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La connaissance scientifique a-t-elle des limites ?

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« Sens des termes — Connaissance : saisie de l'idée et de la réalité d'une chose, capacité d'en appréhender la notion. — Connaissance scientifique : saisie de la réalité d'une chose de manière universelle et vérifiable, à travers des lois. — Limites : du latin limes, frontière, limite.

Point que ne peut dépasser une activité, barrière, borne. Sens du sujet Le réel, saisi par une démarche universelle et vérifiable, échappe-t-il partiellement à l'homme de science ? Si la connaissance scientifique ne peut atteindre le réel en totalité, celui-ci nous reste-t-il définitivement inaccessible ? A partir de l'examen de ce qu'est la connaissance scientifique (désir de comprendre et maîtriser la réalité, méthode rigoureuse et objective), on va découvrir progressivement les limites liées à chacun des éléments constitutifs de cette connaissance : limites des expériences et des théories, limites de la raison, limites de l'environnement social de l'homme de science.

Le plan sera donc du type progressif. Plan 1.

La connaissance scientifique. Le désir d'atteindre la réalité par une méthode rigoureuse et objective : l'usage de la raison, théories et expériences. Le désir de connaître. Le désir de connaître est, en effet, un des puissants moteurs du coeur humain.

L'opération par laquelle l'esprit tend à saisir le fond des choses et leur essence, la volonté d'y parvenir, sont quasi coextensifs à l'existence humaine conçue à juste titre comme transcendance : exister, c'est aller vers le vrai, tenter d'expliquer le réel au sens presque étymologique du verbe « expliquer » : explicatio, en latin, désigne l'action de déplier ; explicare signifie déployer et exposer.

Pour le coeur agité par la libido sciendi, l'amour du savoir, il s'agit, en effet, de déployer un système de causes rationnelles, de déterminer le « pourquoi » des phénomènes, de comprendre, d'expliquer et aussi de prévoir.

Le futur de l'homme, source de curiosité, mais aussi d'angoisse, lui échappe, en effet.

En le prévoyant, le sujet assurerait ainsi sa domination sur le monde et, du même coup, chasserait ou exorciserait la peur qui l'étreint. Évanouis, alors, les fantômes qui nous assaillent ! Maîtriser le réel par une prévision authentique est donc un moteur très puissant de la connaissance. Les moyens de la raison : le concept-l'abstraction-l'hypothèse-la logique Mais l'homme dispose, pour satisfaire son désir de connaître, d'un outil d'une grande puissance : la raison.

Grâce à cet instrument, dans une perspective proche de l'empirisme, mais néanmoins désireuse de ne pas totalement occulter le rôle et la fonction de l'esprit, la connaissance scientifique pourrait être envisagée comme une reconstruction plus rigoureuse de l'expérience commune précédemment analysée.

La raison, faculté de distinguer le vrai du faux, enserrerait le réel immédiat au moyen de ses idées et de ses concepts, clefs introduisant l'unité dans la diversité phénoménale.

D'une manière générale, le travail de l'abstraction serait ici prédominant, l'abstraction pouvant être définie comme l'opération de l'esprit qui isole des éléments de la représentation pour les considérer à part.

La formation de l'hypothèse, anticipation de la future loi, est particulièrement caractéristique de ce travail d'abstraction de l'intelligence et de l'esprit humain. Enfin, la logique, étude des opérations de l'esprit considérées par rapport à la norme du vrai, occupe, elle aussi, une place centrale parmi ces moyens de la raison destinés à enserrer l'expérience. La connaissance scientifique donne naissance à des théories construites sur des principes fondamentaux. Qu'il y ait une rupture radicale entre le phénomène scientifique et les données communes, c'est bien ce que marque l'existence de grandes théories.

En effet, au-delà du fait et de la loi, la Théorie nous engage dans une vaste entreprise totalisatrice.

Or le fait scientifique lui-même ne prend sa signification que dans la théorie qui l'informe, c'est-à-dire dans l'énoncé universel synthétique, dans le filet permettant de capter le monde.

La théorie soumet le réel au formalisme mathématique ; ensemble abstrait construit sur des principes fondamentaux et a priori, elle est le pilier de toute connaissance scientifique, par définition irréductible aux données communes de la connaissance, même rendues plus rigoureuses.

La théorie invente mathématiquement le réel : par exemple, la théorie des sauts quantiques de Niels Bohr, en 1913, posa mathématiquement que les électrons pouvaient changer d'orbite, sauter brusquement de l'une à l'autre.

Ce phénomène des « électrons sauteurs » vient seulement aujourd'hui d'être observé : ce n'est pas le réel qui nous l'a d'abord communiqué, mais bien l'abstraction mathématique, ainsi que la théorie.

Seule la théorie peut collectionner les succès scientifiques, elle crée de manière originale et a priori les données, qui ne prolongent donc pas l'observation commune. L'expérimentation scientifique. Mais la théorie invente également l'expérimentation, production artificielle de phénomènes de manière à les observer. On interroge ainsi méthodiquement ces phénomènes créés et définis par la science.

Les réponses que donne alors la Nature à ce questionnement rigoureux permettent de valider, d'invalider ou de compléter la théorie. Pour permettre l'expérimentation, on matérialise littéralement la théorie dans des instruments de mesure.

Le banal. »

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