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Bergson: La mémoire

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« Thème 487 Bergson: La mémoire 1.

Deux types de mémoires Bergson a affirmé la réalité de l'esprit autant que celle de la matière, et a tenté de déterminer le rapport de l'un à l'autre en s'intéressant à un exemple particulier : la mémoire (Matière et Mémoire).

La mémoire pure est la mémoire véritable, dont la mémoire-habitude est l'instrument.

Fixée dans le cerveau, la mémoire-habitude désigne l'ensemble des mécanismes qui assurent une réplique convenable aux diverses interpellations réelles possibles.

La mémoire pure, en revanche, retient et aligne à la suite les uns des autres tous les états au fur et à mesure qu'ils se produisent.

Contemplative et désintéressée, elle enregistre l'événement pour luimême, sans considération de son utilité : c'est le cerveau qui agit comme filtre et sélectionne les souvenirs qui lui serviront dans l'accomplissement de telle ou telle action. 2.

L'âme La vie mentale dépasse ainsi le strict cadre cérébral et rend concevable, suivant Bergson, la persistance de l'âme après la mort du corps physique. « On ne saurait contester que chez un être qui accomplit des fonctions corporelles, la conscience ait surtout pour rôle de présider à l’action et d’éclairer un choix.

Elle projette donc sa lumière sur les antécédents immédiats de la décision et sur tous ceux des souvenirs passés qui peuvent s’organiser utilement avec eux ; le reste demeure dans l’ombre.

Mais nous retrouvons ici, sous une forme nouvelle, l’illusion sans cesse renaissante … qui veut… que la conscience… soit une faculté accidentellement pratique, essentiellement tournée vers la spéculation. Alors, comme on ne voit pas l’intérêt qu’elle aurait à laisser échapper les connaissances qu’elle tient, vouée qu’elle serait à la connaissance pure, on ne comprend pas qu’elle renonce à éclairer ce qui n’est pas entièrement perdu pour elle.

» Bergson, « Matière & Mémoire ». 1) Bergson veut ici démontrer pourquoi un inconscient psychique peut exister, autrement dit pourquoi tout ce que nous avons vu, touché, pensé depuis l’éveil de notre conscience n’est pas actuellement présent à notre esprit; pourquoi en un mot, seul un petit nombre de nos perceptions et de nos souvenirs sont actuellement donnés à notre conscience.

Si la conscience n’était qu’une connaissance, une contemplation désintéressée, ou comme le dit Lalande, « l’intuition qu’a l’esprit de ses états et de ses actes », bref une lumière qui éclaire notre vie mentale, on ne comprendrait pas pourquoi tout notre présent, tout notre passé ne seraient pas immédiatement présents sous le regard de la conscience. Cette sélection opérée par la conscience (et qui fait que certains souvenirs et/ou certaines perceptions sont actuellement conscients, d’autres non) s’explique parce que la conscience est en réalité un guide pour l’action.

Ce qui est inconscient est ce qui n’est pas éclairé par la conscience actuelle, c’est ce qui n’est pas utile pour l’action du moment.

Pour Bergson, la conscience est une fonction biologique qui a pour rôle de nous adapter à l’action présente.

Pour agir dans le présent, il ne servirait à rien d’avoir la conscience de la totalité de nos souvenirs ni même de porter notre attention sur toutes nos perceptions présentes.

La conscience est un choix au service de l’action présente. 2 ) Bergson dénonce l’illusion d’une conscience purement passive qui ne serait qu’un reflet inutile, qu’un spéculation, c’est-à-dire une contemplation inerte. Tout au contraire la conscience a une fonction pratique: opérer dans tous nos états mentaux un choix requis par notre action présent et prochaine; et cette fonction pratique est fondamentale, essentielle et non pas accidentelle (secondaire).

La sélection des représentations mentales est le rôle premier de la conscience. 3) Dans le monde animal sans conscience où triomphe l’instinct, l’action se trouve immédiatement déclenchée par des stimuli.

L’instinct des insectes sociaux (abeilles, fourmis) prolonge immédiatement des instruments qui sont des organes naturels.

Au contraire l’homme dépourvu de crocs, de fourrure, nu et faible dans la nature, doit abord imaginer et construire ses outils.

Telle est la fonction de l’intelligence qui implique constamment des choix donc des représentations mentales.

Chez l’homme, la conscience introduit entre le « stimulus » et la « réponse » une représentation mentale, des parades réfléchies.

Etre conscient c’est m’aviser qu’il y a plusieurs voies possibles: je puis agir de telle manière ou de telle autre.

La conscience psychologique est une hésitation temporaire qui prépare une conduite mieux adaptée, mieux ajustée.. »

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