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La connaissance des lois de l'inconscient nous console-t-elle du désordre de notre conscience ?

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« Les lapsus, les actes manqués sont des actes qui montrent que notre comportement conscient a ses failles.

Or la psychanalyse en mettant au jour les lois de l'inconscient a pu donner une signification à ses actes apparemment anodins.

Ainsi la connaissance des lois de l'inconscients nous console-t-elle du désordre de notre conscience ? La psychanalyse comme science du psychisme a montré que la vie psychique regroupait plusieurs instances dont chacune obéissait a ses propres règles.

Elle a montré que le moi psychique, le sujet unifié de la conscience n'était plus « le maître dans sa maison », autrement dit, la psychanalyse a montré que l'homme ne se définissait pas uniquement par sa conscience car celle-ci ne constitue qu'une partie du psychisme humain.

En effet il existe chez l'homme un inconscient qui serait un réservoir de pulsions où chaque pulsion tenterait de parvenir à la conscience.

En ce sens c'est bien l'inconscient qui semble être marqué par un désordre et non la vie consciente.

Il est donc surprenant que la question montre que notre conscience soit en proie au désordre, et de plus que celui-ci semble inévitable.

Il faut donc se demander si la conscience est totalement déterminée par l'inconscient et sinon dans quelle mesure elle peut lui échapper ? I A : Dans L'introduction à la psychanalyse, Freud décrit le psychisme humain comme une maison contenant des pièces dont chacune renvoie aux trois instances du psychisme.

L'inconscient est symbolisé par une antichambre et la conscience par le salon qui est une pièce attenante à l'antichambre.

Or à l'entrée du salon se trouve un gardien qui décide quelles seront les représentations inconscientes qui pourront entrer dans le salon.

Lorsque celles-ci ne sont pas acceptées par le gardien, il y a refoulement, lorsqu'elles sont acceptées, elles deviennent préconscientes, et ce n'est que lorsque la conscience les aura perçues que les représentations seront dites conscientes. Ainsi la grande révolution apportée par Freud, c'est de montrer que la vie consciente est déterminée par une instance qui la précède, à savoir l'inconscient ou le ça. B : Ainsi grâce à cette théorie, Freud va pouvoir donner une signification à tous nos comportements même les plus anodins comme les lapsus ou les actes manqués : par exemple lorsque dans une phrase je vais employer tel mot alors que je voulais en prendre un autre, cette substitution a sa cause dans l'inconscient.

Autre cas, j'ai l'intention de me rendre à l'école et j'ai emprunté un chemin qui me mène dan le bar ou j'ai l'habitude de m'arrêter et m'éloigne ainsi de mon but initial ; cela montre qu'inconsciemment je n'avais pas envie d'aller à l'école.

Ainsi le désordre de notre conscience n'est qu'apparent dans la mesure où il a pour origine notre inconscient. Ainsi il peut paraître rassurant de trouver une explication à nos comportements, mais le problème c'est que notre inconscient nous échappe, or si nous sommes entièrement déterminés par lui, somme-nous encore libres ? Pouvons-nous échapper au désordre de notre inconscient ? II A : La psychanalyse montre donc que nos pensées nos comportements, nos actes sont tous issus de notre inconscient.

Mais cela n'implique pas que notre conscience soit soumise comme une esclave aux pulsions inconscientes car contrairement à l'inconscient qui obéit au principe de plaisir selon lequel chaque pulsion veut se satisfaire, la conscience, elle, obéit au principe de réalité c'est-à-dire que les représentations conscientes se greffent sur la réalité.

De plus la conscience par le procédé de refoulement exclut certaines pulsions grâce à la censure en raison du fait qu'elles sont incompatibles avec la réalité.

Ainsi la conscience bénéficie d'un mécanisme de défense pour se préserver des pulsions inconscientes. B : De plus l'inconscient bénéficie d'un autre moyen pour exprimer ses tendances psychiques refoulées.

Pour Freud les rêves sont des occasions qui permettent à notre inconscient de satisfaire ses désirs et ses pulsions.

Pendant le rêve notre moi conscient est endormi et nous sommes entièrement soumis aux libres associations de notre inconscient.

Ainsi même si l'inconscient semble s'exprimer de manière prégnante dans nos rêves il n'en demeure pas moins vrai que la psychanalyse fait de l'inconscient le berceau de notre vie.

Ainsi il semble difficile de pouvoir préserver la liberté humaine.

Peut-être faut-il alors directement s'interroger sur la scientificité même de la psychanalyse.

Si tous nos actes sont susceptibles d'être expliqués en vertu du déterminisme inconscient ; alors la psychanalyse semble irréfutable ? Mais l'irréfutabilité d'une théorie est-elle une marque de scientificité ? III A : Popper est un épistémologue autrichien qui a critiqué la psychanalyse quant à sa prétention à s'affirmer comme une discipline scientifique.

Pour Popper il est impossible de vérifier une théorie car nous ne possédons pas de critère de la vérité.

En revanche on peut savoir quand une théorie est fausse c'est-à-dire quant elle est falsifiable.

Une théorie est donc scientifique quand elle est susceptible d'être réfutée par l'expérience.

D'où la critique de Popper à l'égard de la psychanalyse qui consiste à dire que parce qu'elle explique tout, parce qu ‘elle est immunisée contre toute réfutation, elle ne peut appartenir au domaine scientifique. Ainsi pour Popper aucune théorie n'est vérifiée dans l'absolu, elle est toujours corroborée, elle a passé l'épreuve des tests, mais elle est toujours amenée a être réfutée par d'autres hypothèses.

Pour mieux le comprendre, prenons un exemple.

Au XVII° siècle, un maître puisatier de Florence constate qu'il est impossible de faire monter l'eau du puits au moyen d'une pompe aspirante à une hauteur supérieure à 10,33 m au-dessus de la surface de l'eau.

Galilée, instruit par Torricelli de cette observation, pose l'hypothèse que cette hauteur d'eau est inversement proportionnelle à la densité de ce liquide qu'est l'eau.

Torricelli se propose de vérifier cette hypothèse par l'expérience suivante : on retournera dans un cristallisoir un long tube contenant du mercure (qui a la particularité d'être beaucoup plus dense que l'eau) et on mesurera à quelle hauteur se stabilise ce liquide.

Par un calcul simple, à partir de l'hypothèse de Galilée et connaissant la densité respective de l'eau et du mercure, on peut prévoir que le mercure se stabilisera à une hauteur d'environ 76 cm.

Aux yeux de Popper, nous sommes bien ici dans le domaine de la science car il y a bien falsifiabilité de l'hypothèse.

En effet, si la hauteur de mercure constatée est très différente de celle qu'on attend, on est assuré que l'hypothèse de Galilée est fausse.

Si, en revanche, la hauteur de mercure est bien de 76 cm (ce qui fut le cas) alors l'hypothèse est probablement vraie.

Les théories scientifiques ont un caractère hypothétique.

On peut infirmer une thèse mais jamais la confirmer totalement.

« Nous ne savons pas, nous pouvons seulement conjecturer ».

L'attitude scientifique est donc une attitude critique qui ne cherche pas des vérifications mais tout au contraire des tests qui peuvent réfuter la théorie mais non l'établir définitivement. Conclusion Les lois de l'inconscient sont donc une manière de nous consoler du désordre de notre conscience, dans la mesure où tous nos actes ont pour origine cette instance originelle qu'est l'inconscient.

Toutefois si tous nos actes sont soumis au déterminisme inconscient, alors la liberté semble être illusoire.

Alors les lois de l'inconscient finissent irrévocablement par nous attrister.

Toutefois le fait que la psychanalyse semble pouvoir tout expliquer montre peut être sa faiblesse.

Notre liberté peut encore être sauvée.. »

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