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La difficulté de comprendre les autres fausse-t-elle nos rapports avec eux ?

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« VOCABULAIRE: Difficulté: Nous éprouvons une difficulté quand, réalisant une tâche, nous devons faire un effort et que nous rencontrons des obstacles.

Au contraire, quand il n'y a pas d'obstacle et peu d'effort, quand il y a une aisance, règle la facilité. COMPRENDRE / EXPLIQUER : Comprendre, c'est connaître un phénomène de l'intérieur, par son sens, en déchiffrant sa singularité.

Dans les sciences, expliquer c'est ramener la diversité des phénomènes à des causes (leurs conditions de production) et à des lois permettant d'en faire des cas particuliers. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). Attention ! Cet enjeu présuppose une réponse positive à la question.

Il n'est pas dit que la difficulté (l'impossibilité ? ) de comprendre les autres fausse nos rapports avec eux : il est possible que ce soit la condition d'un vrai rapport à l'autre, parce que cela définit l'altérité même.

L'incompréhension qui se reconnaît comme inévitable, l'incompréhension acceptée et prise en compte est peut-être la condition même du respect de l'autre.

Il faudra envisager cette possibilité (le cas où le vrai rapport à l'autre consiste à reconnaître son altérité, et donc son caractère toujours incompréhensible), et ne pas baser l'enjeu sur un préjugé.

L'illusion de la compréhension n'est-elle pas le rapport le plus faux qui soit ? Peut-on même parler de rapport avec ce que l'on connaît trop bien, si bien qu'on l'oublie ? (Voir par exemple les relations dans un couple).

En outre, il faudra essayer de s'interroger sur le sens de comprendre : par exemple, est-ce que comprendre les autres en général, comprendre l'altérité, n'implique pas de renoncer à comprendre dans le détail les particularités de chaque autre ? Il faut s'interroger sur le rapport entre le pluriel des autres et le singulier d'autrui. - apparemment le sujet insiste sur le "tout" rapport.

Comme si lorsque certains rapports sont faussés, il y en aurait encore d'autres, moins superficiels, qui ne le seraient pas? N.B.

le sujet peut concerner deux registres de la compréhension: soit comprendre ce qu'ils veulent dire (cours sur le langage: le langage, parce qu'il unit, sépare et en même temps les consciences...) soit les comprendre en euxmêmes, pouvoir se mettre à leur place, les comprendre par sympathie, donc aussi bien qu'ils se comprennent euxmêmes! Problématique: 1) Un rapport "faussé" n'est pas une absence de rapport, de même la "difficulté" à comprendre les autres n'est pas "l'impossibilité". C'est-à-dire qu'on comprend toujours quelque chose des autres, mais c'est l'interprétation qui en est incorrecte.

On ne comprend pas toujours ce que l'autre a voulu dire ou faire, ce qu'il pense ou qui il est vraiment.

On projette plutôt quelque chose de soi sur lui: on comprend l'autre à partir de soi, non de lui. 2) Pb.

est-il vraiment mieux placé que moi pour savoir qui il est (cours sur autrui: Lavelle)? Opposer les deux possibilités: il est mieux placé que moi/je suis mieux placé que lui.

Pour quelles raisons? Comme le point de vue n'est jamais le même (je le comprends à partir de ce qu'il a fait, je le réduit à des actes et à un passé, il se comprend à partir de l'intention qui animait ces actes, à partir d'un avenir qu'il visait), il semble que l'incompréhension, ou au moins le malentendu est inévitable... 3) Mais en même temps, cette mécompréhension, est-ce l'exception ou la norme dans les rapports humains? On ne peut jamais être sûr d'avoir compris l'autre.

Lorsqu'on pense l'avoir compris, qu'il ne pose plus de difficultés, n'oppose plus de mystère, c'est qu'on a renoncé à chercher à le connaître. Voir cours sur le dialogue: Merleau-Ponty, la richesse du malentendu! On pourrait dire que croire avoir compris l'autre, c'est ne pas avoir vraiment compris ce qu'il a de différent, c'est n'avoir compris que ce que je pensais ou ce que je connaissais déjà.

C'est se projeter sur lui, refuser de rien apprendre de lui, ne plus lui prêter attention. Alors que lorsque une difficulté dans notre relation me montre que je ne l'ai pas tout à fait compris, je lui prête encore attention, je cherche à le comprendre encore mieux.. »

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