Aide en Philo

la conscience de soi est elle utopique?

Extrait du document

« Analyse : * Conscience et soi : D'après le Vocabulaire critique et technique de la philosophie, la conscience est l'intuition qu'a l'esprit de ses états et de ses actes.

Cette faculté rassemble un ensemble d'expériences hétérogènes comme les perceptions, émotions, pensées, volontés et les met en rapport avec une unité permanente et autonome nommée le soi.

L'attribution d'expériences à un soi les distingue tout autant qu'elle les relie.

Si tout ce qui forme le contenu de ma conscience (mes perceptions, émotions, pensées) m'appartient, je ne peux cependant m'y réduire.

Leur diversité et leur instabilité s'opposent à mon unité et ma permanence. * Conscience de soi : la conscience de soi est un contenu de conscience qui se réfère à la réalité d'un soi.

Comme tout contenu de conscience, elle est une représentation (image ou idée).

De plus elle prétend signifier une réalité. De même l'image ou l'idée d'un arbre formée dans notre représentation semble désigner une réalité objective, hors de nous. * Utopique : Ce terme a son origine dans l'œuvre de Thomas More Utopia.

L'auteur y décrit un pays heureux et commandé par un gouvernement idéal.

Il a pris dans le langage courant les sens d'imaginaire, fictif, irréel.

Le discours utopique s'oppose donc au discours objectif.

Ce dernier assure un accord, une adéquation entre la représentation et la réalité.

Au contraire, le discours utopique dépasse toujours le réel, ce qui le menace de ne jamais le rejoindre. * L'enjeu d'un tel sujet est d'analyser la possibilité d'un savoir objectif sur soi. La conscience de soi peut-elle être adéquate à la réalité du soi ? Problématique : A quelles conditions la conscience accède à un savoir objectif sur soi et sur le monde ? Un tel savoir est-il absolument applicable à la réalité du soi ? Autrement dit, une connaissance objective de soi est-elle possible ? Si une telle connaissance s'avère impossible, tout discours sur soi est-il utopique et arbitraire ? Plan : 1-La conscience de soi accède à un savoir objectif par la réflexion. * Un savoir objectif est une représentation qui correspond à la réalité. Or nos représentations dépendent de l'activité de nos facultés qui ne sont pas nécessairement en rapport avec le réel.

Je vois la terre plane, mais je sais qu'elle ne l'est pas.

Je vois le soleil assez proche alors qu'il est très loin. Cette possible inadéquation entre nos facultés et le réel exige, si l'on vise un savoir objectif, l'exercice de la réflexion.

Elle consiste à prendre pour objet l'activité de sa conscience afin de distinguer parmi ses facultés celle dont les produits correspondent à la réalité. * A un premier niveau, la réflexion constate que la perception qui donne accès immédiatement à la réalité nous en éloigne.

Elle conclut à la nécessité de quitter la perspective des objets visibles pour adopter le point de vue des concepts abstraits.

C'est ainsi qu' Eratosthène a démontré la rotondité de la terre par un simple calcul d'angles et de longueurs. * Qu'en est-il du rapport entre la réflexion et le savoir sur soi ? Dans la première des Méditations métaphysiques, Descartes pousse la réflexion à son extrême dans l'exercice du doute méthodologique et découvre à son terme l'existence de la conscience de soi. L'enchaînement logique « Je doute, donc je pense, donc je suis » signifie que la puissance critique de notre réflexion doit abdiquer devant le fait indubitable de l'existence d'un « je » présent à tous les actes de conscience. Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.

Un simple regard, une simple introspection suffisent.

De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.

Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.

Bref, la conscience est transparente à elle-même.

Et ce qui se présenterait comme une zone d'ombre ne serait que la conséquence de l'inattention ou d'une attention insuffisante. En cela le rapport de la conscience avec elle-même diffère de son rapport avec l'objet. L'objet est une zone d'opacité pour la conscience.

Quand je m'engage dans la connaissance du monde extérieur, je quitte le domaine de la certitude. Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lis dans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle. * Or, dans la suite du texte, Descartes passe de la découverte d'une conscience de soi singulière à un savoir objectif de soi.

En effet, il attribue au « je » la qualité de « substance pensante ».

Un tel jugement prétend être un savoir objectif car il se veut universel et nécessaire.

Toute conscience de soi, en dehors de son ancrage historique, est une substance pensante.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles