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Faut-il pour q'une société soit juste que les individus qui la composent le soient ?

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« Faut-il pour qu'une société soit juste que les individus qui la composent le soient ? INTRODUCTION Une société est communément définie comme un groupe, un ensemble d'hommes vivant sous des lois et règles communes.

La société se structure sur des règles admises par tous pour que la vie commune soit possible.

Une société peut ainsi viser la justice comme valeur, comme finalités de ses actions.

Or d'où vient ce souci de justice ? Pour qu'une société soit juste, faut que les individus qui la constituent soient justes ? La justice serait-elle donc donnée en l'homme ? La justice n'est pas extérieure aux hommes et ne fait-elle pas l'objet d'une acquisition, d'un combat ? Une société peut-elle véritablement être juste ? PROPOSITION DE PLAN I.

De l'essence de la justice 1.

La justice et le règlement de nos moeurs Texte Montaigne Essais (1580-1595), livre II, chapitre XII, d'après l'édition de 1595 Au demeurant, si c'est de nous que nous tirons le règlement de nos moeurs, à quelle confusion nous rejetonsnous ! Car ce que notre raison nous y conseille de plus vraisemblable, c'est généralement à chacun d'obéir aux lois de son pays, comme est l'avis de Socrate inspiré, dit-il, d'un conseil divin.

Et par là que veut-elle dire, sinon que notre devoir n'a autre règle que fortuite ? La vérité doit avoir un visage pareil et universel.

La droiture et la justice, si l'homme en connaissait qui eût corps et véritable essence, il ne l'attacherait pas à la condition des coutumes de cette contrée ou de celle-là; ce ne serait pas de la fantaisie des Perses ou des Indes que la vertu prendrait sa forme.

Il n'est rien sujet à plus continuelle agitation que les lois.

[...] Que nous dira donc en cette nécessité la philosophie ? Que nous suivions les lois de notre pays ? c'est-à-dire cette mer flottante des opinions d'un peuple, ou d'un prince, qui me peindront la justice d'autant de couleurs, et la reformeront en autant de visages qu'il y aura en eux de changements de passion ? Je ne puis pas avoir le jugement si flexible.

Quelle bonté est-ce, que je voyais hier en crédit, et demain ne l'être plus, et que le trajet d'une rivière fait crime ? Quelle vérité est-ce que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au-delà ? Mais ils sont plaisants quand, pour donner quelque certitude aux lois, ils disent qu'il y en a certaines [qui sont] fermes, perpétuelles et immuables, qu'ils nomment naturelles, qui sont empreintes en l'humain genre par la condition de leur propre essence.

Et, de celles-là, qui en fait le nombre de trois, qui de quatre, qui plus, qui moins : signe que c'est une marque aussi douteuse que le reste.

Or ils sont si défortunés (car comment puisje nommer cela, sinon défortune, que d'un nombre de lois si infini, il ne s'en rencontre au moins une que la fortune et témérité du sort ait permis d'être universellement reçue par le consentement de toutes les nations ?), ils sont, dis-je, si misérables que de ces trois ou quatre lois choisies, il n'y en a [pas] une seule qui ne soit contredite et désavouée, non par une nation, mais par plusieurs.

Or c'est la seule enseigne vraisemblable, par laquelle ils puissent argumenter quelques lois naturelles, que l'universalité de l'approbation. Car ce que nature nous aurait véritablement ordonné, nous l'ensuivrions sans doute d'un commun consentement.

Et non seulement toute nation, mais tout homme particulier ressentirait la force et la violence que lui ferait celui qui le voudrait pousser au contraire de cette loi.

Qu'ils m'en montrent, pour voir, une de cette condition. 2.

Nature et origine du juste Texte Platon La République, livre II, 358e-359c, traduction Dacier et Grou révisée par É.

Saisset (1869). GLAUCON.

— [...] Écoute donc quelle est, selon l'opinion commune, la nature et l'origine de la justice.

C'est, dit-on, un bien en soi de commettre l'injustice, et un mal de la souffrir.

Mais il y a plus de mal à la souffrir que de bien à la commettre.

C'est pourquoi les hommes ayant essayé des deux, et s'étant nui longtemps les uns aux autres, les plus faibles, ne pouvant éviter les attaques des plus forts, ni les attaquer à leur tour, jugèrent qu'il était de l'intérêt commun d'empêcher qu'on ne fît et qu'on ne reçût aucun dommage.

De là prirent naissance les lois et les conventions.

On appela juste et légitime ce qui fut ordonné par la loi.

Telle est l'origine et l'essence de la justice : elle tient le milieu entre le plus grand bien, qui consiste à pouvoir être injuste impunément, et le plus grand mal, qui est de ne pouvoir se venger de l'injure qu'on a soufferte.

On s'est attaché à la justice, non qu'elle soit un bien en elle-même, mais parce que l'impuissance où l'on est de nuire aux autres la fait regarder comme telle.

Car celui qui peut être injuste, et qui est vraiment homme, n'a garde de s'assujettir à une pareille convention; ce serait folie de sa part.

Voilà, Socrate, quelle est la nature de la justice; voilà d'où l'on prétend qu'elle a pris naissance. Et pour te prouver encore mieux qu'on n'embrasse la justice que malgré soi, et parce qu'on est hors d'état de nuire aux autres, faisons une supposition.

Donnons à l'homme de bien et au méchant un égal pouvoir de faire. »

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