Aide en Philo

Faut-il raisonner pour être libre ?

Extrait du document

« Si notre idée de la liberté signifie « faire ce que l'on veut », il n'est pas possible d'être complètement libre dans le sens d'une liberté parfaite et totale.

En effet, il existe bon nombre de facteurs limitatifs, qui sont autant de déterminismes nous empêchant de faire ce que nous voulons. De surcroît, nos choix personnels sont motivés par divers critères qui peuvent s'opposer entre eux, par exemple le plaisir et la raison.

La liberté de choix s'exprime peut-être avant tout par le fait de décider par soi-même, en dépit des déterminismes et des circonstances. Si notre culture et notre éducation nous conditionnent et restreignent notre liberté, en même temps elles nous forment l'esprit en nous dispensant la connaissance et l'apprentissage de la rationalité.

Elles apparaissent donc à la fois comme un obstacle et une condition de la liberté, ce qui constitue une problématique. La logique à l'oeuvre dans les événements nous échappe, car ils proviennent de données initiales qui nous demeurent inaccessibles et dont les conséquences ne nous plaisent pas toujours.

Peut-on alors prétendre choisir son être ou sa destinée ? Faut-il par conséquent suivre la voie de la raison, celle de l'éducation et de la logique, bien qu'elle puisse nous renvoyer à une perte de liberté ? La raison n'est-elle pas illusoire ? Notre propre passé ne nous empêche-t-il pas d'être libre ? En effet, nous ne décidons pas de ce que nous voulons. Or, sans ce choix, qu'il relève de la liberté d'indifférence ou du libre arbitre, la liberté peut être une illusion dont seul le savoir peut nous affranchir. Cependant, nous ne pouvons pas tout savoir et, si nous savions tout, nous n'aurions plus de choix possible, puisque nous serions tenus d'agir en fonction de l'enchaînement des choses.

La liberté serait-elle donc une résultante de l'ignorance, condition nécessaire au libre arbitre ? Il peut arriver que la liberté se fonde sur l'ignorance, faisant ainsi l'économie du savoir.

À travers le risque qu'elle implique, l'épreuve du doute et la notion de responsabilité qui en semblent indissociables, la liberté peut aussi représenter un fardeau dans l'existence.

Le jeu est un bon exemple de la liberté qui s'exprime au travers de la prise de risque. L'homme semble prisonnier du temps et incapable d'y échapper.

Mais les facultés de son esprit, comme la raison, la volonté ou la mémoire lui permettent de s'y inscrire de façon délibérée, voire de le considérer comme le support indispensable de sa progression vers la maturité, ou de l'ignorer.

Ainsi la mort qui, à première vue, met irrémédiablement fin à tout projet, peut aussi stimuler l'être humain en le poussant à réaliser une oeuvre qui lui survivra, sans qu'il cherche inutilement à oublier son emprise et celle du temps.

Si tout homme est en partie déterminé par le passé et par son époque, il peut aussi s'appuyer sur cette histoire pour accomplir une oeuvre qui la dépasse ou pour s'y épanouir lui-même. [L'homme accède à la liberté en faisant usage de sa raison.

Grâce à elle, il s'affranchit de ses instincts, de l'animalité dont il est issu.

La nature, qui obéit à des raisons dont elle n'a pas conscience, n'est pas libre.] L'animal n'est pas libre L'animal obéit aveuglément à ses instincts.

Il ignore les raisons pour lesquelles il vit, se nourrit, se reproduit.

A l'inverse, l'homme cherche à comprendre ce qui le détermine.

La finalité de cette recherche est la liberté. Connaître l'origine et la nature de mes passions me permet de les contrôler, de ne pas être soumis à leur tyrannie.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles