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La connaissance repose-t-elle sur des idées innées ?

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« Vocabulaire: IDÉE: P arfois synonyme de représentation mentale, parfois de c oncept (idée générale et abs traite); dans le platonisme, et avec un I majuscule, les Idées sont les modèles des choses, existant en soi, que l'âme contemplait avant son incarnation.

Nous fabriquons les concepts, nous contemplons les Idées. Du grec idein, « voir ».

L'idée est ce par quoi la pensée unifie le réel.

La question de l'origine et de la nature des idées divise les philosophes .

Descartes soutient que nous avons en nous des idées innées, alors que Hume leur attribue une origine empirique. I l faut distinguer, chez Kant, l'idée du concept : l'idée, produite par la raison, e s t u n principe d'unification du réel supérieur au concept, produit par l'entendement. Inné: E s t i n n é c e q u i e s t donné avec un être à sa naissance et appartient d e c e fait à sa nature.

S'oppose à a c q u i s .

U n des problèmes essentiels est de déterminer, chez l'homme, les parts res pectives de l'inné et de l'acquis. Connaissance Du latin c ognitio, « action d'apprendre ».

A ctivité de l'esprit par laquelle l'homme cherche à expliquer et à comprendre des données sensibles. Le problème de l'origine et du fondement de la connaissance, ainsi que celui de ses limites, oppose en particulier Kant et les empiristes. C es principes sont universels (ils valent pour tout esprit) et néces saires (ils ne peuvent pas être autres).

Pour expliquer cela, on peut considérer, comme les philos ophes rationalistes, que ces principes sont inscrits dans la nature même de la pensée.

C ette idée était c ontenue dans la théorie platonicienne de la réminiscence.

Dans le même esprit, Descartes suppose que Dieu a déposé dans notre âme des semences de vérité, les idées innées, c omme l'idée d'infini, par exemple : on ne peut s'en passer pour faire des mathématiques, mais on ne peut pas considérer qu'on l'a acquise à partir de l'expérience sensible.

C ar ce que nos sens nous permettent de percevoir, c'es t toujours une chose finie, par ses dimensions, son volume.

P our découvrir cette idée d'infini, il me suffit, dit Descartes, de consulter ma faculté de penser : c'est donc une idée innée. De même, si je veux savoir quelle est la nature des objets matériels, la sensation ne m'apprend rien de ferme, parce que les données sensorielles sont changeantes.

M ais en faisant usage de ma seule raison, je découvre cette idée innée à mon esprit : l'essence des corps rés ide uniquement dans l'étendue spatiale.

Descartes fondait sur cette conception rationaliste l'espoir de déduire entièrement des idées innées la connaissance du monde physique. M alheureusement, à elle seule, cette méthode ne suffit pas à assurer le progrès des sciences de la nature. Le rationalisme absolu. Une première solution consiste à affirmer que la raison es t une donnée première qui ne doit rien à l'expérience et que l'homme en poss ède congénitalement les principes.

Toute une tradition philosophique, depuis l'A ntiquité grecque, affirme que les principes de la raison existent a priori et indépendamment de l'expérience sensible. C 'est ainsi que pour Platon, l'âme les tient d'une existence antérieure à son union au corps.

P our Platon, l'âme a une existence distincte du corps.

Elle est immortelle, elle est source et principe du mouvement, elle est ce qui anime le corps.

Elle a existé avant d'être enfermée en lui, elle existera après sa disparition.

A vant de s'incarner dans un corps, l'âme a appartenu à un cortège divin, elle a eu connaissance de la vérité dans un monde suprasensible. P our Desc artes aussi la raison est innée et irréformable.

Il voit en elle « la marque de Dieu sur son ouvrage ».

Les principes sont de « vraies et immuables natures » ou « idées innées » et ont été comme gravés dans l'esprit de tout homme par le créateur . « Si de cela seul que je puis tirer de ma pensée l'idée de quelque chose, il s'ensuit que tout ce que je reconnais clairement et distinc tement appartenir à cette chose, lui appartient en effet, ne puis-je pas tirer de ceci un argument et une preuve démonstrative de l'existence de Dieu ? Il est certain que je ne trouve pas moins en moi son idée, cad l'idée d'un être souverainement parfait, que celle de quelque figure ou de quelque nombre q u e c e soit.

Et je ne connais pas moins clairement et distinctement qu'une actuelle et éternelle existence appartient à sa nature, que je connais que tout ce que je puis démontrer de quelque figure ou de quelque nombre, appartient véritablement à la nature de cette figure ou de ce nombre.

Et partant, encore que tout c e que j'ai conclu dans les M éditations précédentes ne s e trouvât point véritable, l'existence de Dieu doit pass er en mon esprit au moins pour aussi certaine, que j'ai estimé jusques ici toutes les vérités des mathématiques , qui ne regardent que les nombres et les figures : bien qu'à la vérités cela ne paraisse pas d'abord entièrement manifeste, mais semble avoir quelque apparence de sophisme.

C ar ayant accoutumé dans toutes les autres choses de faire distinction entre l'exis tence et l'essence, je me persuade aisément que l'existence peut être séparée de l'essence de Dieu, et qu'ainsi on peut c oncevoir Dieu comme n'étant pas actuellement.

M ais néanmoins, lorsque j'y pense avec plus d'attention, je trouve manifestement que l'existence ne peut non plus être séparée de l'essence de Dieu, que de l'essence d'un triangle rectiligne la grandeur de ses trois angles égaux à deux droits , ou bien de l'idée d'une montagne l'idée d'une vallée ; en sorte qu'il n'y a pas moins de répugnanc e de conc evoir un Dieu (cad un être souverainement parfait) auquel manque l'existence (cad auquel manque quelque perfection), que de concevoir une montagne qui n'ait point de vallée.

[...] De cela seul que je ne puis concevoir Dieu sans existence, il s'ensuit que l'existence est inséparable de lui, et partant qu'il existe véritablement : non pas que ma pensée puisse faire que cela soit de la sorte, et qu'elle impose aux c hoses aucune nécessité ; mais, au contraire, parce que l a n é c e s s i t é de la chose même, à savoir de l'existence de Dieu, détermine ma pens ée à le concevoir de cette façon.

C ar il n'est pas en ma liberté de concevoir un Dieu sans existence (cad un être souverainement parfait sans une souveraine perfection), comme il m'est libre d'imaginer un cheval sans ailes ou avec des ailes.

» Descartes , « M éditations métaphysiques ». Descartes avait tout d'abord, dans son « Discours de la méthode », montré que les idées que nous conc evons clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre propre naissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

P ar la suite, dans les « M éditations métaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l'idée (c laire et distincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peut donc être la cause de la prés ence en moi de cette idée de parfait (« M éditation troisième »). Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument a posteriori d'un argument ontologique, purement conceptuel.

P armi les idées innées, se trouvent les nombres et figures mathématiques, mais aussi l'idée de Dieu, que l'auteur définit comme « un être souverainement parfait et infini ». A partir de cette définition, D escartes développe sa version de l'argument ontologique : il déduit l'existence de Dieu de son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est une perfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister.

La distinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu. Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence de l'essence, pour démontrer l'existence de Dieu, « être parfait ». C es théories ont en commun d'affirmer que l'homme poss ède les principes indépendamment de l'expérience.

C e s ont diverses formes de ce qu'on appelle rationalisme.. »

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