Peut-on parler d'idées innées ?
Extrait du document
«
L'esprit contient des «germes de vérité»
Selon Platon, il existe un autre monde, le monde des Idées ou Formes par
rapport auquel le monde sensible n'a pas plus de consistance qu'une ombre.
La connaissance dépasse la simple opinion en ceci qu'elle ne porte pas sur le
monde sensible mais s'attache au monde intelligible dont le sensible n'est
qu'un vague et pâle reflet.
Le dualisme de Platon est une manière d'échapper
au relativisme de Protagoras.
La première raison d'être des Idées c'est d
‘échapper au devenir sensible et de constituer ainsi l'objet d'une connaissance
possible.
En affirmant l'existence d'essences intemporelles et immuables,
séparées des choses sensibles, Platon rend possible une connaissance
nécessaire et universelle.
Connaître c'est alors contempler les Idées.
Mais si
l'âme humaine peut abandonner le sensible et se tourner vers les réalités
intelligibles, c'est qu'elle a déjà connu ces réalités dans une vie antérieure.
La
connaissance est assimilée à une réminiscence de ce monde des Idées que
notre âme immortelle a entre vu avant de s'incarner dans un corps.
1.
La recherche des essences : la réminiscence
Socrate montre par l'exemple la nécessité de faire l'hypothèse de la
réminiscence.
En interrogeant l'esclave de Ménon sur un problème de
géométrie, celui-ci finit par trouver la solution alors qu'il semblait l'ignorer :
c'est qu'il la savait depuis toujours mais ne s'en était pas aperçu.
La
réminiscence n'est pas un souvenir ordinaire comme le souvenir d'un événement dans le temps, mais le souvenir
d'une autre existence, celle que l'âme menait lorsqu'elle pouvait contempler les essences.
La réminiscence est le
souvenir des essences.
2.
Sensible et intelligible
Pour Platon, est sensible ce que l'on peut saisir par les sens, intelligible ce que l'on saisit par l'esprit ou l'intelligence,
ce que l'on comprend.
Ainsi, la croyance est déterminée par des objets sensibles, alors que la science a pour
principe des réalités intelligibles.
La réalité sensible est celle des objets qui nous entourent.
Soumise aux contradictions, celle du temps notamment,
dans lequel chaque chose devient une autre, elle s'oppose à la réalité des essences, ou Idées, dans laquelle chaque
chose est ce qu'elle est de toute éternité.
SOCRATE: Chez l'homme qui ne sait pas, il y a donc des opinions vraies au sujet des choses qu'il
ignore, opinions qui portent sur les choses que cet homme en fait ignore?
MÉNON : Apparemment.
SOCRATE: Et maintenant en tout cas, ce sont bien ces opinions-là qui ont été, à la manière d'un rêve,
suscitées en lui; puis, s'il arrive qu'on l'interroge à plusieurs reprises sur les mêmes sujets, et de
plusieurs façons, tu peux être certain qu'il finira par avoir sur ces sujets-là une connaissance aussi
exacte que personne.
MÉNON: C'est vraisemblable.
SOCRATE : En ce cas, sans que personne ne lui ait donné d'enseignement, mais parce qu'on l'a
interrogé, il en arrivera à connaître, ayant recouvré lui-même la connaissance en la tirant de son
propre fonds.
Dans le Ménon de Platon, Socrate démontre que les hommes ont en eux des connaissances sans le savoir,
même si cela paraît paradoxal.
En effet, questionnant un jeune garçon qui n'a reçu aucune éducation en
mathématiques, Socrate fait résoudre à celui-ci le problème suivant: comment construire un carré dont la
surface soit le double d'un autre carré? Le jeune garçon parvient à la solution sans que Socrate lui ait rien
«soufflé», seulement guidé par les questions de Socrate.
Conclusion: les vérités mathématiques ont été «vues» par l'âme avant la naissance, et elles sont en nous.
Ce
ne sont pas des inventions ou des opinions arbitraires, mais des vérités éternelles qu'il est possible de se
remémorer si l'on est correctement aiguillé, et même aiguillonné..
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