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La croyance religieuse exclut-elle la raison ?

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La croyance religieuse n'a donc pas un fondement rationnel, mais n'est cependant pas non plus nécessairement une démission de la raison, une adhésion déraisonnée, voire déraisonnable à certains dogmes. La théologie propose ainsi, une fois l'existence d'un dieu admise sans preuves, d'en tirer par la raison certaines conséquences, comme on peut tirer à partir de postulats, certaines conséquences de manière logique. De même la croyance religieuse peut coïncider avec une raison pratique qui permet de définir des règles morales de conduite. La croyance religieuse implique donc toujours une démission partielle de la raison, puisque ce n'est pas la raison qui pousse à croire, mais n'implique pas nécessairement une démission totale de la raison, qui peut être utilisée comme appui à la croyance dans le domaine religieux.

« I) CROIRE N 'EST PAS SAVOIR : PAR CONSÉQUENT LA CROYANCE EN GÉNÉRAL N 'IMPLIQUE PAS L 'USAGE DE LA RAISON. A) LA CROYANCE COMME OPINION Le sujet parle de "croyance religieuse ": afin d'y répondre, il est donc utile de préciser ce que l'on entend habituellement par croyance, et les rapports de celle-ci avec la raison.

La croyance est une adhésion de notre volonté à une idée, une pensée, une théorie...

Habituellement on considère que croire n 'est pas savoir.

Lorsqu 'on croit à quelque chose, on a une certitude qui n'est pas fondée sur des raisons.

La croyance rejoint ainsi l'idée d'opinion, qui est le fait d'affirmer quelque chose sans chercher à en donner les raisons (exemple : "je crois que demain il fera beau"...). B) LA CROYANCE RELIGIEUSE EST- ELLE DE CET ORDRE? Il semble qu'il y ait une différence entre une simple opinion, et le fait de croire en un dogme religieux, dans la mesure où l 'opinion ne présente pas ce en quoi elle croit avec la même force.

La croyance religieuse présente ce en quoi elle croit comme une vérité.

L'opinion considère ce en quoi elle croit comme possible, le plus probable, seulement.

La croyance religieuse se place donc sur le terrain de la vérité, et donc apparemment en concurrence avec le savoir issu de la raison.

On peut donc distinguer avec Kant trois niveaux d'adhésion à une idée : l'opinion est une adhésion subjective à une idée considérée seulement comme possible ; je crois à cette idée personnellement, mais j 'ai conscience que le contraire est possible.

Le savoir est le fait que j'adhère subjectivement à une idée, c 'est-à-dire que je la considère comme vraie, et elle est objectivement vraie (elle vaut pour tout le monde et pas seulement pour moi ; elle est universelle, objective; la raison a montré qu'elle correspond avec la réalité).

La croyance est un niveau intermédiaire : je considère subjectivement l'idée comme vraie, j'en suis certain, mais elle n'est pas objectivement vraie (elle n'est pas reçue comme telle par tous ni validée par la raison scientifique).

La croyance, et notamment la croyance religieuse, ne peut donc être considérée comme une simple opinion, parce que le croyant est subjectivement certain que ce en quoi il croit est vrai (alors que celui qui a une opinion demeure incertain, puisqu'il admet que le contraire est possible, qu'il peut se tromper ; on ne révise pas une croyance comme on révise une opinion). Si la croyance religieuse revendique un rapport à une vérité, peut-on penser qu'elle fait abstraction de la raison? Si habituellement on pense que la croyance religieuse, parce qu'elle est une croyance, implique une démission de la raison, est-elle nécessairement égale dans tous les cas, sans raison ?. »

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