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La connaissance scientifique du vivant exige-t-elle que l'on considère l'organisme comme une machine

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« APPROCHE: Le vivant, à partir du XVIIème siècle, commence à être vu comme une machine : on se passe de toute notion d'âme, de propriétés qualitatives, etc.

En somme, la notion de vie elle-même devient inutile.

L'idée de mécanisme, et ses avantages (démystification de la nature, puissance dans le domaine médical), est un bon point de départ.

Cependant, le modèle mécanique n'est pas sans défaut : la machine est fabriquée par un être intelligent, l'homme, et dans un but.

Le vivant ressemble à cela ; de là à en inférer que le vivant obéit à des causes finales et est le fruit d'une intelligence supérieure, il y a un pas délicat.

Problématique par excès, ce modèle l'est peut-être aussi par défaut : peut-on rendre compte de la spontanéité, de la capacité d'adaptation et de reproduction propre au vivant, par le modèle statique de la machine ? Ou bien (autre critique), le vivant, dans la complexité de son agencement, n'est-il pas beaucoup plus machine que toute machine possible, et n'est-ce pas la machine qui est une pâle copie du vivant ? Il faut interroger la notion de modèle : on peut considérer qu'il s'agit d'une transposition d'un ordre (le vivant) dans un autre (le mécanique) destiné à mieux comprendre l'ordre de départ en formulant sur lui des hypothèses à partir des propriétés de l'ordre d'arrivée.

En clair : la machine a des traits communs avec le vivant, et d'autres caractéristiques (on peut soupçonner que ces caractéristiques sont vraies aussi du vivant, mais cela reste à vérifier, si c'est vérifiable).

C'est ainsi qu'il faut distinguer des propriétés de la machine qui ne seront jamais transposables au vivant, sinon à titre opératoire (parce que c'est pratique) : on ne peut pas affirmer que le vivant, comme la machine, obéit à des causes finales, sinon pour faire des hypothèses qui demeurent à vérifier.

Il semble que le vivant fonctionne comme une machine, dans laquelle tout sert à quelque chose en vue d'une fin.

Mais connaissons-nous chaque cellule d'un être vivant, chacune de ses fonctions ? Puis-je conclure sur un principe constitutif sur le vivant, qui ne soit qu'un principe finaliste/mécaniste (le mécanisme s'écarte d'abord du finalisme pour le rejoindre en un sens) à titre heuristique (pour trouver quelque chose) ? Pour ce sujet, il serait utile de travailler les notions de machine, vie, mécanisme, biologie, vitalisme, modèle, fin/finalité/finalisme, nature... Introduction. La biologie est la science des phénomènes de la vie.

La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit du point de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre les organes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution des espèces (théories de l'évolution).

La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIX ième avec Lamarck.

Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable en raison de l'introduction de la méthode expérimentale.

Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est à dire une science expérimentale.

Ces difficultés que rencontre la connaissance du vivant dans l'application de la méthode expérimentale n'indiquent-elles pas qu'il existe deux ordres hétérogènes de la nature, celui de la vie et celui de la matière ? En d'autres termes, la vie est-elle réductible aux processus physico-chimiques de la matière ? La constitution tardive de la biologie comme science laisse supposer que la vie a d'abord suscité des explications non scientifiques.

Le modèle mécaniste a tenu un grand rôle dans l'histoire des théories biologiques.

Ce modèle est-il pertinent et efficace pour comprendre le vivant ? Première partie: le vitalisme d'Aristote. Aristote assimile la vie à l'âme, parce que c'est l'âme qui rend la vie possible.

Ce vitalisme s'accompagne d'un finalisme selon lequel c'est la fonction qui crée l'organe et détermine l'articulation des différents organes dans le vivant.

Les phénomènes vitaux semblent impliquer la finalité.

Les éléments du corps sont adaptés les uns aux autres, existent en fonction les uns des autres, et en fonction de l'organisme qu'ils constituent: l'idée du tout semble ici déterminer l'existence et l'ordre des parties, ce qui suppose une certaine finalité statique.

Par ailleurs, les faits vitaux répondent à des fonctions (fonction de nutrition, de reproduction), ils convergent vers un but (tous les éléments de l'oeil convergent vers un but unique: la vision).

L'idée de fonction suppose une sorte de finalité dynamique. On doit alors s'interroger sur l'origine de l'âme.

Si elle importe la vie dans la matière, il faut considérer la série des "moteurs" successifs assurant la transmission du mouvement d'un corps au suivant.

Et par régression à l'infini, cela mène à l'affirmation d'un principe divin, comme premier moteur immobile.

Ainsi, l'analyse de l'organisme s'effectue en complicité avec une réflexion métaphysique.. »

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