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LA CONSCIENCE ME FAIT-ELLE CONNAÎTRE QUE JE SUIS LIBRE ?

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« Parties du programme abordées : — La conscience. — La liberté. Analyse du sujet : Un sujet classique mais assez difficile.

La liberté est-elle connue d'après ses effets (dans le travail et l'action historique de l'homme) ou, comme le propose en général la philosophie moderne (à partir de Descartes), par le témoignage immédiat de la conscience ? Conseils pratiques : Interrogez-vous avec soin sur les différents niveaux de la liberté.

Établissez le lien entre volonté et liberté, et le rapport avec la conscience (ou l'inconscient). Bibliographie : Aristote, Éthique à Nicomaque, en particulier livre III, Garnier-Flammarion. Descartes, Discours de la Méthode, Garnier-Flammarion. Kant, Critique de la raison pratique, PUF. Leibniz, Nouveaux Essais, II, Garnier-Flammarion. Sartre, L'Être et le Néant, Gallimard. Difficulté du sujet : *** Nature du sujet : Classique INTRODUCTION Descartes définissait la conscience par la pensée.

La conscience caractérise l'attitude philosophique par excellence. C'est le célèbre « Connais-toi toi-même » socratique.

La conscience apparaît donc comme la spécificité de l'homme capable de prendre conscience, c'est-à-dire de faire retour sur soi, capable de réfléchir.

Mais avoir conscience que je suis est-ce connaître ce que je suis ? et plus particulièrement que je suis libre ? Ma liberté est-elle inscrite dans ma conscience au point qu'en pensant je connais ma liberté ? I.

Conscience = Connaissance de ma liberté • C'est par le cogito que la conscience s'affirme comme première certitude.

Tout commence par la réflexion.

La conscience est la pièce maîtresse de la philosophie cartésienne qui a pour ambition la constitution de la connaissance. — Le premier acte libérateur va être le doute : je peux douter de l'existence de tout, de moi, du monde, mais au moment même où je doute je pense, puisque pour douter il faut penser que je doute.

Ainsi, au sein du doute j'affirme ma pensée : « Cogito, ergo sum.

» — La pensée est donc dans l'ordre logique la première connaissance.

« Et remarquant que cette vérité : je pense donc je suis était si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.

» (Discours de la méthode, IVe partie.) — Descartes va donc montrer que l'esprit est plus aisé à connaître que le corps.

Maintenant que je sais que je suis, que suis-je ? « Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis certain que je suis [...] Je ne suis donc précisément parlant qu'une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, un entendement, ou une raison, qui son des termes dont la signification m'était auparavant inconnue.

» (Méditations métaphysiques, II.) La conscience rationnelle, intellectuelle est le fondement de toute conscience : « Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent.

» (Idem) • Descartes associe donc bien penser et sentir, idées et sentiments comme émanant de la conscience.

Et de ce fait, conscience = connaissance. C'est ma conscience qui va me faire prendre connaissance de ma liberté.

Plus j'ai conscience, plus j'ai connaissance et plus je suis libre de me déterminer.

Un être qui serait toute conscience et toute connaissance serait entièrement libre et ne se tromperait jamais, comme Dieu, d'où me vient ma liberté infinie. • Le cogito a donc affirmé mon existence et ainsi prouvé que la vérité est accessible.

En me libérant des préjugés, je m'élève vers la connaissance qui seule me rendra véritablement libre (vision très platonicienne).

Mais la découverte de mon existence n'assure pas l'existence d'autres sujets.

Le cogito affirme une conscience solitaire (c'est ce qu'on appelle le solipsisme cartésien).

Puis-je être libre seul ? Hegel critiquera sévèrement le solipsisme cartésien : je ne peux m'affirmer conscience de soi que face à une autre conscience de soi, car, être conscience de soi comme homme, c'est être reconnu comme homme par un autre homme — « Pour être humain, il faut au moins être deux ».

Mais nous ne connaissons les autres ni par la science (la connaissance cartésienne) ni par le sentiment immédiat (la conscience) de leur ressemblance.

Seule la lutte pour la reconnaissance, et une lutte à mort, fondera ma liberté.

De cette lutte je sortirai libre et reconnu ou esclave et aliéné (j'appartiendrai à un autre).. »

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