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La critique des idées de Platon chez Aristote

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« Thème 497 La critique des idées de Platon chez Aristote On ne peut pas parler d'une opposition simple d'Aristote à Platon.

Tous deux font référence à Socrate.

Tous deux sont d'accord sur l'essentiel : philosopher c'est connaître la nature des choses, l'ordre du monde expliquant son désordre apparent.

Tous deux sont grecs : puisque la civilisation grecque s'est répandue sur tout le monde méditerranéen et même largement au-delà sans perdre son originalité, elle pouvait donner naissance à la pensée philosophique, c'est-àdire à une réflexion qui repose sur la croyance en des caractères universels, les idées, dont toutes les choses du monde seraient affectées. Reste à savoir comment la connaissance des idées concerne les choses.

C'est à ce propos qu'Aristote conteste le point de vue de Platon.

L'expérience commune n'éprouve pas la séparation que Platon affirme entre nos actes et nos volontés : aussi confuses soient-elles, des intentions imprègnent nos gestes, nos façons d'agir et de voir ; il y a une rationalité de l'action humaine.

Fabriquer une table, par exemple, implique des raisons qui sont comme des causes directement agissantes — sa forme, l'agencement de ces parties, les propriétés de la matière choisie, etc.

C'est au point que le savoir théorique lui-même tient parfaitement compte du « désordre » des choses singulières : le médecin qu'était le père d'Aristote rétablissait la santé particulière de tel ou tel malade et non chez le malade en général une santé abstraite et générale.

Il y a de l'idée dans le moindre usage et c'est pourquoi l'usager est encore le mieux placé pour apprécier la réalisation des idées dans les choses. L'hypothèse platonicienne de la transcendance des idées n'est pas satisfaisante non plus sur le plan du raisonnement. A part des choses, les idées platoniciennes seraient des choses spéciales auxquelles il faudrait faire correspondre d'autres idées, et ainsi de suite à l'infini.

Or, malgré l'impossibilité logique de saisir une seule idée déterminée; nous sommes en fait capables de prévoir, de réaliser, d'accomplir des projets, d'influencer des décisions.

Fâcheusement impressionné par l'immoralisme déclaré des sophistes, Platon a sacralisé l'idéal, en exigeant un changement radical de la vie, une conversion; il a pris le risque de rendre l'idéal inhumain. Aristote appelle catégories les déterminations des choses par lesquelles nous les connaissons.

Nous n'avons d'ailleurs qu'un petit nombre d'idées ou plutôt de façons d'être, les genres ou les fonctions de ces idées sont peu nombreux. C'est pour Aristote la preuve qu'une science des choses physiques est possible, que leurs lois sont universel-les et pas seulement générales ou détachées de leur existence singulière. Platon a préféré la connaissance à l'expérience.

Aristote considère que leur dissociation n'a pas de sens : les chemins de la connaissance sont ceux de la vie.

Cette critique de l'idéalisme platonicien se manifeste dans la conception de la nature : l'adaptation biologique, la reproduction du type dans la génération des vivants sont la marque la plus nette de l'incarnation de « l'idée » dans les choses.

L'idée s'identifie ici avec la finalité.

L'idée d'homme n'est pas séparable de tel être particulier, elle est en acte dans le développement parfait de l'adulte et c'est parce que de multiples accidents font obstacle à sa réalisation que se développe la croyance au caractère séparé de l'idée et du réel.

La nature est « un principe immanent, agissant dans le sujet même où il réside ».. »

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