Aide en Philo

BERGSON : le temps, spatialisation de la durée

Extrait du document

BERGSON : le temps, spatialisation de la durée

« BERGSON : le temps, spatialisation de la durée Nous pensons ordinairement un temps spatialisé.

En effet nous sommes si familiarisés avec l'idée d'espace que « nous l'introduisons à notre insu dans notre représentation de la succession pure ».

Ainsi nous concevons un temps contaminé par l'espace, projeté dans l'espace, c'est-à-dire un temps homogène qui se mesure grâce à des moyens spatiaux comme les mouvements des astres ou les horloges.

Mais ce temps n'est qu'un temps conceptuel, abstrait.

Le vrai temps, vécu par la conscience, c'est-à-dire la durée, n'est « qu'une succession de changements qualitatifs qui se fondent, se pénètrent sans contours précis, sans aucune tendance à s'extérioriser les uns par rapport aux autres, sans aucune parenté avec le nombre ».

Loin d'être homogène, la durée est donc l'hétérogénéité pure.

Le vrai temps n'est pas une détermination des choses, mais le mouvement concret de la vie intérieure. Conscience et durée □ Par « durée », Bergson comprend le temps réel qui est celui, vécu, du moi intérieur qui se ressaisit lui-même, abandonnant les habitudes contractées dans l'action sur le monde.

La conscience se saisit alors comme effort, poussée intérieure, à la fois comme « empiétement du passé et anticipation de l'avenir » : la durée définit un temps qualitatif, continu et imprévisible, dans lequel on ne peut séparer un état antérieur d'un état ultérieur. □ Toute représentation du temps dans l'espace, comme le tracé d'une ligne divisée en autant d'intervalles homogènes, manque la « durée » : au lieu de saisir la mobilité, le mouvement lui-même, on fixe en effet des états.

Cette façon d'appliquer le schème spatialisant au temps réel définit, selon Bergson, la tendance de l'intelligence, incapable de saisir la durée. □ L'intelligence est, selon lui, une faculté d'adaptation à la vie, elle a une fonction pratique et ne se rapporte au réel que pour les nécessités de l'action.

Elle isole, fixe des états, et ne retient que l'aspect « répétition » de la réalité afin de pouvoir, dans une situation donnée, prévoir l'avenir.

La science porte au plus haut degré cette opération de l'intelligence, dont les instruments privilégiés sont le langage et les idées générales.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles