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Toute connaissance repose-t-elle sur une croyance ?

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« Analyse du sujet : - - - - Le « toute » renvoie à une certaine indétermination (signifie « n'importe quelle ») et aussi à un ensemble totalisant (signifie « sans exception »). « repose-t-elle » renvoie à l'idée de fondement ou d'origine : soi respectivement à ce qui est au principe ou à ce qui est au commencement, au point de départ. « connaissance » et « croyance » désigne deux régimes de la subjectivité : la première désigne le sujet en tant qu'il détermine l'essence des objets, du monde, des phénomènes ; la seconde désigne une certaine manière ou une attitude vis-à-vis des objets, du monde ou d'un ensemble de phénomènes. Croire est une position subjective où quelque chose est « tenu pour vrai » alors que connaître est un état du sujet où quelque chose est déterminé dans sa vérité et avec certitude.

La seconde peut alors avoir une certaine valeur objective (et en cela, être communicable et universelle) alors que la seconde semble nettement plus partielle et personnelle ; croire relève d'une appréciation singulière. Cependant, on sait que l'empirisme de Hume se fonde sur cette idée que toute connaissance est fondée sur une croyance.

Enjeu : n'est pas de discréditer la science (Hume n'est pas un sceptique radical), mais de montrer que celle-ci n'a de validité théorique que probable.

Il s'agit de minimiser notre confiance en la raison et en ses capacités. Enjeu du sujet est comparable : dans quelle mesure peut-on se fier à notre raison et à ses prétentions à atteindre une connaissance vraie de la réalité ? Problématique : La connaissance est-elle cet ensemble indubitable d'énoncés décrivant le monde tel qu'il est ou bien son fondement subjectif ne tend-il pas à remettre en question sa prétention à énoncer ce qui est de sorte que l'on puisse à bon droit estimer que toute connaissance repose sur une croyance ? Peut-on considérer que la connaissance n'est qu'une modalité de la croyance sans aboutir au scepticisme ? Mais comment préserver la différence entre connaître et croire (et avec elle la distinction entre science et opinion) sans surestimer les pouvoirs de la raison humaine ? 1- LA CONNAISSANCE DÉBUTE PAR LE REJET DE TOUTE FORME DE CROYANCE a) Qu'est-ce qu'une croyance ? Croire vient du latin credere qui signifie faire crédit ; la croyance est donc synonyme de confiance.

Ainsi la croyance n'est pas seulement passive : elle repose sur un acte de la volonté.

Comme telle elle n'a pas besoin de chercher ce qui est vrai : elle le tient comme étant tel (croire = tenir pour vrai).

Or cette ténacité est problématique en ce que 1) elle résiste à tout ce qui pourrait défaire ce « comme », le révéler faux et en cela elle enferme le sujet dans une vue restreinte de la réalité 2) elle n'avoue pas son ignorance ; le « comme » lui suffit.

En conséquence, la croyance = refus de chercher le vrai, ce qui s'oppose précisément à la connaissance en tant que détermination rationnelle de ce qui est (et non de ce qui paraît ; faire référence aux repères du programme : « essence et apparence ») b) se défaire de ses croyances = l'idéal philosophique Dans le Banquet, Socrate associe l'Amour à un démon, c'est-à-dire à un intermédiaire entre les hommes et les dieux ; pour faire comprendre cette étrange position, il rappelle ainsi que l'ignorance peut être distinguée du savoir de deux façons et qu'il n'y a pas, entre eux, un simple rapport d'opposition.

En effet, celui qui n'est pas savant n'est pas forcément ignorant : on peut « juger droit et sans être en état de rendre raison de ce jugement » – il s'agit là d'une opinion droite qui n'est ni connaissance ni ignorance.

Ainsi, l'ignorant est « quelqu'un qui n'est pas un homme accompli et qui n'est pas non plus intelligent, [mais qui] se figure l'être dans la mesure voulue ».

Autrement dit, l'ignorance = croire détenir le vrai, croire que l'on sait alors que le fait de découvrir que ce n'est pas le cas = début de la sagesse. Conséquence : recherche de la vérité = amour du vrai = philosophie.

L'amour nous met dans une position intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.

La croyance, telle que nous l'avons définie, désigne l'état de celui qui n'a pas été initié à l'amour, au désir de ce dont on est dépourvu [= désir de la connaissance].

Cette quête articulée à un aveu de l'ignorance trouve une application exemplaire chez Descartes. c) Le doute : première étape nécessaire vers la connaissance Dans les Méditations métaphysiques, la démarche de Descartes est rigoureusement conforme à l'idéal platonicien.

En effet, Descartes formule ainsi le but de son ouvrage : « me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusqu'alors en ma créance et commencer tout de nouveau dès les fondements ».

Cette entreprise est motivée par un constat : dès l'enfance, nous accumulons « quantité de fausses opinions », c'est-à-dire un nombre considérable de propositions qui ou bien se révèlent être fausses alors qu'on les pensait vraies, ou bien ne sont vraies que par incidence, accidentellement (c'est-à-dire sans qu'on sache vraiment pourquoi).

Dans les deux cas, il est donc nécessaire de chercher le vrai.

Enjeu : « établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences ». Or comment Descartes s'y prend-il dans sa recherche ? Il procède méthodiquement, c'est-à-dire qu'il va s'« empêcher de donner créance aux choses qui ne sont pas certaines et indubitables ».

Autrement dit, il s'agit de se contraindre et donc de renoncer à se laisser emporter par tout assentiment précipité.. »

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