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L'inaccessibilité du moi pour hume

Publié le 04/06/2025

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« La conscience chez Hume — Une critique de l’identité personnelle Introduction La conscience est souvent conçue comme le fondement de l’identité du sujet : être conscient, c’est avoir un accès direct à soi-même, c’est être le siège d’une unité personnelle.

Mais cette idée, si elle semble aller de soi depuis Descartes, est profondément remise en cause par David Hume, philosophe empiriste écossais du XVIIIe siècle. Dans le Traité de la nature humaine (1739), Hume soutient que la conscience de soi n’est rien d’autre qu’une collection de perceptions successives et disparates, et qu’il n’existe aucun moi substantiel derrière elles.

Il récuse ainsi la conception classique du sujet comme une unité stable et permanente, à la manière de Descartes ou de Locke. Comment comprendre la conscience selon Hume ? Est-elle un fondement fiable de l’identité personnelle, ou un simple flux de représentations sans unité réelle ? Que reste-t-il du "moi" si la conscience n’est qu’une suite de perceptions ? Nous verrons que pour Hume, la conscience n’est ni le fondement d’une identité stable, ni un pouvoir unificateur, mais une fiction produite par l’imagination, ce qui conduit à une déconstruction radicale du sujet. I.

L’empirisme humien : tout vient de l’expérience A.

La méthode empiriste : rejeter les idées abstraites sans origine sensible Hume s’inscrit dans la lignée de Locke, en adoptant une méthode strictement empiriste : toute connaissance dérive de l’expérience.

Il distingue : • Impressions : les données vives de la perception (sensations, sentiments, émotions). • Idées : les copies affaiblies des impressions dans la pensée. 🡺 Selon Hume, toute idée doit pouvoir être retracée à une impression sensible.

Toute idée qui ne peut l’être est illégitime. B.

Application au concept de "moi" Lorsque Hume cherche à saisir ce que serait le moi, il n’en trouve aucune impression directe.

Or, s’il n’y a pas d’impression du moi, il ne peut y avoir d’idée légitime du moi : « Pour ma part, lorsque j’entre le plus intimement dans ce que j’appelle moi-même, je tombe toujours sur une perception particulière […], je ne parviens jamais à me saisir sans une perception.

» 🡺 Le moi n’existe pas comme réalité substantielle ; il n’est que la succession des états de conscience, rien de plus. II.

La conscience comme faisceau de perceptions A.

Une métaphore célèbre : le théâtre des perceptions Hume compare la conscience à un théâtre, où les perceptions apparaissent, se succèdent, disparaissent : « L’esprit est un théâtre où différentes perceptions font successivement leur apparition, passent, repassent, glissent et se mélangent […].

Le moi n’est rien de plus qu’un faisceau de perceptions.

» Ainsi, la conscience n’est pas un sujet, mais une collection discontinue et mouvante de phénomènes mentaux. Cette critique est radicale : elle détruit l’idée d’une unité du moi fondée sur une substance.... »

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