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Faut-il rejeter la métaphysique ?

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« L'au-delà de la métaphysqiue La métaphysique traditionnelle se pose la question de la causalité et de la finalité du monde et de notre existence: Dieu existe-t-il ou n'est-il qu'une chimère? Le monde a-t-il eu un commencement ou non? Avons-nous une âme éternelle ou sommes-nous seulement un composé atomique?...

Chaque philosophe a tenté d'apporter une réponse à ces questions.

De Platon à Leibniz, la plupart ont pensé que l'on pouvait démontrer rationnellement l'existence de Dieu, de l'âme, de la même manière qu'on démontrait un théorème de géométrie.

Or Kant prétend montrer que la raison ne peut s'appliquer à la métaphysique. Notre connaissance se limite à l'expérience sensible Pour Kant, notre entendement ne saurait démontrer l'existence de ce qui ne nous voire le monde comme totalité ne sont ni visibles, ni sensibles.

Ce ne sont que des idées, des concepts abstraits. Nous ne pouvons pas connaître les «noumènes» en analysant les processus de la connaissance, Kant conclut que la «raison pure» - c'est-à-dire le raisonnement purement logique - peut légitimement être utilisée dans les mathématiques ou les sciences expérimentales, mais non pour résoudre les problèmes métaphysiques.

Pour lui, on ne peut connaître avec certitude que les phénomènes sensibles.

Les idées métaphysiques, les essences, ou «noumènes», ne nous sont pas connaissables car ils ne sont pas susceptible d'une expérience possible. Avec le grand rationalisme classique inauguré par Descartes, la raison apparaissait comme l'instrument infaillible d'une critique des illusions, généralement imputées aux sens ou à l'imagination. Or, avec Kant, l'illusion est portée au coeur même de la raison.

Le rationalisme fait place au criticisme, cad à une critique permanente des moyens de la connaissance, et à un incessant procès de la raison contre elle-même et ses prétentions abusives.

C'est le sens de l'illusion transcendantale : la raison prétend connaître au-delà des limites de l'expérience et déterminer des choses en soi, cad des objets qui ne sont pas donnés dans un phénomène sensible (le Moi, le monde, Dieu). L'illusion n'est plus seulement un déchet à éliminer (Platon, Descartes), mais elle est consubstantielle à l'instrument lui-même, la raison, qui se trouve empêtrée dans ses propres contradictions (antinomies : opposition d'une thèse et de son antithèse).

La « Dialectique transcendantale » est donc cette partie de la « Critique de la raison pure » où Kant examine comment la raison se contredit elle-même lorsqu'elle veut connaître au-delà de l'expérience. Et il est bien question ici d'illusion, et non d'erreur, car l'illusion transcendantale est inévitable, incorrigible, à l'inverse de l'erreur.

L'illusion transcendantale est un besoin structurel de la raison pure, et aucun effort d'attention ne peut y remédier. La connaissance est unification.

Pas de connaissance sans données sensibles ; mais les formes a priori de la sensibilité (espace et temps) unifient déjà les données de l'expérience.

Puis cette expérience sensible est unifiée sous les catégories de l ‘entendement.

La raison, enfin, a pour destination d'unifier toute la connaissance en un système sous des idées, le moi, le monde et Dieu.

Ces idées ne sont donc que des formes organisatrices, ou des « principes régulateurs ».

Il y a illusion dès lors que la raison nous induit, par son essence même, à prêter à ces idées une valeur objective, et à vouloir faire de la psychologie et de la théologie des sciences à part entière, alors que nous n'avons aucune expérience sensible de ces objets, et ne pouvons en aucune façon en avoir. La dialectique a pour tâche de nous prémunir contre cette apparence trompeuse qui consiste à prêter une valeur objective à ces pures formes de la raison. L'illusion de la psychologie rationnelle (ou paralogisme) consiste à transformer le « je pense », forme a priori d'unification de mes connaissances, en un être substantiel, à faire du pur sujet de la pensée un objet de la pensée. L'illusion peut alors se développer en une pseudo-science de la nature, de l'origine et de l'immortalité du moi. L'illusion cosmologique objectivise l'idée du monde comme unité suprême de l'expérience externe.

L'illusion se révèle à travers les quatre antinomies qui permettent, concernant quatre « propriétés » du monde, de soutenir à la fois la thèse et l'antithèse. • Première antinomie : le monde a un commencement dans le temps et il est limité dans l'espace/ le monde n'a pas de commencement dans le temps et n'est pas limité dans l'espace. • Seconde antinomie : tout ce qui existe est composé d'éléments simples / il n'existe rien de simple dans le monde (divisibilité à l'infini). • Troisième antinomie : tout n'est pas soumis au déterminisme, il existe une causalité libre / il n'existe pas de causalité libre. • Quatrième antinomie : il existe un être nécessaire, comme partie ou cause du monde / il n'existe pas d'être nécessaire, ni dans le monde, ni en dehors. En l'absence du critère de l'expérience, la raison démontre aussi bien le pour que le contre.

Surgit alors le fantôme du scepticisme.

Mais Kant pense échapper au scepticisme justement en mettant à nu le sophisme, qui fait glisser. »

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