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Être libre, est-ce faire tout ce qui nous plaît ?

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« La liberté, entre spontanéité et détermination Être libre consiste apparemment à faire ce qui nous plaît, à conduire notre vie selon notre fantaisie.

La liberté résiderait ainsi dans le déploiement spontané de nos désirs et s'éprouverait dans la quête et l'expérience du plaisir. Mais l'homme qui donne libre cours à toute sa spontanéité n'est-il pas, en réalité, totalement déterminé par ses penchants ? Or, la liberté véritable n'est-elle pas le fait de se déterminer soi-même ? Que la spontanéité déréglée devienne servitude suggère un lien profond entre la liberté et la règle.

Mais par quelle règle la liberté peut-elle advenir ? Si la soumission au corps semble abolir la liberté, n'est-ce pas à la raison de formuler la règle de la liberté ? La réponse de Cyrénaïques 8 Oh oui ! " SOCRATE — Accepterais-tu, toi, Protarque, de vivre ta vie entière dans la jouissance des plus grands plaisirs ? PROTARQUE — Pourquoi pas ? [...] SOCRATE — Vois donc : la conscience, l'intelligence, la prévision et toutes autres connaissances connexes, n'en aurais-tu pas quelque besoin ? PROTARQUE — Et lequel ? J'aurais tout, du moment que j'aurais la jouissance.

" Platon, Philèbe (IVe s.

av.

J.- C.), 21a-21b. Problématique Être libre et heureux, est-ce s'adonner à toutes les jouissances ? Explication Jouir sans entrave ! Par l'intermédiaire de Protarque, Platon donne la parole aux cyrénaïques, ardents défenseurs du plaisir.

Par le dialogue, il leur oppose Socrate.

En effet, Protarque identifie la liberté totale à la totalité de la jouissance : la liberté est une spontanéité débridée visant les plaisirs des sens.

Protarque soutient qu'il n'est nul besoin de raison, de savoir, de sagesse ni de prudence (qualités traditionnellement attribuées à l'homme parfait).

Il réduit l'homme à son corps et conçoit la liberté comme le déchaînement des plaisirs.

Or, comme l'homme n'est jamais rassasié de plaisirs, cette quête est infinie : c'est une vie de démesure et d'excès. Débat et enjeu Une vie humaine ? « Pourrions-nous trouver une telle vie digne de choix ? », demande Platon.

Non, répond Socrate, qui refuse de réduire la vie humaine à la seule jouissance des sens : « Tu vivrais non pas une vie d'homme, mais [...] celle de toute bête marine emprisonnée dans sa coquille ».

Totalement voué à la jouissance, l'homme perd son humanité : il limite son être à son corps, il n'est plus qu'une collection de sensations.

Il renonce ainsi à ce qui caractérise son humanité : sa raison, son imagination, sa mémoire. Une vie maîtrisée ? De plus, cette liberté déchaînée tombe dans son contraire : l'homme ne choisit ni ne maîtrise son existence, il sert son plaisir, il est prisonnier de ses désirs.

Il semble alors déterminé de part en part, comparable à une pierre en chute libre, abandonné à son propre déterminisme, incapable d'exercer sa propre volonté.

Le plaisir et l'absence de règles ne sont donc pas la liberté ! La liberté et la raison Être libre n'est pas se laisser aller à tous les plaisirs, mais être pleinement l'auteur de ses actes : c'est se déterminer soi-même.

Pour Kant, si je poursuis mes penchants sensibles, je ne suis pas libre, mais déterminé affectivement : j'obéis à mes sens, à mon corps, à mes désirs.

C'est que la liberté met en oeuvre la raison, et non les satisfactions sensibles. La liberté et le devoir Or, que commande la raison ? Elle commande d'accomplir son devoir, qui est obéissance à la loi morale.

Kant prend. »

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