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La croyance religieuse est-elle une consolation pour les faibles ?

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« VOCABULAIRE: FAIBLE: (adj.) 1.

— En gén.

l'opposition fort/faible sert à désigner une différence de degré dans la qualité ou la détermination : raisonnement faible (c.-à-d.

peu concluant) ; en psychol.

de la forme, forme faible (c.-à-d.

peu structurée, opposée à prégnante) ; au sens vulg., une théorie faible est une théorie peu convaincante.

2.

— Pour NIETZSCHE, l'opposition fort/faible désigne une opposition fondamentale entre deux types d'homme (les maîtres et les esclaves), entre deux qualités d'être (l'action et la réaction) : morale des faibles, SYN.

de morale du ressentiment. RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. Penser la religion à travers sa dimension communautaire permet de la désigner, non pas d'abord à partir de la croyance, mais comme une pratique visant au respect d'un ensemble de règles établies soit pour la célébration d'un culte (on parlera alors de rite religieux), soit pour l'édification d'une morale (l'exemple des dix commandements met en évidence la racine commune entre religare et obligare qui donne obligation, devoir ou norme impérative). Si l'on en croît Pascal, c'est d'ailleurs par la pratique que commence la croyance : la coutume, c'est-à-dire l'habitude d'une pratique quelconque conduit à la croyance de sorte que si certains pratiquent sans croire véritablement et que d'autres disent croire sans jamais pratiquer, il faut ajouter que la pratique religieuse fait la croyance religieuse.

Mais les raisons de croire s'arrêtent-elles à la seule accoutumance ? Sans doute pas tant la croyance religieuse permet à l'homme de donner des réponses aux questions pour lesquelles, rationnellement, il n'en trouve pas.

D'où venons-nous ? Où irons-nous après la mort ? Quel est le sens de notre existence ? Autant de questions qui offrent la possibilité de mieux cerner la nature de la croyance : nous croyons parce que nous ne savons pas.

Croire et savoir ne se recoupent pas de sorte que si vérités religieuses il y a (sur Dieu, sur l'immortalité de l'âme...), on doit dire qu'elle est vérité crue et non pas sue.

D'où la possible suspicion que l'on peut entretenir à l'égard de la religion : elle nous maintiendrait dans l'illusion, s'opposant au progrès du savoir, en nous racontant des histoires.

Dans L'avenir d'une illusion, Freud insiste sur cette faiblesse des hommes qui « pensent ne pas pouvoir supporter la vie s'ils n'accordent pas à ces représentations [religieuses] la valeur qui est revendiquées pour elles.

» Mais il ajoute que « l'homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant ».

La religion ne prospère pas simplement sur le terrain de l'infantilisme de l'homme qui a besoin d'être rassuré et consolé ; elle contribue largement à cette infantilisation dont l'humanité, selon Freud, doit désormais se défaire. Introduction • La croyance religieuse est-elle une consolation pour les faibles ? L'assentiment de l'esprit à une vérité transcendante, et ce sans justification rationnelle, constitue-t-il un soulagement pour celui qui est dépourvu de force et de maîtrise spirituelle ? Le croyant se rassure-t-il grâce à un lien affectif et spirituel qui représente un baume à son impuissance existentielle ? Tel est le sens de cet intitulé de sujet qui nous interroge sur le rapport entre une croyance religieuse et un besoin affectif enraciné dans un manque de « force d'âme ».

On remarquera, dès l'abord, le caractère « soupçonneux » d'un intitulé qui envisage le problème de la foi ou de la croyance en liaison avec le manque ou l'absence de capacité et de force morales et intellectuelles. • La croyance religieuse, une simple compensation à nos maux ou à nos impuissances psychiques ? Ne peut-elle être interprétée comme un « remède » psychologique, comme le moyen par lequel se guérit la souffrance, comme la thérapie d'une impuissance ? N'est-ce pas, dès lors, comprendre la religion comme un phénomène d'illusion ? La religion est-elle une illusion ? Tel est le problème soulevé par le sujet. • La question soulevée est grosse d'enjeux : selon la réponse apportée, nous gagnons le Mystère et le Secret, ou bien, peut-être, « réduisons » la croyance religieuse à une simple impuissance psychologique. A.

La croyance religieuse comme adhésion spirituelle risquée Pourquoi la croyance religieuse serait-elle une simple consolation pour les faibles ? Croire, n'est-ce pas faire un véritable saut dans le vide ? N'est-ce pas être confronté au paradoxe absolu ? Qu'est-ce, en effet, que croire ? Il y aurait sans doute quelque naïveté à envisager la croyance comme une simple adhésion, réconfortante, à des dogmes.

Croire, c'est, en quelque sorte, expérimenter un face-à-face tragique avec Dieu.

Qu'est la croyance religieuse « authentique » ? Une voie tremblante et complexe vers l'absolu, une rencontre souffrante et brûlante.

Crainte, tremblement, mélancolie : telles sont les caractéristiques d'une rencontre qui ne se donne pas comme simple garantie réconfortante.

Si la croyance religieuse est une consolation pour les faibles, cela signifie qu'elle apaise notre angoisse, notre impuissance liée à notre. »

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