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Hume et l'histoire

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Les hommes sont si bien les mêmes, à toutes les époques et en tous les lieux, que l'histoire ne nous indique rien de nouveau ni d'étrange sur ce point. Son principal usage est seulement de nous découvrir les principes constants et universels de la nature humaine en montrant les hommes dans toutes les diverses circonstances et situations, et en nous fournissant des matériaux d'où nous pouvons former nos informations et nous familiariser avec les ressorts* réguliers de l'action et de la conduite humaines. Ces récits de guerres, d'intrigues et de révolutions sont autant de recueils d'expériences qui permettent au philosophe politique ou moral de fixer les principes de sa science, de la même manière que le médecin ou le philosophe de la nature se familiarise avec la nature des plantes, des minéraux et des autres objets extérieurs par les expériences qu'il fait sur eux. HUME

« Les hommes sont si bien les mêmes, à toutes les époques et en tous les lieux, que l'histoire ne nous indique rien de nouveau ni d'étrange sur ce point.

Son principal usage est seulement de nous découvrir les principes constants et universels de la nature humaine en montrant les hommes dans toutes les diverses circonstances et situations, et en nous fournissant des matériaux d'où nous pouvons former nos informations et nous familiariser avec les ressorts* réguliers de l'action et de la conduite humaines.

Ces récits de guerres, d'intrigues et de révolutions sont autant de recueils d'expériences qui permettent au philosophe politique ou moral de fixer les principes de sa science, de la même manière que le médecin ou le philosophe de la nature se familiarise avec la nature des plantes, des minéraux et des autres objets extérieurs par les expériences qu'il fait sur eux. HUME Questions 1.

Dégagez l'idée générale du texte et son argumentation. 2.

Expliquez : a.

« les principes constants et universels de la nature humaine »; b.

« fixer les principes de sa science ». 3.

Qu'est-ce que l'histoire nous apprend sur la nature humaine ? 1.

Dégagez l'idée générale du texte et son argumentation. L'idée générale du texte est un paradoxe : alors que l'on présente souvent l'histoire comme le récit ou l'analyse d'événements, c'est-à-dire de faits à chaque fois uniques et inédits (la bataille de Stalingrad n'est pas celle de la Bérézina, même si ce sont deux défaites contre l'armée russe), Hume affirme qu'elle n'est qu'un recueil d'exemples mettant en valeur la constance de la nature humaine : rien de fondamentalement nouveau ne survient dans le monde des hommes. On peut distinguer trois points dans cet extrait très homogène.

Hume énonce son postulat : l'histoire n'indique rien de nouveau parce que les hommes ne changent pas.

Il précise alors en quoi elle est encore utile : elle met en évidence les éléments constitutifs de la nature humaine et nous fournit des archives pour illustrer et vérifier ces principes.

Il montre enfin comment cela se passe, en suggérant une analogie entre la philosophie morale et politique et des « sciences naturelles » comme la géologie et la biologie (qui ne portait d'ailleurs pas encore ce nom à l'époque de Hume et se réduisait encore pour l'essentiel à des descriptions systématiques). 2.

Expliquez : a.

« les principes constants et universels de la nature humaine » Au-delà des individus, des peuples, des civilisations et des races, les hommes sont avant tout représentants d'une même espèce.

Hume est un empiriste, il se fie avant tout à ce qu'il peut observer.

Il pense que l'observation des faits historiques prouve ce caractère « universel », c'est-à-dire sans exception, et « constant », c'est-à-dire permanent dans la durée (au xviiie siècle, Darwin est encore loin et on pense que les espèces sont fixes depuis la Création).

Cette idée est surprenante puisque l'histoire passe en général pour une discipline qui montre plutôt des différences entre les civilisations et les époques : en racontant de façon très précise les événements, en décrivant les situations et les structures de pouvoir, l'histoire semble faire mieux apparaître les différences là où un regard superficiel verrait une identité.

L'empire d'Alexandre et celui de Napoléon présentent bien des différences.

Mais on pourrait répliquer qu'il n'y a pas plus différent, pour une description minutieuse, qu'un kilo de plumes et un kilo de plomb; et pourtant le physicien y voit deux cas identiques pour la loi de la chute des corps. b, « fixer les principes de sa science » Ici aussi on reconnaît l'empirisme de Hume.

La philosophie politique ou morale, étude des comportements humains individuels ou collectifs, ne se constitue comme science que progressivement, ses principes (éléments de base, qui permettent de faire fonctionner un système, comme les définitions et les postulats en mathématiques) ne sont pas présents dans notre esprit de façon innée, avant que nous ayons les exemples concrets sous les yeux.

Nous ne pouvons répondre à la question « qu'est-ce que l'homme ?» par simple réflexion abstraite.

L'étude des récits historiques nous permettra d'effectuer des comparaisons, des confrontations, des recoupements, de distinguer les lignes constantes et les détails anecdotiques.

La fixation des principes de la philosophie morale ou politique se fera par synthèse et abstraction à partir d'une compilation des archives. 3.

Qu'est-ce que l'histoire nous apprend sur la nature humaine? Lorsqu'on voit, au-delà de la diversité des époques et des civilisations, la récurrence d'événements similaires au cours de l'histoire, on peut penser comme Hume que cette dernière, au lieu de nous montrer une variété, nous renseigne avant tout sur « les principes constants et universels de la nature humaine ».

Mais quels principes l'histoire nous révèle-t-elle? En suivant les indications de Hume, nous envisagerons les principes qui intéressent le « philosophe. »

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