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La conscience est-elle distincte du corps ?

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« Définition des termes du sujet: CORPS: Composante matérielle d'un être animé, en particulier chez l'homme. Extériorité opposée à l'intériorité de la conscience; le corps est ce qui tombe sous ma perception; parmi les corps, il y en a un avec lequel mon esprit a un rapport particulier, c'est mon corps, il y en a d'autres qui sont organisés de telle façon que j'en puisse déduire l'existence en eux d'un âme; l'homme est une substance composée d'un corps et d'une âme. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». La démarche du doute chez Descartes conduit à la découverte d'une première vérité, «Je suis une chose pensante», à partir de quoi Descartes pose que l'âme est plus aisée à connaître que le corps.

Mais ma conscience et mon corps sont-ils vraiment dissociables? 1.

Conscience et corps • Rien ne paraît plus certain que le fait d'avoir un corps.

Cependant, en tant qu'il appartient au monde sensible, le corps est soumis au doute philosophique.

Les sensations que j'ai d'un corps quel qu'il soit, y compris le mien, ne renvoient peut-être qu'à une apparence illusoire.

Du moins suis-je certain d'avoir ces sensations - comme lorsque j'éprouve un mal de dent - mais je ne suis pas assuré de ma démarche quand je veux attacher ces sensations à un support réel - est-ce cette dent qui me fait mal, ou ma gencive, une fatigue nerveuse ponctuelle? Je distinguerai donc mes sensations conscientes, d'une part, et le corps qui en est peut-être l'origine, d'autre part. • Toute tentative de saisir la conscience comme une chose paraît vouée à l'échec.

On ne saurait, par exemple, assimiler conscience et cerveau : un cerveau est étendu dans l'espace et a de multiples parties, là où une pensée consciente n'a pas de parties.

On ne peut assigner à la conscience un lieu, autrement que par métaphore.

Je découvre petit à petit l'existence de mon cerveau, les parties qui le constituent, les fonctions qu'il remplit, par le biais d'une observation et d'appareils de mesure qui en font un objet connu comme un autre, alors que ma conscience m'est immédiatement présente, sans intermédiaire.

Je suis ma conscience; j'ai un cerveau. 11.

Un corps qui pense tout seul? • Contre la thèse de Descartes, «je pense donc je suis», Hobbes soulève le problème suivant.

Dans l'argumentation cartésienne, la proposition Je suis dépend de la proposition Je pense, par le biais de l'axiome : pour penser, il faut être; or si Je pense prétend exprimer l'expérience immédiate qui résiste au doute, il y a là en réalité une double opération. • La pensée est en un premier temps rattachée à un sujet car nous ne pouvons concevoir aucun acte sans son sujet.

Mais comment être certain que ce sujet est Je, et non pas écrire : «Ça pense» ou même affirmer, comme Hobbes, que ce pourrait être mon corps qui pense, si une matière est nécessaire pour toute action : «Et ainsi l'esprit ne sera rien autre chose qu'un mouvement en certaines parties du corps organique» (Troisièmes Objections)? Pourquoi n'affirmerait-on pas, comme les sciences contemporaines, que le cerveau est le sujet de la pensée? «Je pense donc mon corps existe», la conscience étant l'action de mon cerveau? III.

Une énigme pour soi-même • C'est par notre corps que le monde est déjà là avant que nous le pensions.

La simple présence au monde de notre corps vivant ne serait-elle pas une première relation au monde, encore incertaine d'elle-même, que la prise de conscience progressive va relayer en une expression plus claire? • «Personne, il est vrai, n'a jusqu'à présent déterminé ce que peut le corps», écrit Spinoza (Éthique, III, Scolie de la Proposition II).

Mon corps n'est pas comparable à celui des autres : je vis d'abord mon corps, plutôt que je ne le. »

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