Faut-il croire au Père Noël ?

« Faut-il croire au Père Noël? La question peut paraître saugrenue.

Cela fait longtemps que les adultes ne croient plus au père noël et y croire encore à un âge avancé, c'est être considéré comme stupide.

En effet, la philosophie classique mais aussi notre époque assimile la croyance à un manque de raison, à une adhésion à une idée hasardeuse et peu réfléchie.

Croire au père noël, c'est alors méconnaître la réalité.

Mais si nous ne croyons plus au père noël, qu'est ce qui nous fait nous rassembler le 25 décembre? Qu'est ce qui rend ce jour si particulier? La croyance ne peut-elle être qu'une preuve de stupidité, d'irréflexion ou une adhésion volontaire à une idée, une pensée? La croyance est un manque de connaissance et de réflexion En effet, croire au père noël, c'est ignorer les causes réelles des choses, à savoir que ce sont nos parents qui viennent déposer les cadeaux au pied du sapin.

La croyance est donc un manque de connaissance. De prime abord, la croyance comme certitude subjective et le savoir comme connaissance réelle semblent s'opposer.

Quand je ne sais pas, je ne peux que croire, et quand la croyance est vécue sur le mode d'un savoir, elle est le plus souvent génératrice de fanatisme.

Partant de là, il semble que le savoir est supérieur à la croyance. " Avoir une idée vraie ne signifie rien , sinon connaître une chose parfaitement, ou le mieux possible." Éthique La croyance comme l'erreur n'aurait alors rien de positif puisqu'elle fait preuve d'un manque de connaissance.

Là où il y a des idées "claires et distinctes" tel que le veut Descartes, il ne peut y avoir de croyance. La croyance est nécessaire à la vie Néanmoins, il est impossible de tout expliquer et d'avoir des idées claires et distinctes pour tous les phénomènes.

Le savoir est toujours fragmentaire, divisé et incertain.

Pour Edgar Morin, la vérité n'est pas évidence issue du Réel mais construction complexe de l'esprit.

Ce que Popper affirme a propos des vérités scientifiques. De plus doit-on vouloir la vérité? N'y-a-t-il pas des valeurs plus hautes? Pour Nietzsche, la vérité est un choix.

Nous pouvons vouloir l'erreur, l'illusion parce que nous pouvons aimer d'autres choses que la vérité, par exemple le plaisir, le pouvoir, l'action.

Ainsi Nietzsche ne condamne ni l'illusion, ni la croyance.

Pour lui, elles remplissent un vide existentiel et elles sont vitales. En effet, croire au père noël donne une dimension magique au 25 décembre, cela donne un sens et une joie à l'existence.

Pourquoi dans ce cas là se priver de ce bonheur au nom de la vérité? De plus, la croyance collective est ce qui permet d'unir les individus autour d'une seule idée, de les rassembler et de faire naître des liens entre eux.

Ainsi les idéalistes allemand comme Herder ou Schelling ont tenté de réhabiliter la croyance aux mythes comme fondation des peuples "Où devons nous donc la chercher avec sa raison d'être, sinon dans la vision du monde commune à tous, et de quel autre moyen un peuple dispose-t-il pour se. »