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La connaissance scientifique est-elle un désenchantement du monde ?

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« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Problématique Notre première connaissance du monde est immédiate.

Nous percevons l'environnement avec nos sens, nous apprenons à distinguer les objets et créons notre connecter logiques subjectifs pour avoir une pensée cohérente et synthétique.

L'enfant qui ne connaît encore que peu de chose doit vivre intuitivement, imaginer les éléments manquants afin de construire un univers stable et compréhensible.

L'homme possède une science qui lui permet d'aborder le monde de façon plus rationnelle.

Plutôt que de le connaître intuitivement, il veut le connaître te qu'il est indépendamment de sa subjectivité.

La connaissance empirique cède, on ne perçoit plus le monde, on le connaît strictement.

La question posée ici est : en quel sens la connaissance scientifique peut-elle être un désenchantement du monde ? En quel sens signifie sous quel point de vue plutôt qu'un autre, nous pouvons donc aborder la connaissance scientifique comme toujours enchanteresse, elle nous enchante, nous ravi, elle nous plait mais pas toujours.

Ce problème concerne donc les sciences de la nature, celles qui nous désillusionnent face à nos expériences personnelles des objets du monde, nous devons accepter la connaissance scientifique comme une vérité absolue, un paradigme dans lequel nous nous trouvons et que nous ne pouvons nier.

Le rêve laisse la place à la réalité, cependant comment pouvons nous regretter une situation dans laquelle nous ne pouvions connaître le monde que de façon imaginaire? La vérité n'est elle pas plus plaisante que la tromperie? À présent, si nous avons pris bonne note de ce que nous avons dit à propos de « l'orientation thématique du sujet » et de « l'analyse des termes du sujet » qui précède, nous pourrons évoquer la question suivante : Est-ce par son apparente irrationalité (que combat la science) que le monde charme ou bien nous charme-t-il plutôt par la rationalité (que la science lui applique) ? Le monde ne serait-il pas scientifiquement enchanté par la réussite de nos procédés rationnels à l'expliquer et à le comprendre ? Au fond, la science ne trahirait-elle pas un mystère plus profond encore (on se souviendra du très célèbre mot d'Albert Einstein : « Ce qui est incompréhensible n'est pas le monde, mais que le monde soit compréhensible ») de l'être intelligent au monde que ne pouvait le soupçonner la conscience naïve ou ignorante ? Propositions de thèses 1.

La thèse du devoir pourrait envisager par exemple, que loin de dissoudre l'émerveillement et l'étonnement devant le monde, la connaissance au contraire renforcerait cette qualité philosophique.

Plus on connaît, plus on prend acte de ce qui échappe à son savoir.

La question s'inscrit toujours dans le prolongement d'une connaissance déjà en constitution.

Cette thèse pourrait faire par exemple l'objet d'un commentaire du Traité des parties des animaux d'Aristote (I, p.

17, Les Belles Lettres).

S'il faut se défendre d'une sorte de répugnance puérile devant les formes surprenantes de la nature vivante, c'est qu'il y a une plus grande beauté à repérer une raison finale et formelle, qui travaillent à l'intime des dispositions et des structures d'organes.

L'émerveillement que nous éprouvons devant la nature est une attitude déjà savante et spéculative, réellement adaptée à l'intelligence que contient le monde. 2.

Mais dans une perspective plus critique, on pourrait également se demander dans quelle mesure la connaissance scientifique n'ajouterait pas davantage à l'irrationnel, et en quoi l'hypothèse scientifique n'introduirait-elle pas à son insu une espèce de comportement « magique » au monde.

Il suffirait, nous le rappelons, de songer à cette curieuse hypothèse newtonienne qu'avait, avant Einstein, déjà condamnée Leibniz, d'une prétendue force exercée simultanément en tous points de l'espace, à distance : la gravitation.

Les cartésiens, à l'aide de leur théorie des tourbillons, marquaient malgré tout plus de sens physique que les newtoniens eux-mêmes, sur cette question (Cf.

A. Koyré, Études newtoniennes, IV, pp.

87-242, Gallimard). 3.

Il serait dans ce cas intéressant de montrer comment la science dans un premier temps nie cette conscience naïve au monde, comment donc elle le désenchante (par la détermination de faits positifs, par exemple).

Dans un second temps, nous pourrions malgré tout soulever la question du réductionnisme scientifique, et la part d'irrationalité que la connaissance introduirait au monde.

Ce désenchantement, paradoxalement, ne s'accompagnerait pas d'un gain de rationalité.

Enfin, troisième temps, nous pourrions nous demander comment, « le sens physique » ou « la conscience primitive » ne réintroduirait pas à l'insu du savant, pour une certaine part, l'épaisseur du réel et son émerveillement aussi bien.

La science serait ainsi un réenchantement du monde et redéfinirait le statut de la conscience dite « naïve », comprenons, émerveillée. « La nature n'est pas une déesse ».

À cette phrase de Descartes, le XVIIe siècle dans son ensemble fait écho.

Que signifie-t-elle ? D'abord le refus de la conception anthropomorphiste de la nature, qui était largement développée à la Renaissance : la nature n'est pas une personne (« Dame Nature ») dont il s'agirait de deviner les intentions.

Les faits naturels sont des phénomènes objectifs, sans conscience.

Cela implique du même coup le rejet d'une explication finaliste de l'univers : puisque la nature n'est pas une personne, elle ne poursuit aucun but.

Les phénomènes naturels se. »

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