devient possible.

C'est là ce que va montrer saint-Augustin : au futur se substitue l'attente du futur (anticipation de l'avenir), au passé se substitue le souvenir, au présent se substitue la durée de l'attention; quand je suis attentif à quelque chose, la tension présente de mon esprit ébauche déjà une trace, c'est-à-dire un commencement de souvenir. Il devient alors possible de mesurer le temps en fonction de l'acte psychique qui consiste dans le jeu conjugué des trois opérations que sont l'anticipation, le souvenir et la perception attentive.

Le temps est moins perceptible en luimême que par l'intermédiaire de ce qu'Augustin nomme la distension de l'âme (distensio animi).

La distension est un effort de l'esprit — ou de l'âme — pour retenir ce qui vient de se passer, se rendre attentif à ce qui advient, enfin anticiper ce qui va venir.

L'âme, en quelque sorte, se gonfle et se distend au point que les trois moments du temps forment une unité qu'il est impossible de fractionner.

Cette continuité provoque un flux indivisible entre les trois moments du temps, flux qui annule en sa tension même la division ponctuelle de la temporalité en instants abstraits. Nous parvenons à ce point à un résultat important.

En effet, l'enquête sur le temps s'est déplacée progressivement d'un questionnement aporétique sur le passage du temps vers une prise en compte thématique de la succession dans la continuité, en un mot de la durée. Première conséquence.

La question ontologique : « le temps est-il étant ou non-étant » se trouve, sinon résolue, du moins éclairée par une affirmation : le temps est à la fois présence et absence.

Les traces gravées dans l'esprit sont en elles-mêmes les signes — présents — d'une absence.

Tout se passe comme si le temps était le phénomène (c'est-à-dire l'apparaître) du non-étant.

Seconde conséquence.

Le présent, envisagé du point de vue de la distension de l'âme, perd son caractère de simple laps de temps sans épaisseur et sans limite assignable pour désigner l'unité des trois moments du temps, passé, présent, futur.

Nous passons alors du présent ponctuel au présent élargi, gage de la présence du temps. LE PRÉSENT ÉLARGI Est-il possible alors de faire paraître ce présent dans la pureté de son phénomène? C'est à une telle entreprise que se livrera Husserl en proposant une analyse phénoménologique de la temporalité.

La phénoménologie est le nom donné par Husserl à une méthode philosophique qui se propose, par la description des choses elles-mêmes, en dehors de toute construction conceptuelle, de décrire les structures de la conscience.

Dans son ouvrage Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps, c'est la conscience temporelle que Husserl soumet à cette méthode.

Il s'agit de tenter une description directe de l'apparaître du temps qui mette à nu la constitution de la durée.

« Comment se constituent le temps lui-même, la durée et la succession des objets ? » Telle est la question directrice de l'enquête husserlienne.

Pour dégager ces phénomènes, Husserl propose de suspendre l'examen du « temps objectif », c'est-à-dire du temps mesuré par l'horloge, du temps cosmologique (temps de la nature) pour s'en tenir uniquement à la description du flux temporel originaire de la conscience, c'est-à-dire la manière dont le temps se constitue en apparaissant à la conscience.

A l'aide du concept de rétention, Husserl va montrer que la succession temporelle n'est pas de l'ordre d'une juxtaposition linéaire d'instants, mais d'un flux unifié et continu. L'ÉNIGME DE LA SUCCESSION ET LA MÉMOIRE Un tel flux mérite bien le nom de durée puisqu'il naît de l'interpénétration des trois moments du temps : le passé se prolonge dans le présent et le présent s'enfle déjà des possibles que lui ouvre l'avenir.

Le philosophe français Bergson consacre à la durée de très profondes analyses en la définissant comme « la masse fluide de notre existence psychologique tout entière », c'est-à-dire la manière dont les états psychiques se succèdent en se fondant les uns dans les autres.

Cette fusion, cette « zone mobile » de devenir forme le tissu même de la temporalité.

Bergson va opposer ce temps originaire de la durée au temps mathématique, objectif, mesurable, temps recomposé par notre intelligence pour les besoins de son action.

Pour Bergson, il est clair que « la durée vécue par. »

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