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La béatitude (le bonheur) est-il accessible en ce monde ?

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« L'Homme est un sujet pensant, un sujet transcendantal, qui connaît le monde et qui est capable de lui donner un sens tout en se représentant lui-même.

Il possède la faculté de se penser lui-même, c'est une personne responsable de ses actes, il peut les juger et peut en répondre.

Il a alors la possibilité de modifier sa condition actuelle pour s'approcher de tel ou tel but, de tel ou tel sentiment. Mais le sentiment de bonheur, le bonheur tout simplement est-il inaccessible à l'Homme ? Peut-il l'atteindre ? Comment faire pour l'atteindre ou le rendre accessible ? Quels peuvent être les moyens mis en jeu ? Qu'est-ce véritablement le bonheur, comment pouvons-nous dire qu'il s'agisse de bonheur ? Ce bonheur est-il également à la portée de l'Homme ou est-il seulement un idéal de l'imagination ? Nous verrons tout d'abord ce que l'on appelle le bonheur, en quoi peut-il être accessible puis nous verrons que cette accessibilité n'est pas obtenue au prix d'une lente préparation.

Mais parfois, dans certains cas, le bonheur semble être synonyme d'absolu inaccessible. 1.

Qu'est-ce que le bonheur? De par son étymologie, le bonheur (bon-heur) semble être assez lié à la chance car l'heur signifie chance, fortune, hasard.

Il est alors le résultat d'un heureux hasard où le bonheur apparaît comme précaire, aléatoire et non mérité. Malgré cette idée de bonheur non mérité, le bonheur est avant tout une aspiration au bien, une fin en soi, une étape ultime de toute vie humaine et donc accessible. Le bonheur n'a pas une unique propriété, chacun sur terre a une vision, une conception différente du bonheur, « il serait donc difficile de le définir » (Kant), de plus, le bonheur est quelque chose de purement privé, chacun veut être heureux pour soi mais ce sentiment de joie, cette vie qui peut être qualifiée d'heureuse le sont sur des critères subjectifs et donc relatives aux uns et aux autres.

Malgré tout, la dimension d'accroissement visant une entière satisfaction unit toutes ces représentations.

Le bonheur, d'autre part, renvoie à un état de sérénité stable et permanent car il y a une absence totale de troubles et de soucis, on parle d'ataraxie ou nirvana, et étant donné que cet état, ce sentiment de bien être est éprouvé par la personne heureuse, il est donc accessible. Etre heureux, c'est être comblé.

C'est le sens de Epicure dans la Lettre à Ménécée mais c'est également la devise de Socrate dans Gorgias de Platon.

Pour Socrate, l'Homme heureux est l'Homme aux tonneaux pleins car ils connotent une vie comblée, ceux-ci sont remplis de denrées rares et difficiles à recueillir au terme de maints travaux.

On a donc aussi l'idée que le bonheur se mérite et s'obtient après de gros efforts.

D'ailleurs Socrate adopte pour morale eudémoniste : «la vie d'ordre se contente de ce qu'elle a et s'en satisfait ».

L'eudémonisme (du grec eudaimonia) a pour souverain bien : le bonheur et signifie le bon destin individuel. Le bonheur est également source de plaisir, l'Homme heureux est l'Homme qui éprouve du plaisir à avoir des passions (hédonisme illimité de Calliclès dans Gorgias).

Cette disposition intérieure de la recherche du plaisir est également liée à la volonté d'éprouver une grande satisfaction à avoir accompli son devoir, ainsi on n'éprouve aucun remords, on a entièrement bonne conscience, on peut parler de béatitude, de félicité mais il ne faut pas oublier, qu'il y a bonheur que s'il y a conscience d'être heureux et en même temps, conscience d'avoir éviter un mal.

De plus accéder au bonheur, c'est accéder au plaisir, à un état de sérénité et de parfait contentement. On peut donc se rendre compte que le bonheur procure de nombreux sentiments principalement positifs or ces sentiments sont des perceptions réelles, éprouvées.

Le bonheur, pour aboutir à ces sentiments, ne peut être qu'accessible à l'Homme.

Cependant, cette accessibilité demande la pratique de nombreux efforts, nécessite divers moyens, il faut trouver les règles de l'art du bonheur pour bien y accéder, au risque d'être confronter au malheur. 2.

Comment accéder au bonheur? Pour accéder au bonheur, l'Homme doit recourir à sa conscience réfléchie qui permet le retour de l'esprit sur luimême, la réflexion sur soi et ses pensées, il prend alors du recul pour ainsi mieux se juger, juger ses pensées et prendre conscience de ce qui est bien ou mal.

La conscience morale est également un moyen d'accès très utile car elle met en jeu, un jugement pratique qui nous permet de discerner le bien du mal et ainsi apprécier moralement nos actes, nos décisions et ceux d'autrui.

De plus, l'exercice du jugement nous permet également de savoir si telle action a été bonne ou mauvaise et ainsi avoir bonne conscience, accéder à la maîtrise de soi et décider des devoirs, des meilleurs moyens et actions permettant d'accéder au bien et donc au bonheur.

D'ailleurs, d'après la sagesse épicurienne (épicurisme : morale hédoniste), seul l'Homme peut décider de son bonheur (ou de son malheur s'il a mal jugé) : c'est une morale austère bien que fondée sur la recherche du plaisir. D'autre part, les morales eudémonistes basées sur le bonheur, font également intervenir les vertus correspondant à la ferme volonté d'accomplir le bien clairement connu par la raison.

On peut évoquer les quatre vertus cardinales : la prudence, la tempérance, la force (au sens de courage) et la justice.

Celles-ci prônent la recherche du véritable bien, la maîtrise de la volonté sur les instincts, le maintien des désirs dans les limites de l'honnêteté et évoquent les meilleurs moyens à adopter pour accéder le plus facilement et le plus justement au bonheur.

D'ailleurs : « La vertu seule est suffisante pour que l'on soit content en cette vie » (Descartes). D'après Epicure dans Lettre à Ménécée, c'est par la réflexion philosophique que l'on peut atteindre le bonheur car elle nous permet elle-aussi de discerner le bien et le mal (comme la conscience morale) et elle nous délivre ainsi de nos craintes et angoisses venant des fausses représentations que l'Homme se fait de Dieu, du monde et de luimême, et venant également des désirs troublants et pénibles.

De plus, la vie bien heureuse de la sagesse épicurienne permet de se suffire à soi-même et favorise l'équilibre du corps et la sérénité de l'âme. Le bonheur est également une récompense de la vertu, de la sagesse, et tout simplement une récompense de nos bonnes actions qui reposent sur l'autonomie de la volonté, c'est-à-dire l'obéissance à la loi morale dont on est l'auteur en se soumettant à la seule législation de sa raison pratique, et qui dépend de la pure volonté d'accomplir son devoir, c'est agir moralement, par pur respect du devoir et de la loi morale. D'ailleurs Propos sur le bonheur d'Alain est un ensemble d'histoires où chacune a une sorte de morale.

On est amené à prendre la vie du bon côté, à ne pas trop dramatiser car on peut se mettre soi-même des freins pour accéder au. »

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