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Faut-il se méfier de sa conscience?

Publié le 21/11/2022

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« DISSERTATION : FAUT-IL SE MÉFIER DE SA CONSCIENCE DANS LE CADRE DU COURS DE PHILOSOPHIE LE 21 OCTOBRE 2022 Dans la mythologie grecque, Sisyphe, s’étant opposé à la volonté des dieux de l’Olympe en dévoilant leurs secrets aux humains, est condamné par Hadès, dieu des morts, à pousser un rocher jusqu’au sommet d’une montagne et répéter l’ascension à l’éternité.

Au lieu de maudire son sort et les dieux, Sisyphe décide de prendre conscience de l’aspect tragique de son existence en réalisant sa punition.

Sisyphe échappe à un destin tragique et retrouve un sens à l’absurde par l’exercice de la conscience.

On définit la conscience difficilement étant donné qu’elle se caractérise comme une notion à plusieurs dimensions.

Du latin conscientia soit « avec connaissance », la conscience se définit comme la connaissance plus ou moins claire que chacun possède de son activité psychologique.

La question que l’on peut se poser s’il faut se méfier de sa conscience.

Se méfier de celle-ci insinue le doute, sans engendrer le rejet, dans un univers qui semble toutefois préservé.

Est-ce que la méfiance pourrait provoquer le rejet et donc une perte de conscience qui nous rapprocherait de nous-même? Ce problème soulève d’abord une conscience comme source de connaissance.

Il soulève ensuite une conscience comme source d’illusion, une conscience qui peut toutefois nous tromper.

Enfin, nous verrons qu’à l’origine, la conscience d’un individu ne porte que sur l’environnement immédiat. La conscience serait en premier un moyen d’accéder à une connaissance de soi ou du monde. La conscience, comme définie, est tout d’abord la connaissance plus ou moins claire que chacun possède de son activité psychologique.

Elle induit donc une condition de présence, une capacité à être dans un monde, comme une chose, mais aussi à être devant ce monde, comme un sujet capable de dire « je ».

Cette séparation et ce décalage entre le matériel et le spirituel de l’homme est une cause nécessaire de la connaissance.

Sans être capable de se séparer de sa matérialité, l’humain serait incapable de se voir ou encore de se connaître.

En plaçant l’humain devant le monde, la conscience est capable de lui attribuer une position unique.

C’est la marque de l’humain qui le distingue de toute autre espèce vivante : la seule avec une conscience.

Cette thèse est notamment appuyée par Blaise Pascal dans Pensées, philosophe du XVIIe siècle, qui distinguait la partie matérielle et spirituelle de l’Homme.

Bien qu’ils soient en contraction, la grandeur de l’Homme viendrait de la prise de conscience de son destin, la mort et de ses limites. L’Homme se définit donc par sa capacité à penser, ce qui lui est indispensable pour accéder à toute connaissance. Afin d’acquérir une connaissance, un individu doit être capable de former un lien entre son passé et son présent : c’est la mémoire.

En philosophie, la mémoire est la capacité d’établir une continuité entre le présent et le passé et donc la manière par laquelle notre état de conscience pendant un instant est reconnu comme un état de conscience passé lorsqu’il se reproduit en nous. Cette connaissance peut prendre la forme d’un savoir-faire et appartenir à la mémoire-habitude. Par exemple, la capacité à faire du vélo est mémorisée par la mémoire à l’instant où elle est acquise et demeure dans la mémoire-habitude afin d’être réutilisée pendant un autre instant donné.

Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, une maladie neuro dégénérative entraînant la perte graduelle de la mémoire et d’autres fonctions, est conditionné à une perte de connaissances progressive.

Or, la connaissance est ce qui caractérise la conscience.

Une personne atteinte d’Alzheimer perdrait la conscience au cours du temps, avec la perte de la mémoire, ce qui peut notamment être observé chez les patients atteints des derniers stades, les plus graves.

Bergson, philosophe du XIX e siècle, supporte cette thèse dans Essai sur les données immédiates de la conscience.

Selon lui, la mémoire est constituée d’une partie des souvenirs du passé, la mémoire spirituelle, et d’une autre des savoir-faire, la mémoire-habitude.

La mémoire n’est donc pas uniquement un ensemble de souvenirs du passé mais aussi une source de connaissances sur un individu et sur le monde. Malgré avoir que la conscience nous permet d’accéder à une forme de connaissance, les expériences montrent que la conscience peut se tromper et peut nous tromper. La conscience est la connaissance plus ou moins claire que chacun possède de son activité mentale et la connaissance, quand le savoir que l’on possède sur un objet correspond à cet objet dans la réalité.

Toutefois, certaines expériences ont permis de montrer que l’interprétation de nos sens par la conscience peut être trompeuse : l’interprétation effectuée par la conscience en reposant sur les sources externes, tels que les sens, ne correspond pas à la réalité.

Ce qui est perçu ne correspond donc pas à ce qu’est dans la réalité.

La connaissance qui se tire de ces expériences est donc une illusion et ne peut pas être qualifié de vrai, de vérité.

Par exemple, l’effet Doppler, découvert par Doppler au XIXè siècle, correspond à un phénomène physique par lequel la fréquence d’une onde sonore est modifiée lorsque la distance de l’observateur, ici le sujet porteur d’une conscience, à la source de l’onde sonore varie.

Lorsque l’émetteur se rapproche, le son paraît plus aigu.

L’interprétation effectuée par la conscience en reposant sur l’ouïe ne correspond pas à la réalité.

Ce phénomène permet de montrer que la conscience peut nous tromper. La conscience a donc une possibilité de se tromper mais aussi de ne représenter qu’une portion minime de la connaissance.

Une lacune de la conscience peut être expliquée par un inconscient.

L’inconscient est une réalité qui permet d’expliquer ce qui échappe à la conscience telle.... »

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