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Le bonheur est-il accessible à l'homme ?

Extrait du document

« Examen de l'énoncé. * Le bonheur: notion complexe où se mêlent des aspects contradictoires.

L'étymologie amène à penser le bonheur comme un don de la fortune et comme un état passager non maîtrisable.

La notion est pourtant définie comme un état durable de pleine satisfaction.

De quelle nature est cette satisfaction ? Quelle y est la place du plaisir ? * Accessible: à quoi l'on peut accéder, que l'on peut atteindre. * Inaccessible à l'homme: il y aurait incompatibilité entre la condition de l'homme et l'accession au bonheur.

Seraitce du fait que l'homme ne peut maîtriser les conditions du bonheur ? Reformulation. Bien que le bonheur soit une aspiration partagée par tout homme, quelles raisons nous amèneraient à penser qu'il est inaccessible ? Quelle part faut-il donner à l'initiative de l'homme dans la poursuite du bonheur ? Et s'il est inaccessible, doit-on en faire la fin suprême de l'existence ? Démarche possible. Première partie: Adopter l'affirmation suggérée par le sujet pour donner les raisons qui la justifient.

Tout homme aspire au bonheur, se le représentant comme un état durable de plénitude et de satisfaction.

Cependant cette aspiration peut apparaître comme illusoire dans la mesure où le bonheur est inaccessible.

Plusieurs raisons peuvent justifier cette dernière affirmation.

La première est suggérée par l'étymologie du mot.

Bonheur: c'est la chance ou la fortune qui nous donne le moment heureux et privilégié que l'on goûte sans que nous en soyons le maître.

Par ailleurs, le bonheur n'est pas conçu en dehors du plaisir, que ce plaisir soit sensible ou intellectuel.

En effet le bonheur est contentement, jouissance, il apporte l'agréable.

Or le plaisir nous plonge dans la réalité du temps du fait qu'il est éphémère.

Il faudrait le capter pour en prolonger la sensation.

Mais la tentative est vaine, l'homme ne pouvant que rappeler à la mémoire l'instant disparu ou attendre l'incertain moment heureux.

"Nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais" dit Pascal.

Aussi faudrait-il abolir la fuite du temps et s'établir dans l'éternité pour être pleinement heureux. Ajoutons que la logique du plaisir tend à nous enfermer dans l'illusion que la réalité va satisfaire nos désirs, comme si nous avions pouvoir sur l'ordre des choses et l'enchaînement des événements. Enfin, ce qui marque l'impossibilité d'atteindre le bonheur, c'est notre absence de maîtrise théorique sur la notion même.

D'une part on ne peut s'en faire qu'une représentation subjective, relative à l'affectivité, à l'expérience et à l'humeur changeante de chacun; on ne peut donc en donner une définition concrète universelle.

D'autre part notre finitude interdit qu'on détermine avec exactitude ce que l'on veut du fait de la série infinie des conséquences de nos souhaits.

Le bonheur, en ce sens, est un "idéal de l'imagination", dit kant.

(cf.

suite) Conclusion partielle: l'homme ne maîtrisant ni les conditions théoriques, ni les conditions pratiques du bonheur, celuici est inaccessible. Confronter cette conclusion avec les tentatives des philosophes de concilier sagesse et bonheur.

Les philosophes grecs ont fait du bonheur la fin suprême de la vie, conception appelée "eudémonisme".

Il est intéressant d'examiner comment ils ont envisagé la possibilité d'accorder bonheur et sagesse dans leurs philosophies morales.

L'épicurisme est une de ces tentatives.

La morale d'Épicure est dite "hédoniste" du fait qu'il place le plaisir au principe du bonheur.

Mais s'agit-il de chercher à jouir de tous les plaisirs ? L'expérience montre combien certains plaisirs entraînent des désagréments et des douleurs.

Il faut donc user de sa raison pour discerner parmi les plaisirs ceux qui contribuent véritablement au bonheur.

C'est pourquoi la distinction s'impose entre les désirs naturels et nécessaires, les désirs naturels mais non nécessaire et enfin les désirs qui ne sont ni naturels ni nécessaires.

Ces derniers entraînent l'homme dans une recherche éperdue du renouvellement des objets de ses désirs, ce qui ne peut que provoquer déception et douleur.

La sagesse consiste donc, pour goûter le plaisir, à restreindre le désir aux satisfactions les plus "naturelles et nécessaires", afin de ne pas souffrir.

Le plaisir est "évitement" de toute douleur et "ataraxie", absence de trouble. Lire : Épicure, Lettre à Ménécée. La morale stoïcienne est aussi un eudémonisme qui fait du bonheur l'aboutissement de la sagesse.

Mais qu'est-ce que le bonheur ? Certainement pas l'obtention de tout ce que l'on désire, ce serait contredire ce que dit la raison.. »

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