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La difficulté de comprendre les autres fausse-t-elle tout rapport avec eux ?

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« Problématique: 1) Un rapport "faussé" n'est pas une absence de rapport, de même la "difficulté" à comprendre les autres n'est pas "l'impossibilité". C'est-à-dire qu'on comprend toujours quelque chose des autres, mais c'est l'interprétation qui en est incorrecte.

On ne comprend pas toujours ce que l'autre a voulu dire ou faire, ce qu'il pense ou qui il est vraiment.

On projette plutôt quelque chose de soi sur lui: on comprend l'autre à partir de soi, non de lui. 2) Pb.

est-il vraiment mieux placé que moi pour savoir qui il est (cours sur autrui: Lavelle)? Opposer les deux possibilités: il est mieux placé que moi/je suis mieux placé que lui.

Pour quelles raisons? Comme le point de vue n'est jamais le même (je le comprends à partir de ce qu'il a fait, je le réduit à des actes et à un passé, il se comprend à partir de l'intention qui animait ces actes, à partir d'un avenir qu'il visait), il semble que l'incompréhension, ou au moins le malentendu est inévitable... 3) Mais en même temps, cette mécompréhension, est-ce l'exception ou la norme dans les rapports humains? On ne peut jamais être sûr d'avoir compris l'autre.

Lorsqu'on pense l'avoir compris, qu'il ne pose plus de difficultés, n'oppose plus de mystère, c'est qu'on a renoncé à chercher à le connaître. Voir : Merleau-Ponty, la richesse du malentendu! " Il y a un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d'autrui : c'est le langage.

Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu'un seul tissu, mes propos et ceux de l'interlocuteur sont appelés par l'état de la discussion, ils s'insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n'est le créateur.

[...] Nous sommes l'un pour l'autre collaborateurs dans une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l'une dans l'autre, nous coexistons à travers un même monde.

Dans le dialogue présent, je suis libéré de moimême, les pensées d'autrui sont bien des pensées siennes, ce n'est pas moi qui les forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devance, et même, l'objection que nie fait l'interlocuteur m'arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour.

" Merleau-Ponty Introduction Dans l'expérience malheureuse du « dialogue de sourds », deux personnes qui se parlent semblent pourtant demeurer enfermées dans leur point de vue propre qui demeure imperméable à celui de l'autre.

Certains penseurs ont cru pouvoir étendre cette situation à toutes nos relations avec autrui pour donner l'image d'une incommunicabilité générale. Merleau-Ponty nous propose au contraire une évocation du dialogue comme expérience essentielle de la réciprocité, de la communauté avec autrui, qui justifie le fait qu'autrui ne m'apparaisse pas comme un objet parmi les autres mais bien comme un semblable.

Nous verrons comment cette expérience du dialogue produit non seulement un échange, mais également une promotion réciproque des consciences qui s'enrichissent mutuellement. Étude ordonnée et intérêt philosophique La première phrase nous renseigne à la fois sur le thème et sur la problématique du texte.

Il s'agit du langage, mais dans une perspective bien déterminée : celle de la perception d'autrui.

Le langage n'est pas désigné ici comme une faculté de l'esprit humain, comme une capacité exercée à la première personne; il est d'emblée présenté comme un « objet culturel », c'est-à-dire situé dans un horizon collectif.

Le langage apparaît toujours sous la forme concrète d'une langue déterminée, parlée par une communauté humaine.

Et c'est avant tout comme membre de cette communauté que m'apparaît autrui. Or je ne perçois autrui comme semblable parlant la même langue que moi qu'à travers l'expérience du dialogue : c'est elle que Merleau-Ponty va évoquer comme le moment fondateur de la communauté entre autrui et moi.

L'intérêt philosophique des lignes qui suivent réside avant tout dans l'effacement relatif des personnes à travers le dialogue. Il ne s'agit plus de réfléchir à la première personne sur la façon dont mes idées peuvent être formulées par le langage, mais de saisir le moment interpersonnel en tant que tel, le moment qui fait qu'il n'y a plus deux sujets juxtaposés mais véritablement un espace de communication.

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