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Éternité et réalité de la vérité ?

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« Définition des termes du sujet: Réalité / Réel : Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination. * Ensemble des choses et des faits réels. Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel). * Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité). Vérité La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.

Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. L'Idée de vérité • Dans la philosophie platonicienne, l'Idée désigne une réalité éternelle et immuable à laquelle les hommes se réfèrent quand ils pensent quelque chose. Ainsi, quand nous disons que telle théorie est vraie, c'est parce que nous l'évaluons à l'aune de l'Idée de vérité dont notre âme est porteuse. • Dès lors, l'Idée fonctionne comme un critère permettant de distinguer le vrai de ce qu'il n'est pas.

En effet, l'Idée de vérité est une réalité non soumise au temps – qui existe de toute éternité, et sans s'altérer, c'est-à-dire de façon immuable.

Grâce à elle, nous pouvons alors comparer des théories afin de dire quelle est la plus vraie, alors même qu'elles n'ont cessé de varier en fonction des sociétés et des époques. • Il faut donc admettre qu'il existe des vérités éternelles – des propositions, des explications, des théories vraies – dans la mesure où elles participent de la réalité et de l'éternité de l'Idée de vérité. Présupposé ontologique et mythe • Mais où une telle réalité éternelle existe-t-elle ? Faut-il penser que l'Idée de vérité demeure dans l'Intelligible, indépendamment du Sensible* avec lequel elle ne saurait se confondre sans devenir une prétendue vérité parmi d'autres ? • Faut-il admettre, comme Platon nous y incite dans le Phèdre, que notre âme immortelle porte en elle le souvenir des Idées qu'elle a contemplées dans le ciel Intelligible après la mort ? Cette conception de la vérité présuppose l'existence des Idées et d'une sorte de monde distinct du nôtre où elles demeurent. • Au regard du caractère religieux que revêt l'existence de ce monde, la philosophie ne se confondrait-elle pas avec un récit rappelant le merveilleux de la mythologie ? « On définit la vérité par la conformité de l'intellect et du réel.

Connaître cette conformité, c'est donc connaître la vérité.

» Saint Thomas, Somme théologique, 1266-1274. C'est la définition classique de la vérité comme correspondance avec la réalité, ou comme adéquation de l'esprit et de la chose. « Le recouvrement d'une chose par une représentation ne serait possible que si la chose était, elle aussi, une représentation.

Et si la première s'accorde parfaitement à la seconde, elles coïncident.

Or, c'est précisément ce que l'on ne veut pas quand on définit la vérité comme l'accord d'une représentation avec quelque chose de réel.

» Gottlob Frege, Écrits logiques et philosophiques, 1969 (posth.) Frege met ici en évidence la circularité de la définition de la vérité comme correspondance avec le réel.

En effet, il n'y a correspondance entre un objet et sa représentation que si cette dernière est la réplique exacte de l'objet considéré.

Mais comme l'objet et la représentation sont de natures radicalement différentes, on ne peut les faire coïncider exactement.

Ainsi cette définition de la vérité laisse le problème entier, puisque reste à préciser le critère d'après lequel on va juger que la représentation est bien en adéquation avec la réalité... « Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses.

Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité ni fausseté.

» Hobbes, Léviathan, 1651. Dire qu'une table est vraie (ou fausse) n'a aucun sens.

Il n'y a de vérité que s'il y a jugement; c'est donc seulement à l'intérieur du langage que l'on peut parler de vérité et de fausseté. « De même que la lumière fait paraître elle-même et les ténèbres, de même la vérité est sa propre norme et celle du faux.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) « Le premier [précepte de la méthode] était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle.

» Descartes, Discours de la méthode, 1637. « Le vrai consiste simplement dans ce qui est avantageux pour notre pensée.

» William James, Le Pragmatisme, 1907. Pour ce représentant du pragmatisme américain, la vérité d'un jugement ne se mesure pas à sa correspondance avec la réalité, mais à l'utilité qu'il présente pour agir efficacement sur cette réalité.

Ainsi, une idée n'est vraie pour moi que si elle « me réussit ».. »

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