Hume et la connaissance
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«
A la lumière de son analyse de la causalité, Hume montre que notre
connaissance, quand elle porte sur les relations entre les faits (science
expérimentale), n'a pas de fondement objectif et ne saurait être certaine.
Si
l'expérience nous montre certaines régularités dans le cours de la nature, rien ne
nous permet d'affirmer qu'il existe des lois déterminant l'enchaînement nécessaire
des causes et des effets.
Contre les illusions de la métaphysique, qui prétend
atteindre l'essence de la réalité grâce au pouvoir de la raison, il faut donc s'en
tenir à l'expérience, d'où procède toute notre connaissance.
Tout ce qui est peut ne pas être.
Il n'y a pas de fait dont la négation
implique contradiction.
L'inexistence d'un être, sans exception, est une
idée aussi claire et aussi distincte que son existence.
La proposition, qui
affirme qu'il n'existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne
s'entend pas moins que celle qui affirme qu'il existe.
Le cas est différent
pour les sciences proprement dites.
Toute proposition qui n'est pas vraie
y est confuse et inintelligible.
La racine cubique de 64 est égale à la
moitié de 10, c'est une proposition fausse et l'on ne peut jamais la
concevoir distinctement.
Mais César n'a jamais existé, ou l'ange Gabriel,
ou un être quelconque n'ont jamais existé, ce sont peut-être des
propositions fausses, mais on peut pourtant les concevoir parfaitement et
elles n'impliquent aucune contradiction.
On peut donc seulement prouver l'existence d'un être par des arguments tirés de sa cause ou de son effet ;
et ces arguments se fondent entièrement sur l ‘expérience.
Si nous raisonnons a priori, n'importe quoi peut
paraître capable de produire n'importe quoi.
La chute d'un galet peut, pour autant que nous le sachions,
éteindre le soleil ; ou le désir d'un homme gouverner les planètes dans leurs orbites.
C'est seulement
l'expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l'effet et nous rend capables d'inférer
l'existence d'un objet de celle d'un autre.
Hume, Enquête sur l'entendement humain
I - LES TERMES DU SUJET
A - L'EXISTENCE
Hume l'entend comme une réalité de FAIT.
Ce dernier terme est également important, puisque le texte repose sur
l'opposition entre réalités de fait et idées.
B - L'IDEE
C'est une représentation mentale, ce n'est pas un fait.
Les idées donnent lieu à des PROPOSITIONS qui les enchaînent.
C - L'EXPÉRIENCE
C'est la preuve décisive et unique en matière d'existence ou de non existence.
II - L' ANALYSE DU PROBLEME
Hume construit ici une problématique autour de la croyance en l'existence d'un être, en montrant que l'ordre des faits
est irréductible à celui des idées.
Il veut ainsi dénoncer une illusion.
Nous croyons pouvoir passer d'une idée non contradictoire à l'affirmation de
l'existence de son objet.
La vérité est que seule l'expérience, c'est à dire un autre fait, peut prouver l'existence.
Que penser de cette limitation de l'ordre des idées ? L'expérience est-elle le seul fondement en matière de
connaissance de l'existence ?
III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE
A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION
1) De " tout ce qui peut " à " qu'il existe "
Hume pose sa première thèse : la séparation radicale de l'ordre des faits et de l'ordre des idées.
Comment procède-t-il
?
Les FAITS NE SUIVENT PAS LA LOGIQUE DE LA CONTRADICTION.
Un être est, c'est un fait et il peut cesser d'être, ce
sera un autre fait.
C'est à constater.
Les faits sont donc CONTINGENTS (est dit contingent ce qui peut ne pas être,.
»
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