La conscience nous donne-t-elle du pouvoir ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
Conscience : Il y a trois grandes occurrences de la conscience : la conscience des faits (ce qui est fut ou sera), la conscience de soi et enfin
la conscience morale qui porte sur des jugements de valeur (que l'on trouve dans l'expression « il juge en son âme et conscience »).
La
conscience définie deux choses : un sujet (celui qui a conscience) et un objet (ce dont il a conscience).
La conscience des faits pose donc
l'existence d'un sujet en face du monde (son objet de conscience), la conscience de soi complique ce schéma puisque, si me trouvant en
face d'un autre homme, je prends pour objets un autre sujet qui fait de même avec moi, la conscience morale, scinde la conscience en
deux celle qui juge et celle qui est jugée.
Pouvoir : Le pouvoir est la possibilité pour quelqu'un d'imposer sa volonté à quelqu'un d'autre ou à quelque chose.
Problématisation :
Il s'agit de s'interroger sur la conscience et le pouvoir qu'elle pourrait nous donner.
La conscience donne-t-elle du pouvoir ?
Sur le plan strictement physique l'homme (doué de conscience) ne semble-t-il pas bien dépourvu face aux pouvoirs que la nature semble
avoir donné aux autres animaux (cornes, griffes, ailes, camouflages, etc.) ? Il semble sur ce plan à la merci des autres créatures de la
nature.
Mais pourtant, ne parvient-il pas à « domestiquer » la nature entière, à en faire son foyer ?
Ne serait-ce alors que la nature lui a donné un pouvoir qui ne se manifeste pas physiquement, et qui parvient à indexer tous les autres
pouvoirs physiques ? Ne serait-ce alors que la conscience donne à l'homme du pouvoir ? Sans doute même nous pourrions nous
demander si la conscience ne serait pas le plus formidable des pouvoirs puisqu'il semble que sa puissance ne connaisse aucune limite
dans la nature ?
Pour autant, ce pouvoir pourrait paraître effrayant, s'il était employé à mauvais escient.
Exercé sur ses semblables, ce pouvoir pourrait
bien épuiser l'humanité dans la barbarie.
Il faut donc que ce pouvoir connaisse une limite.
Mais d'où pourrait bien venir cette limite,
puisque le monde ne semble lui imposer aucune ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.
Proposition de Plan :
1) Dans la nature l'homme, même doué de conscience, semble bien dépourvu de pouvoir physique face aux animaux qui ont tous les
moyens de se défendre.
a) L'homme est physiquement à la merci des autres animaux, un tigre n'en fait qu'une bouchée, etc.
b) C'est que l'homme n'est physiquement pas doté d'atout dans la nature, et sa conscience ne peut le protéger, le défendre contre les
dents acérées d'un grand prédateur.
c) De même, l'homme n'est pas doté des atouts naturels des animaux qui peuvent se suffirent à eux même pour se tenir au chaud.
Même doué de conscience, il peut mourir de froid quand il s'est égaré dans la neige.
Problème : Pourtant l'homme parvient à domestiquer la nature entière.
Il parvient à compenser ses lacunes physiques et plus à ne plus
craindre, ou peu, les « armes » des autres espèces.
Transition : Ne serait-ce alors que la dotation de la nature fut pour lui sur un autre plan que le plan physique ?
2) La conscience donne à l'homme un pouvoir infini, qui ne connaît aucune résistance dans le monde.
a) L'homme n'est pas doté par la nature de la même façon que les animaux.
Son don est la conscience, c'est-à-dire la capacité à
s'abstraire de son existence sensible, à revenir sur les évènements, à réfléchir, à projeter, à comprendre et à se fixer des fins raisonnées.
b) Par la conscience l'homme prend de vitesse la perception de tous les autres animaux, il peut étudier leur comportement, déduire leur
façon d'agir pour prévoir leurs prochains agissements, il peut échafauder des plans, construire des pièges, construire des armes pour les
chasser les tuer ou seulement les capturer.
Il parvient même souvent à les domestiquer, les rendre familiers.
c) De même pour la nature, le climat, les conditions de vie.
Si l'homme ne parvient pas à maîtriser la nature, grâce à la conscience il
parvient à s'adapter à tous les climats, toutes les conditions de vie terrestre, il la domestique également, en la rendant partout
accueillante.
Problème : Ce pouvoir infini sur le monde, ne risque-t-il pas d'enivrer l'homme ? Un tel pouvoir exercé à mauvais escient serait une
catastrophe pour le monde et l'humanité elle-même.
(Réchauffement de la planète, bombe atomique etc.)
Transition : Ne faut-il pas alors que ce pouvoir, la conscience, soit limité par quelque chose, et puisque rien dans le monde ne semble
remplir ce rôle, ne faut-il pas qu'elle se limite elle même?
3) La conscience donne un pouvoir immense et, avec lui, une immense responsabilité.
a) Être ainsi capable de tout indexer, par un exercice de l'abstraction rationnelle, pose la question morale au plus au degré.
Si nous
pouvons, sans aucun doute, indexer nos semblables, nous devons nous demander si nous en avons le droit.
Exercer son pouvoir sur un
autre que nous (un animal), tenter de le piéger, le blesser, le tuer ne semble pas poser de problèmes moraux majeurs mais exercer ce
pouvoir sur un « autre moi même », sur autrui est un acte immoral.
b) La conscience ne peut donc être seulement une capacité d'abstraction si performante soit-elle, elle est aussi et avant tout conscience
morale, c'est à dire limite de sa performance en abstraction.
Il n'est pas moral que je j'objective mon semblable, lui qui est comme moi le
sujet de la conscience.
Je n'ai pas le droit moral de l'abstraire de sa condition de sujet sans en même temps me rendre indigne de mon
humanité, c'est-à-dire de la responsabilité que me donne naturellement l'usage du pouvoir de la conscience.
c) Sans la conscience morale, la conscience ne connaît aucune limite dans sa capacité d'objectivation, c'est-à-dire quand il s'agit d'autrui,
d'abstraction.
Elle donne la conscience du Bien, la conscience du devoir de responsabilité, la limite impérative à la puissance humaine.
Sans cette limite l'humanité est dissoute..
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